Citations de Michael Hjorth (180)
Une lueur dans ses yeux.
La peur qui l'emplissait disparut une seconde pourtant.
Il la serra fort contre lui et la fixa du regard. l'inonda de tendresse. Répéta les mots qui avaient produit un tel effet.
- Je vais t'amener à ta maman. Promis. Je vais t'amener à ta maman.
Il savait que la répétition guérissait. Surtout pleine d'amour.
Le trauma était un mur, l'amour un chemin pour le traverser, la répétition, le marteau pour briser ce qui barrait le chemin.
D'où venait ce besoin des gens d'exprimer leur deuil pour des individus qu'ils ne connaissant même pas personnellement ?
"Les secrets étaient lourds à porter. Et combinés à la culpabilité, ils pouvaient détruire une personne."
"Les informations étaient partout. Quelqu'un savait toujours quelque chose. Il suffisait de trouver cette personne."
"Les secrets pèsent lourds, ils isolent."
Sebastian se redressa. Ses pieds touchèrent le parquet froid. Il la dévisagea. Elle l'étonnait, il fallait le reconnaître. Il ne l'avait pas remarqué avant, mais elle était définitivement une "évolutive potentielle". C'était ainsi que Sebastian surnommait des femmes très dangereuses. Des femmes qui évoluaient, qui donnaient quelque chose en échange. Plus que du sexe. Qu'on trouvait agréables - et qu'on avait envie de revoir. Surtout quand on ne pétait pas vraiment la forme. Il se leva pour créer un peu de distance. Il se sentit déjà mieux. Pour lui, la plupart des femmes étaient plus jolies lorqu'il couchait avec elles que quand il se réveillait à leurs côtés. Chez certaines, c'était l'inverse; et une "évolutive" était plus belle quand on la quittait.
Elle lui sourit.
- Tu veux que je te ramène chez toi?
- Non, merci. Je vais rentrer à pied.
- Allez, je t'emmène.
Il rendit les armes. Rien à faire, c'était une "évolutive".
Chaque jour, nos chaînes de télé nous instillent que la superficialité, l’ignorance et la pure idiotie sont les qualités qui mènent le plus sûrement au succès en ces temps nouveaux.
(Actes Sud, p.38)
La mauvaise conscience ne fait pas partie de mon répertoire.
Personne n'est un meurtrier - avant de tuer quelqu'un .
- Parfois, tu es vraiment désespérant, dit-elle en s'asseyant sur le petit tabouret devant la porte pour ôter ses chaussures.
- Et parfois, je suis incroyablement génial, alors ça s’équilibre.
Si vous fermiez un peu votre caquet, je pourrais me lancer dans un petit monologue qui, je vous le promet, ne s’achèvera pas par une question.
…il interprétait le comportement des gens uniquement comme de l’hypocrisie, comme un moyen d’utiliser les circonstances tragiques pour se mettre soi-même sur le devant de la scène et combler en soi un vide indéfinissable. Peut-être voulaient-ils expérimenter le sentiment de communauté, pour se sentir exister.
(10/18, p. 85)
Attaquer le problème croissant de la glorification de la bêtise en éliminant les idiots, c'est comme vouloir tuer les pissenlits en sectionnant leur fleur jaune.
Ce vernis social, il est fin, facile à gratter et, en dessous, nous sommes des êtres assez simples et primitifs.
Moins Sébastian prenait de place dans sa vie, mieux elle se portait. Elle était sure que c'était là une règle universelle.
Si elle avait cru aux forces supérieures, au karma ou au destin, elle se serait dit qu'il était écrit qu'elle aurait toujours cet insupportable salaud sur le dos.
Comme une punition.
Comme une épreuve.
Comme quelque chose de prédestiné.
— Avez-vous une clause dans votre contrat de travail qui stipule d’être totalement dénué de morale ? demanda Sebastian en guise de réponse. Cole lui sourit. — Vous voulez parler “morale” ? Savez-vous quelle part de la prospérité suédoise vient du sous-sol ? Des pans entiers de l’industrie lourde, en fait. C’est ça qui a bâti ce pays. Mais les gens ne veulent pas le regarder en face. Ils veulent vivre dans une société moderne, avec surabondance de tout et, en même temps, dans une réserve naturelle préservée. Ça semble une jolie idée. Ça sonne bien sur les canapés des plateaux télé. Mais je n’ai pas l’intention de présenter des excuses parce que je crée quelque chose à partir de cailloux.
Dans une ville suédoise moyenne, il ne fallait pas prendre trop de risques culinaires. Quand ils trouvaient un bon restaurant, ils devenaient immédiatement des habitués.
L'enfer ne change jamais.
C'est ce qui caractérise l'enfer.
Une douleur éternelle.
Sebastian savait évidemment ce qu'était Facebook, il n'avait pas passé les dernières années enfermé dans une grotte, mais il n'avait jamais ressenti le besoin de découvrir comment cela fonctionnait, ni d'en devenir membre. Il n'avait aucune envie de garder contact avec d'anciens camarades ou collègues de travail. Rien que l'idée qu'on pût "l'inviter à rejoindre un groupe d'amis" et l'embêter avec une proximité hypocrite l'épuisait d'avance. Au contraire, il mettait tout en oeuvre pour n'être en contact avec personne, que ce soit dans le monde virtuel ou réel.