AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Né en 1988, diplômé en histoire et en relations internationales, Max- Erwann Gastineau a étudié au Canada et à Trinité-et-Tobago, avant de travailler en Chine, aux Nations unies, à l’Assemblée nationale, puis dans le monde de l’énergie. Essayiste, chroniqueur pour divers médias, il a publié aux Éditions du Cerf un premier ouvrage remarqué, Le nouveau procès de l’Est. En octobre 2023, il a publié son deuxième essai, L'Ere de l'affirmation : répondre au défi de la désoccidentalisation

Source : https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/20342/L-ere-de-l-affirmation
Ajouter des informations
Bibliographie de Max-Erwann Gastineau   (2)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Sur la scène internationale, il est un constat implacable : l'Occident n'est plus le référent ultime, le modèle à imiter. Si cette désoccidentalisation apparaît, à bien des égards, déconcertante, c'est qu'à l'inverse du monde non occidental, sûr de son identité et de ses intérêts, nous autres Européens ne connaissons plus les raisons qui ont fait notre force dans l'histoire et appréhendons la diversité du monde comme le signe d'une vaste remise en cause de nos principes universels. Or, dans un monde désoccidentalisé, multipolaire, l'urgence n'est pas à l'uniformisation mais à l'introspection. Elle est, pour les nations européennes, de penser à neuf et avec humilité les conditions de la cohabitation, de s'affirmer pour former ensemble leur propre pôle. Un apprentissage qui passera par un réarmement moral et intellectuel, une confrontation argumentée avec le modèle chinois et les « valeurs nationales » revendiquées par l'ancien tiers-monde. Un essai détonnant, croisant les références historiques Nord-Sud, mêlant l'analyse des plus influents géostratèges américains aux grands penseurs de l'impossible occidentalisation du monde, tels Montesquieu, Aron et Lévi-Strauss. Et si la désoccidentalisation du monde était, plus que le nom de nos illusions perdues, une chance pour l'Occident et notamment pour l'Europe ? Né en 1988, diplômé en histoire et en relations internationales, Max- Erwann Gastineau a étudié au Canada et à Trinité-et-Tobago, avant de travailler en Chine, aux Nations unies, à l'Assemblée nationale, puis dans le monde de l'énergie. Chroniqueur pour divers médias, il a publié aux Éditions du Cerf un premier ouvrage remarqué, le nouveau procès de l'Est.

+ Lire la suite

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L’Europe est gérée à distance par les Etats-Unis. Elle n’est pas simplement protégée par le bouclier militaire américain, mais par les sphères de « consensus » que l’influence intellectuelle américaine fournit sous l’effet d’un « maillage planétaire au centre duquel se tient l’Amérique ». L’accent mis sur l’idéologie et les valeurs, les notions de « démocratie » et de « droits de l’homme » s’apparente ainsi à une entreprise de « neutralisation », de « dégéopolitisation », de « déterritorialisation » de l’Europe, qui l’empêche de poser ses propres mots sur le monde, de miser sur ses propres distinctions géohistoriques pour développer sa propre partition.
Commenter  J’apprécie          30
L’audace et la constance diplomatique suppose une conscience claire de son identité et de ses intérêts. Le pays de Talleyrand conserve l’idée qu’elle ne saurait confondre l’Europe avec les Etats-Unis, comme l’a illustré le président Macron lors de son retour de Pékin, en appelant les Européens à ne pas se poser en « suiveurs ». Mais la France ignore ou feint d’ignorer que son déclin intérieur, marqué notamment par son décrochage commercial et industriel, l’empêche de détenir les moyens de son verbe. La France n’est pas faible, car elle est seule. Elle est seule, cat elle s’est affaiblie, à force d’ambitions contrastant avec les moyens de leur mise en œuvre.
Commenter  J’apprécie          10
Dans le « déclassement français », Georges Malbrunot étaye ce constat ; la prééminence du paradigme « idéaliste » dans les grandes écoles, l’émergence de nouvelles idées – désindexées des questions de puissance et d’intérêt national – , la concentration dans les mains du cabinet présidentiel des décisions favorisant une neutralisation du corps diplomatique, un défaut de méthodes et de desseins au profit de « coups médiatiques » sans lendemain. Eloignées de la réalité du terrain au Proche-Orient (Liban, Syrie) et en Afrique, la France apparaît faible là où elle était influente, n’exerçant aucune influence là où elle devrait exister, comme dans la zone pacifique où ses eaux territoriales sont, de l’avis général, livrées aux appétits concurrents.
Commenter  J’apprécie          00
Une civilisation, disait Malraux, c’est « ce qui s’agrège autour d’une religion », avant de conclure, inquiet pour l’Europe : « notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera ».
Commenter  J’apprécie          70
Au fond, la désoccidentalisation du monde est une chance, car elle nécessite un effort de décentrement inédit, mère de modestie. Elle est une chance, car elle incite à sortir de ces zones de confort sémantiques dans lesquelles s’enferme l’Occident. Elle est une chance, car elle oblige à interroger les sources du relatif isolement et déclin des pays de l’Occident. La désoccidentalisation du monde est une chance, y compris pour l’Occident.
Commenter  J’apprécie          50
La capacité de projection du décideur n’est pas fonction de son rapport à l’avenir mais de son rapport au passé. Comme l’écrivait Simone Weil, « l’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner […]. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d’autre vie, d’autre sève, que les trésors hérités du passé […] ». Nul horizon sans rétroviseur. Nulle projection sans fil conducteur. Avec le projet européen, notre espace-temps s’est considérablement rétréci. Hitler a éteint Austerlitz. Nous sommes passés de Clovis aux ruines d’Auschwitz, d’un passé qui oblige à un passé qu’on ne veut plus revivre, par peur de notre ombre, de l’autorité morale que conférait à nos nations l’œuvre des siècles.
Commenter  J’apprécie          30
Entreprenons la redécouverte heureuse de notre histoire, une défense plus prosaïque de nos intérêts. Elle nous le sera moins reproché que la prétention à guider l’humanité. Acceptons-le, et, conscients de notre pente abstractionniste, réduisons la charge idéologique, les facilités théoriques qui nous mènent à préférer les batailles homériques à la résolution discrète de problèmes concrets. Sans quoi l’on pourra continuer de placer la France sur une carte, mais comme on place un astre dans le ciel, invisible de jour, scintillant parfois la nuit, entre douze ou mille autres… Quelle importance !
Commenter  J’apprécie          20
Si la guerre en Ukraine conduit de nouveau l’Europe à célébrer ses valeurs (le libéralisme, la démocratie, les droits de l’homme) sans questionner leur évolution et ses causes dans la crise spirituelle que vivent ses nations depuis un demi-siècle, alors l’héroïsme ukrainien, la résistance patriotique d’un peuple envahi par une puissance impériale aura tout d’un cadeau empoisonné. Elle nous confortera dans l’illusion d’un réveil qui n’est que la poursuite d’un délitement cranté, s’illusionnant sur l’attractivité et la force d’un modèle occidental discuté en son sein même.
Commenter  J’apprécie          20
Pour toute personne qui s’intéresse au monde contemporain et à plus forte raison qui veut agir sur ce monde, écrivait Fernand Braudel dans « On History », il est payant de savoir reconnaître sur une mappemonde quelles civilisations existent aujourd’hui, d’être capable de définir leurs frontières, leur centre et leur périphérie, leurs provinces et l’air qu’on y respire, les formes générales et particulières qui existent et qui s’associent en leur sein.
Commenter  J’apprécie          20
« L’Occident, résumait Raymond Aron, ne sait plus s’il préfère ce qu’il apporte à ce qu’il détruit. » A-t-il défié les dieux et bravé la Tradition, singé Prométhée pour construire un monde meilleur, apporter à l’humanité le feu de la Liberté et du Progrès ? Ou l’a-t-il fondamentalement dupé, assurant au prétexte d’ambitions émancipatrices les ressorts de sa propre domination ?
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Max-Erwann Gastineau (4)Voir plus

Quiz Voir plus

Les délices de Tokyo

Tokue et Wakano font un pacte sous

Le cérisier en fleurs
La marquise de la boutique
La pleine lune
Un arbre du sanatorium

12 questions
91 lecteurs ont répondu
Thème : Les délices de Tokyo de Durian SukegawaCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..