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Critiques de Maryse Condé (354)
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Les sorcières dans la littérature

Quelques mots sur les sorcières. Ce sont des femmes laides, qui possèdent des dons surnaturels, qu’elles utilisent pour faire le mal mais pas toujours. Les sorcières sont entourées d’une multitude d’animaux dont elles se servent dans leurs pratiques magiques. Parmi ces animaux on compte les hiboux, corbeaux, araignées, crapauds, chauve-souris, chats noirs…



Les sorcières dans la littérature est un recueil de quatorze extraits de livre pour chacun d’entre eux est mis dès la première page en note de bas de page.



Je ne vais me focaliser que sur quatre d’entre eux.



Extrait de : « La Vouivre » de Marcel Aimé

La Vouivre des campagnes jurassiennes, c’est la file aux serpents. Elle parcours monts et plaines du Jura et se baigne dans les rivières, torrents, lacs et étangs. Elle porte sur la tête un diadème orné d’un gros rubis. Ce trésor, la Vouivre ne s’en sépare que pendant ses ablutions. C’est l’instant que choisissent les audacieux pour tenter de s’emparer du joyau. A ses risques et périls, car le voleur sera immédiatement poursuivi par des milliers de serpents. La seule chance qu’il ait de s’en sortir est de jeter le diadème et son rubis au plus loin et de s’enfouir.



Extrait de : « La petite Fadette » de George Sand

Landry est inquiet, il ne sait où est son frère. Il se réfère à la mère fadet à qui on attribuait le pouvoir de retrouver les choses perdues et même les personnes. Landry avait ouï dire que la mère Fadet au moyen d’une certaine graine qu’elle jetait sur l’eau en prononçant des paroles, pouvait faire retrouver le corps d’une personne noyée. La graine surnageait et coulait, là on était sûr de retrouver le corps.

Landry courra en la demeure de la mère fadet, lui conta sa peine et lui pria de l’accompagner pour essayer de retrouver son frère vivant ou mort.



Comment reconnaître une sorcière ? Extrait de : « Sacrées sorcières » de Roald Dahl. 1916-1990, auteur britannique, scénariste, romancier et auteur de nouvelles. Auteur bien connu de littérature d’enfance et de jeunesse.

Un petit garçon intrigué veut savoir ce qu’est une sorcière. S’il est possible de la reconnaître parmi les femmes. Sa grand-mère lui explique : Elles n’ont pas d’ongle aux doigts mais des griffes. Elles portent des gants. Elles sont chauves et portent une perruque. Elle ont de larges narines pour sentir. Elles ont des yeux de feu et de glace. Elles n’ont pas d’orteil. Le bout des pieds est carré. Elles portent des chaussures pointues et cet inconfort leur fait très mal aux pieds.



― Quand tu étais petite, grand-mère as-tu rencontré une sorcière ?

― Oui, une fois

― Et qu’est-il arrivé ?

― Aïe aïe aïe !



Trois cœurs d’hommes faits différemment, extrait de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.

Esméralda est une jolie bohémienne, nommée l’égyptienne. La capitaine Phoebus, l’archidiacre Frollo et Quasimodo n’ont d’yeux que pour elle. Elle se trouve sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle est accusée d’avoir tué Phoebus, ce qui est faux puisqu’elle aime Phoebus. C’est donc une innocente qui sera exécutée sur le parvis par deux bourreaux, si ce n’est qu’il y avait au-dessus des ogives du portail un spectateur que personne n’avait remarqué. Ce spectateur n’avait rien perdu de ce qui s’était passé depuis midi devant le portail de Notre-Dame ; Il enjamba la balustrade de la galerie, saisit la corde, puis on le vit coulé sur la façade, comme une goutte d’eau de pluie glisse le long d’une vitre, courir vers les deux bourreaux avec la vitesse d’un chat, les terrasser sous deux poings énormes, enlever l’égyptienne d’une main, comme une enfant sa poupée, et d’un seul élan rebondir jusque dans l’église, en élevant la jeune fille au-dessus de sa tête.



Misti, souvenir d’un garçon, extrait de : « Contes et nouvelles » de Guy de Maupassant.

Le narrateur est le garçon.

J’avais pour maîtresse une drôle de petite femme. Elle était mariée. Son mari, inspecteur d’un grand service public, s’absentait souvent, nous laissant libres de nos soirées. Etendu sur le divan, le front sur ses jambes, tandis que sur l’autre dormait un énorme chat noir, nommé « Misti », qu’elle adorait. Un soir, comme nous étions attablés dans un assommoir de Montmartre, nous vîmes entrer une vieille femme en guenilles. La sorcière se mit à parler à Emma. Elle lui prédit des choses vagues, une réussite, une mort. L’annonce de cette mort frappa la jeune femme. La mort de qui ? Quoi ? Comment ?

La vieille répondait : « Les cartes ne sont pas assez fortes, il faudrait v’nir chez moi d’main. J’vous dirait ça avec le marc de café qui n’trompe jamais. Emma et moi décidâmes de nous y rendre. Chez elle, sur la table, un chat noir empaillé regardait avec ses yeux de verre. Il avait l’air du démon de ce sinistre logis. « Ce chat dit-elle, je l’ai aimé comme on aime un frère. Je n’avais que lui, Mouton. Or, j’ai fait la connaissance d’un beau garçon, que je m’étais mise à aimer. Il est venu chez moi et m’a embrassé. Soudain, je l’entends crier. Le chat Mouton lui avait sauté au visage et lui arrachait la peau, à coups de griffe. Quand j’ai commencé à lui laver la figure, je m’aperçut que mon pauvre ami avait les yeux crevés. L’ami est mort de peine au bout d’un an à l’hospice. J’ai jeté Mouton par la fenêtre. Je l’ai fait empailler.

Quand je suis retourné chez Emma, je m’étonnais de ne plus apercevoir Misti. Je lui demandai des explications. « Je l’ai donné mon chéri, j’ai eu peur pour tes yeux. »



Les sorcières qui annoncent le pire et le meilleur, à les écouter on finit par les croire.



J’ai particulièrement aimé le style d’écriture des contes fantastiques que j’ai repris dans ma chronique. Cela n’a rien d’étonnant, il s’agit d’écrivains confirmés. Avant d’aborder : « Les sorcières dans la littérature, j’avais lu les écrivains repris dans cette chronique à l’exception de Roald Dahl dont : « Sacrés sorcières », semble alléchant. Des contes fantastiques sont souvent catalogués en littérature jeunesse. Pourquoi ne ferait-il pas le bonheur des adultes ? Sacrées sorcières est catalogué humour.



En choisissant ce livre j’étais dans l’inconnue totale. C’est George Sand et Marcel Aimé qui m’ont poussé à l’acheter. Ma réflexion : « Allons-y, découvrons pour deux euros chez folio.

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Moi, Tituba sorcière

Encore un livre riche en émotions. On suit l'histoire romancée de Tituba, son périple jusqu'à Salem, les injustices qu'elle endure dans un climat où être une femme, noire, et sorcière qui plus est, représente une difficulté sans commune mesure à survivre dans le contexte de l'époque. J'ai apprécié le fait que l'auteur se soit documentée sur le procès de Salem et l'histoire qui l'entoure, afin de nous fournir une œuvre certes romancée, mais qui s'appuie sur des faits réels. Cela donne un petit air de biographie à la lecture, entourée de magie. L'héroïne va d'espoirs en désespoirs. Le texte nous offre un tableau très bien présenté de l'horreur qui caractérisait l'époque de l'esclavage.

L'écriture est belle et fluide.

Je vous conseille vraiment ce livre !
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La vie sans fards

Après avoir lu trois romans de Maryse Condé : « La femme cannibale », « En attendant la montée des eaux » et « Moi, Tituba sorcière… » - je l'ai adopté dans le cercle de mes écrivains favoris. J'ai été séduit par sa prose envoutante, ses descriptions détaillées, son riche vocabulaire, son humour, son ironie et surtout ses réflexions sur l'Afrique, la Guadeloupe, les Antilles et ce qu'on dénomme comme le Tiers Monde.



J'ai été intéressé à comprendre son origine, l'histoire de sa vie, ses motivations comme écrivaine, comme femme et comme Antillaise ayant un tel engouement pour l'Afrique. Tout cela m'a porté à lire son autobiographie où elle se livre brutalement à la face du monde, comme elle le dit « sans fards », sans embellissements, sans fioritures.



Sa biographie se lit comme un roman où elle devient très vite dès les premières pages comme une anti-héroïne. J'avais voulu comprendre sa relation avec Jean Dominique, un journaliste haïtien de renom assassiné en Haïti pour ses positions politiques. Elle en parle candidement et ouvertement. Il devient le père de son fils, Denis, qui semblerait-il ne le connaîtra jamais. Elle raconte son mariage avec Condé, le père de ses 3 filles, ses nombreuses infidélités, ses myriades relations amoureuses, ses voyages à travers l'Afrique, l'Europe, ses choix de vie, ses mauvais choix d'hommes, ses faiblesses et comment débute sa vocation d'écrivaine.



Je dois avouer que j'aime beaucoup plus ses romans que sa vie. Mais sa vie est sa vie, ce qu'elle ne peut pas changer. Et ses choix ont été ses choix, ce que je respecte. L'autobiographie est captivante, beaucoup de passages ont été navrants pour moi, surtout ses mauvais choix de mère – je me suis souvent demandé comment ses enfants ont pu lire cet ouvrage dans lequel sa vie a paru si décousue, si instable, si difficile et déprimante dans bien des cas.



Mais puisqu'une autobiographie n'est pas un roman et ne doit pas être comprise comme tel, je ne peux que la complimenter d'avoir toutefois eu le courage d'écrire ce livre et de permettre au lecteur que je suis de vraiment savoir qui elle est comme femme et comme écrivaine. Une lecture difficile, mais un livre que je recommande.

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Les sorcières dans la littérature

J'avais très envie de jeter un coup d’œil à ce livre depuis très longtemps, je me suis laissée tenter dans cette période d'Halloween. Ce sont des extraits de roman et non des nouvelles comme je m'y attendais mais cela n'enlève rien au charme de ce petit ouvrage qui se lit très vite. J'ai découvert des auteurs que je ne connaissais pas et retrouver d'autres que je connaissais bien. La collection Folio 2 euros est vraiment intéressante pour vous donner un avant-gout et vous faire découvrir des auteurs. Je vous la recommande chaudement.
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Histoire de la femme cannibale

Je découvre Maryse Condé, cette autrice guadeloupéenne, grâce à ce roman foisonnant, dense, un peu trop parfois.

Rosélie Thibaudin vient d'apprendre la mort de son compagnon depuis 20 ans, Stephen assassiné dans une rue du Cap. Ce professeur d'université était un spécialiste de littérature irlandaise, Rosélie elle, est peintre.

Sa mort est un grand choc pour cette femme qui jusque là a vécu dans l'ombre des hommes qu'elle a aimé, qui a toujours suivi plutôt que de mener. Elle doit maintenant apprendre à vivre seule et à décider pour elle même. Elle vit loin de sa famille et n'a jamais vraiment eu d'opinion ou de goûts personnels.

L'autrice traite donc des difficultés de Rosélie mais mixe ce quotidien avec de nombreux autres thèmes : racisme, couples mixtes, condition féminine, violence dans l'Afrique du Sud post-Apartheid, ... Elle mêle les souvenirs de Rosélie au quotidien et évoque le destin d'autres femmes, comme celui de Félia qui est accusée d'avoir assassiné son mari.

J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés mais le style de l'autrice est parfois un peu étouffant, avec ces paragraphes très compactes qui passent sans aucune transition d'un personnage à un autre, du présent au passé.

Malgré tout, je retenterai la lecture d'autres romans de cette autrice!

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Le coeur à rire et à pleurer

L'autrice à travers le récit de son enfance dans une famille dont les parents âgés, afro-antillais, se sont toujours démarqués de cette communauté, cherchant à tout prix à ressembler à la manière d'être de la population blanche, héritière des maîtres de l'esclavage.

Peu à peu sa conscience va s'affirmer concernant la méconnaissance de la culture afro-antillaise, le mépris des personnes blanches à l'égard des personnes racisées. Elle va construire dans sa vie de jeune femme des liens avec l'histoire du continent africain et par cela aussi sa propre histoire.
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Moi, Tituba sorcière

J'ai pris grand plaisir à parcourir ce roman de Maryse Condé. Une lecture qui confirme sa place parmi mes écrivains favoris. Pour l'ensemble de ses oeuvres, elle obtint le Prix Nobel de littérature alternatif 2018 qui est une consécration de son art assumé de peindre des personnages pleins de reliefs psychologiques et émotionnels devenant attachants au fil des pages. Ce prix à mon humble avis est pleinement mérité de par le calibre de l'écriture, de l'imagerie de scènes, de personnages, de langage et d'émotions dans un vocabulaire soigné, dans une érudition de connaissances historiques et générales, dans des phrases sculptées dans la poésie, l'humour ou l'ironie. Elle a l'art de me faire rêver tout en m'inondant de connaissances.



Je ne peux lire Maryse Condé sans un dictionnaire proche, sans souligner au crayon constamment des phrases géniales, des mots certaines fois vieillis mais descriptifs ou utilisés à dessein comme pour mieux situer les personnages dans leur contexte historique. Par exemple, elle écrit « menteries » au lieu du mot moderne : mensonges, ou encore « coutelas » au lieu de : machettes. Cette lecture me captive, mais surtout me porte à penser et réfléchir sur nombre de thématiques qu'elle présente comme : l'esclavage, la sorcellerie, le féminisme, l'iniquité des genres, la sexualité féminine, la spiritualité, et tant d'autres.



L'histoire du roman tourne autour de Tituba, personnage principal, qui est la fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier. Née à la Barbade, elle est initiée aux pouvoirs surnaturels d'une mère adoptive, guérisseuse et faiseuse de sorts. De la Barbade, Tituba, esclave, sera emmenée à Boston avec son nouveau maitre, puis à Salem où elle sera accusée de sorcellerie lors de l'hystérique chasse aux sorcières, qui est un aberrant fait historique.



Tout au long du roman, Maryse Condé entremêle histoire et imagination. On voit donc défiler cette hideuse institution qu'était l'esclavage avec tous ses avatars comme la chosification des êtres humains réduits à l'état de meubles ou de cheptels taillables et corvéables à merci. On retient les rapports humiliants des maitres aux esclaves, des frustrations psychologiques et physiques endurées journalièrement pendant des siècles par des femmes et hommes déracinés de leurs terres, de leur culture, de leur monde et vouées aux géhennes des Caraïbes et de l'Amérique.



Mais l'auteure peint également la Barbade avec ses plantations de canne à sucre, ses champs, ses jardin-potagers, ses ruisseaux, sa végétation, sa vie de tous les jours. Mais là, je crois que Maryse Condé à légèrement péché en géographie dans ses descriptions de la Barbade. Elle fait une constante référence aux mornes de cette ile, qui en fait ne contient que 12 montagnes. La Guadeloupe, sa terre natale, en contient 246, ce qui a assurément imprégné sa conception d'une ile antillaise. Donc, je crois qu'involontairement elle a entremêlé la Guadeloupe et la Barbade comme une seule et même ile. Amusant et pardonnable.



L'histoire de Tituba est fluide, captivante, et émotionnellement intéressante. le récit est principalement écrit à la première personne et au passé composé. On entre donc dans la peau de Tituba dès la première ligne en pénétrant directement une tranche d'histoire à l'instar d'un voyage dans le temps. Comme dans ses romans : « L'histoire de la femme cannibale » et «En attendant la montée des eaux” – que je recommande également, je me suis délecté à lire une écrivaine purement caribéenne, fière de ses origines africaines, qui dans ce roman offre une vision du monde et de l'histoire qui mérite d'être lu et apprécié.

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Moi, Tituba sorcière

Tituba est née à la Barbade, au XVIIe siècle. Elevée par une guérisseuse, elle apprend le pouvoir des plantes et s'exerce à de nombreux rituels. Son mariage avec John Indien, esclave, la mène jusqu'aux Etats-Unis. Elle appartient au pasteur Parris, bientôt nommé à Salem. Là, le rigorisme religieux va mener à un des procès de sorcellerie les plus connus de l'histoire. Tituba fait partie des premières accusées.

Tituba est un personnage historique dont on sait très peu de chose. Quelques archives du procès la nomment, mais on perd vite sa trace, car elle est femme, car elle est esclave, car elle est noire. Maryse Condé a choisi de faire revivre cette femme à la première personne. Son roman est rédigé dans une langue agréable à lire. J'ai aimé en apprendre plus à la fois sur les sorcières de Salem et sur la vie d'une femme esclave à l'époque moderne. Cependant, je ne suis pas complètement entrée dans ma lecture, peut-être parce que j'ai un peu de mal quand la magie fait une incursion dans le roman historique.
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Les belles ténébreuses

Immigré en Amérique, Kassem né à Lille d'un père Guadeloupéen et d'une mère roumaine, ne sait pas où se situer. Ces problèmes identitaires facilitent très certainement l'emprise qu'exerce sur lui le soi-disant Dr Ramzi, pas vraiment médecin mais gourou et charlatan mais tellement charismatique et séducteur.

Kassem découvre bientôt les méthodes frauduleuses et criminelles par lesquelles Ramzi s'enrichit mais il n'arrive pas à se libérer de cet homme qu'il perçoit comme son bienfaiteur. Kassam adopte plusieurs identités qui ne sont pas les siennes (musulman...) pour lui plaire.

Qu'est-ce que l'identité : la langue peut-être ("Kassem, stupéfait, réalisait que le français était sa langue"), le roman qui peut aussi être un roman initiatique pour Kassem qui se cherche est également un récit sur l'argent-roi qui ouvre toutes les portes. On ne prête qu'aux riches pourrait être son sous-titre.
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Le coeur à rire et à pleurer

Personnellement, j'ai beaucoup apprécié cette lecture que je voulais faire depuis longtemps. Avec de courts chapitres, l'autrice revient sur son enfance guadeloupéenne, sa vie de petite fille dans les années 1940, et les germes de son talent d'écrivaine. On peut ainsi y lire les relations familiales et amicale de la jeune Maryse dans une partie de la France où les habitudes ne sont pas celles de la métropole. Petite dernière de parents déjà âgés, elle porte sur sa situation et sur le monde des adultes un regard détaché. Son innocence enfantine ainsi que sa grande imagination nous montrent une réalité disparue qui reprend vie au gré des souvenirs de l'autrice.

En faisant le choix de cette édition scolaire, je pensais pouvoir proposer cette lecture à des élèves de 3e comme l'indique la couverture, mais les explications qui l'accompagnent ne la rendent pas plus facile, au contraire. Certains mots sont expliqués en bas de page, parfois de manière erronée, d'autres ne le sont pas alors que ce serait utile, mais si l'on veut se référer au lexique créole, il faut se rendre à une double page dans les annexes du roman. Pas pratique du tout, voire franchement dissuasif. Dommage que cette édition rate à mon sens son objectif.
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Moi, Tituba sorcière

Ce livre est extraordinaire !

Une jeune fille puis femme, née d'une esclave victime d'un viol, grandit à la Barbade puis est emmenée aux États-unis dans la ville de Salem.

Cette femme est considérée comme une sorcière, et en ces temps obscur, sa vie est très très difficile.

Ce roman est bouleversant, car tellement emplie de violence, d'injustice, de trahisons, de mensonges, bref, après la lecture de ce livre, personnellement je n'en ressort pas indemne.

Ce combat pour la Liberté est incroyable. Dans sa vie de malheur, Tituba connais quelques moments de bonheur, furtifs mais intenses.

Un livre que j'ai beaucoup aimé également par son côté mystique et mystérieux...
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Rêves amers

Maryse Condé vous parle avec passion dans ce court roman d'un pays qu'elle aime : Haïti. Son inspiration : l'île.



C'est l'histoire de Rose-Aimée originaire de Limbé, dans la région du Cap, elle a treize ans. Sa famille est extrêmement pauvre et cherche des moyens de subsistance.



Elle décide de l'envoyer à Port-au-Prince pour débuter du travail.

Seulement ça se passe mal. Elle encaisse des malheurs et du mépris.



Atteindra-t-elle la vraie liberté ? Parviendra-t-elle à déjouer la méchanceté ?

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Le coeur à rire et à pleurer

Point positifs :

Peu de pages.



Point négatif :

L’écriture

Je ne sait pas où veux en venir l’auteur

L’histoire



Pour moi j’ai perdu du temps avec ce livre, je n’est pas accroché du tout. Malheureusement je pense que cela vient de l’écriture. Certains pourront aimer. Moi ce n’a pas été mon cas malheureusement.
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Le coeur à rire et à pleurer

C’est agréable à lire car le style est fluide et la narration bien menée. On perçoit bien les subtilités du colonialisme qui assimile tout en écartant mais on déplore peut-être l'absence des gens modestes à peine esquissée: toutes les filles en Guadeloupe pouvaient-elles faire de longues balades en bicyclette et aller étudier à Paris? La relation mère-fille est essentielle dans ce livre qui nous en décrit les hauts et les bas, ces derniers ayant tendance à l'emporter avec leur cortège d’injustices subies dans l’impuissance.

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Moi, Tituba sorcière

Moi, Tituba sorcière..._Maryse Condé



Tituba fille du viol d’Abena la fière un marin prend et de voir le jour un nouvel esclave Tituba adoptée par un père qui aime puis une seconde mère la sienne pendu Tituba parle fantômes et ceux-ci de lui répondre pour entreprendre le vivant les femmes gardiennes de l’espérance Tituba amoureuse déçue dans un cachot d’avoir suivi et les petites filles à l’innocence tachée d’accuser la ville crie à la sorcière

le révérend les yeux en flammes écrase sur son passage

reste les vestiges d’un faux procès transcrit et la volonté d’une autrice de dire ce que la colonisation ce que l’homme à la femme ce que les siècles n’entendent pas et continuent de reproduire

Une voix puissante que celle de Maryse Condé modernité malgré les ans écoulés

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Mets et merveilles

C'est un moment délicieux que le temps de la lecture de "Mets et merveilles".

J'avais savouré "Migrations" d'Eric Guérin auparavant, et une nouvelle fois cet univers de la cuisine-alchimie-évasion fonctionne à merveille.

Maryse Condé sert une générosité et une palette de couleurs-saveurs émouvantes.

Livre à laisser traîner sur les tables des restaurants !
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Moi, Tituba sorcière

Passionnant !



Maryse Condé s'est appuyée sur des archives réelles pour en tirer ce roman littéralement magique !



Tituba nous raconte sa vie à la première personne : sa conception, son enfance, brève période de bonheur entre sa mère et son mari, un homme bon et généreux, bien qu'esclave lui aussi. Le drame qui l'amène à être prise sous l'aile de Man Yaya, sorcière qui l'initiera à sa magie. Son union avec John Indien et les malheurs qui en découleront, à commencer par cet exil à Salem où elle sera emprisonnée et accusée de sorcellerie, son retour final à la Barbade. Et là, j'ai tout dit, et rien dit en même temps, car le mystère et le charme de ce roman ne tiennent pas aux événements qu'il décrit mais à ce qui est contenu sous la surface des choses.



Entre roman fantastique et roman historique, sincèrement, le fantastique pèse bien davantage, et c'est ce qui m'a le plus séduite dans cette lecture.



J'ai adoré.
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Rêves amers

Magnifique livre plein de réalité ce livre ouvre les yeux sur la chance des français et des pays riches.

J'ai lu ce livre avec plein d'émotions le fait que ce livre ne finisse pas forcément bien m'a secoué et m'a appris à me contenter des choses que la vie m'offre

Merci beaucoup à l'auteur

Magnifique morale à retenir.
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Ségou, tome 1 : Les murailles de terre

Vous aimez les grandes fresques historiques et les destinées familiales? Vous aimez la littérature caribéenne et africaine? Alors ce livre devrait vous plaire. Mais c'est aussi un livre de Maryse Condé (mon premier). Alors il ne se contente pas du plaisir de raconter, même si ce plaisir est grand. Il est traversé aussi par de grandes questions et il explore les racines des situations actuelles.

Le personnage principal est une ville, Ségou, sur le fleuve Niger. Elle est peuplée en majorité de Bambaras, qui pratiquent les religions traditionnelles africaines. Mais ne vous imaginez que le lecteur y restera cloîtré tout au long du livre. Vous parcourrez toute l'Afrique de l'Ouest de Fès à Porto Novo ou Cape Coast, et même au Brésil, au gré des aventures de Dousika et de ses descendants. Et chemin faisant, l'on est pris dans l'expansion de l'islam, le développement des colonisations anglaise et française, la traite négrière, et toutes les réalités de la vie en Afrique de l'Ouest au 19e siècle. Maryse Condé n'élude pas toute l'implication des Africains dans le jeu de ces situations nouvelles et c'est ce qui est passionnant dans Ségou. On apprend un bon bout d'histoire et on a toujours envie d'en savoir plus. En même temps, les personnages ont une épaisseur, il sont faits de désirs, de chair et de sang, ils sont les héritiers de leurs ancêtres, qu'ils interrogent régulièrement pour faire face aux bouleversements. Et bien sûr le point de de vue des femmes n'est pas oublié. Les événements sont souvent perçus de leur point de vue. C'est un roman complet, prenant, riche, fascinant, qu'on ne lâche pas facilement. Avis aux amateurs!
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Moi, Tituba sorcière

J'ai aimé le style de l'écriture qui résume une vie assez lourde dans un livre pas très épais. C'est la force, mais aussi la faiblesse du livre. Jamais pathétique, Tituba survit dans le bruit et la fureur. J'ai cependant eu du mal à me 'connecter' avec cette héroïne qui banalise le drame en utilisant si peu de mots.
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