Après l’adoption d’Anaïs, fille d’une réfugiée haïtienne, Babakar, né au Mali, part pour Haïti à la recherche de la famille de l’enfant.
Destins croisés de nombreux personnages hauts en couleur, ce roman attachant se quitte à regret.
Commenter  J’apprécie         00 ![En attendant la montée des eaux par Condé En attendant la montée des eaux](/couv/cvt_En-attendant-la-montee-des-eaux_3732.jpg)
« En fin de compte, il retourna à la vie puisque celle-ci est toujours la plus forte. »
De vie, il en sera question tout au long de ce roman. La vie, dont mon livre est imprégné de l’écriture de Maryse condé : « La vie, rien que la vie. » m’écrit-elle d’une main un peu fatiguée par les années, mais l’esprit vif et le regard droit dans les yeux d’une lectrice venue pour elle un dimanche de fin d’été.
Le roman est construit d’une manière assez singulière, mais sans lourdeur ni flou. L’auteur utilise plusieurs narrateurs, comme pour souligner la complexité de ces vies .Au narrateur principal s’ajoutent les différents personnages qui interviennent et se font à leur tour narrateurs lorsqu’ils sont mis en lumière.
De ce livre sort une puissance terrienne assez indéfinissable mais bien perceptible. Pas la terre au sens matériau du terme, mais la terre comme un territoire, comme une matrice, un berceau.
Cette histoire s’imprègne de cette terre, de cette ile d’Haïti, mais et surtout de l’Afrique des origines. On y retrouve des personnages pétris d’une atmosphère et d’une culture qui peuvent paraître si étranges à nous occidentaux.
Maryse Condé nous retrace le parcours chaotique de trois hommes et d’une petite fille à la recherche de leurs origines. Et c’est un voyage entre Afrique, Guadeloupe, et Haïti qu’elle va nous offrir ; un voyage teinté de la présence des esprits, des ancêtres.
Babakar est un médecin accoucheur de brousse, doté d’une humanité et d’une sensibilité à fleur de peau. Médecin de la vie, confronté à la mort, dans une ile accablée de malheurs, il n’ de cesse de vouloir conjurer le mauvais sort. Il est doté d’une fibre paternelle extraordinaire pour une petite fille, Anais, au regard…….
L’ambiance est envoutante, surnaturelle. Les esprits ne lâchent Babakar, avec une mère aux yeux si bleus qui peuplent les rêves de son fils, et lui fera un cadeau si inattendu…….
Dans un style magnifique, dans un phrasé qui par moment se veut poétique, à d’autre plus féroce, avec des phrases en créole ici ou là , Maryse Condé ne lâche son lecteur qu’à la dernière phrase.
« Il caressa tendrement la menotte et l’enfant ouvrit les yeux. C’est à ce moment là que tout se joua. Comme elle semblait le fixer, une émotion poignante se fit jour en lui tandis qu’une idée se glissait dans on esprit. »
« Un nègre aux yeux bleus, ô miracle ! »
« Quelle belle couleur que la couleur noire, l’envers obscur de nos rêves. »
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Maryse Condé, comme à son habitude, nous restitue des coutumes antillaises et tout un art de vivre significatif des îles. Dans ce roman, elle privilégie la magie, le mystérieux, les différents rituels. Elle met en scène les descendants d'un chef africain qui vont tenter de perpétuer les traditions. Seront mis en avant toutes les contradictions, les tensions, mais également toute la générosité des guadeloupéens.
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J'ai eu ce livre au programme de dernière année de licence. c'était la première fois que je lisais un livre de Maryse Condé. J'ai été très séduite par son style d'écriture et par la forme du roman généalogique. Le contexte d'écriture du livre m'a passionnée.
Si vous, lecteurs, avez d'autres livres à me proposer, laissez-moi un message sur mon profil, merci !
Commenter  J’apprécie         10 ![Moi, Tituba sorcière par Condé Moi, Tituba sorcière](/couv/cvt_Moi-Tituba-sorciere_2980.jpg)
Moi, Tituba sorcière... - Maryse Condé
Tituba nait à la Barbade, du viol d'Abena par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier. Le peu d'amour et de réconfort qu'elle reçoit lui vient de l'amant de sa mère, Yao (comment une mère pourrait-elle supporter de voir en son enfant le visage de son violeur?). Celui-ci se tue après qu'Abena soit pendue pour avoir agressée son maître qui tentait à son tour d'abuser d'elle.
Tituba, à la jeune vie déjà mouvementée, est recueillie par Man Yaya qui l'initie aux pouvoirs des plantes, au pouvoir de guérison, et lui apprend à entrer en contact avec les morts. Recluse dans une case, elle fait un jour la rencontre de John Indien. Par amour pour lui, elle le suit résignée dans l'esclavagisme. Débute un périple qui l'amène jusqu'à une Amérique puritaine et lui fait traverser les célèbres procès de Salem.
Méfiance, suspicion et superstition. Maryse Condé s'inspire d'une histoire vraie, celle d'une jeune guérisseuse seule contre l'hypocrisie d'une société qui se veut pure et qui pour autant tombe dans une hystérie collective meurtrière.
♥
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Ce roman relève les quatre événements qui se sont passées et qui ont mis l’Afrique en ébullition : l’influence de l’esclavage, l’influence de l’Islam, l’influence du christianisme et l’influence du colonialisme. La famille de Dousika Traoré souffre durant des générations à cause de ces influences sur les habitants de Ségou. La souffrance de la famille Traoré symbolise la souffrance de tout le continent africain et la complexité à résoudre les problèmes qui ont duré plusieurs générations.
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