’ai créé quatre cliniques et je suis restée nuit après nuit au chevet des enfants. J’ai aussi mis en place une crèche, mais ces expériences m’ont toutes montré qu’essayer de remédier au système était inutile. C’est un mauvais système et il doit être anéanti. Je donnerais ma vie pour ça.
Si elle s’est tournée petit à petit vers le communisme, c’est parce qu’elle en est venue à penser que les injustices commises envers les femmes trouvaient racine dans le système parlementaire capitaliste qui exploitait tous les travailleurs, quel que soit leur sexe. Pour elle, seul le renversement du capitalisme et du colonialisme permettrait un jour aux femmes du monde entier non seulement d’obtenir le droit de vote, mais de devenir les égales des hommes.
Elle défend l’idée de soviets sociaux, conseils qui doivent être établis là où les gens vivent et non où ils sont employés et impliquent ainsi la classe ouvrière toute entière, y compris les femmes qui ne travaillent pas à l’extérieur, les hommes au chômage, les enfants et les personnes âgées.
On croit, traductrice, que je ne travaille que du ciboulot, c’est faux, j’ai dit, je travaille aussi avec mes deux mains, voire mes deux jambes quand je me lève et marche pour débloquer ce qui bloque, et quand de mon ciboulot à mes deux mains ça ne passe plus du tout, même après être allée me faire chauffer un café, je travaille avec ma voix. Mains, jambes, voix, corps, souffle.
Traduire, c’est souvent comme danser le rock, suivre et en même temps être soi
Traduire c’est, entre autres, laisser au lecteur les mêmes possibilités d’interprétation que l’auteur l’a fait
Cette histoire de traduire une langue qui n’est pas celle de ma mère et de ne pas traduire celle de ma mère, depuis quelques temps me turlupine vaguement. C’est comme ça. C’est une histoire qui n’a jamais commencé, le russe, les Russes, a, ont, toujours été à la fois là et pas là.
Finalement traduire c’est retracer une empreinte recouverte du sable de la langue que ne comprennent pas ceux pour qui on traduit