Les pêcheurs de la Désirade ont la réputation d'être les meilleurs de Guadeloupe : habitués à la grosse houle générée par la rencontre de la mer des Caraïbes avec l'Atlantique autour de leur île, ils sortent par tous les temps et fournissent plus de 60% du poisson consommé dans l'archipel. Perpétuant le savoir-faire de leurs ancêtres bretons, les Désiradiens pêchaient encore à la voile et à la ligne quand le reste de la Guadeloupe était équipé de moteurs, de casiers et de filets. Résultat : les fonds sous-marins n'ont pas été surexploités, et sont très poissonneux.
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Au XVIIIe siècle, un groupe de Blancs fuyant les troubles révolutionnaires trouvèrent refuge dans les Grands Fonds, autour du lieu-dit Matignon. Personne ne sait vraiment s'il s'agissait d'aristocrates voulant échapper à la guillotine, ou de colons pauvres engagés sur ces terres en échange du prix de leur traversée depuis la France. Après l'abolition de l'esclavage, ils se mirent à travailler eux-mêmes leurs exploitations. Leurs descendants avoisinent aujourd'hui les 400 personnes : on les appelle "les Blancs-Matignon".
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