Marie Dubois (II)

Tu savais que 20% de la population française souffre d'infertilité ?

Le sang violent, celui qui donne la mort est glorifié car il est viril !
Tandis que le sang qui donne la vie est tabou et impur.

Dans une société patriarcale on ne traite pas un garçon de « fille manquée » puisqu’une fille c’est manqué par définition.
- Il suffit juste de le traiter de « fille » pour l’insulter.

-On a 14 ans. On ne veut pas être traitées comme des stars du porno.

Tous les matins il faut résoudre le même dilemme.
Comment se fondre dans le décor pour ne pas être embêtée, tout en se faisant remarquer pour être aimée ? 
Un exercice d’équilibriste basé sur notre capacité à plaire aux garçons…
Mais pas trop.
—> marcher en équilibre sur la ligne entre d’un côté « Coincée » et de l’autre « Pute ».

Sachant que de toute façon chacune des stratégies est vouée à l’échec car une femme est toujours jugée et critiquée.
« Trop salope »; « Trop prude »; «  Trop mec »; « Trop…chelou! »; «Hum…qui ça? »(meuf invisible)

Selon moi, les problèmes n’existent que si le mensonge s’installe. L’enfant doit connaître la vérité pour se construire sainement et s’approprier son histoire.

Hum… tout semble tourner autour de cette question existentielle : c’est quoi être une femme ?

On pourrait croire que la société considère les règles comme "dégoûtantes" parce que c'est du sang... et que le sang serait dégoûtant.
Pourtant le sang... on en voit partout!
Dans les films.
A l'église.
Au musée.
Ou même dans notre hymne national.
Le sang violent, celui qui donne la mort, est glorifié car il est viril!
Tandis que le sang qui donne la vie est tabou et impur.
- Je saigne car mon corps peut fabriquer un petit être humain, un futur citoyen qui...
- Rââh, c'est dégueulasse!
- Épargne-nous les détails de tes trucs de filles!

La minceur traduit l’obligation de prendre le moins de place possible. La jupe et les talons entravent le mouvement. La jeunesse est jugée plus désirable car associée à la docilité.

Aaaah! Punie pour trop de fêtes et de luxure. Ôôô sexualité inconsciente ! Ma liberté avait donc un prix. J’ai souillé mon corps de cette infââââme chimie et me voilà damnéeee.
Oui, enfin … ça ne fait que trois mois qu’on essaye. Et puis c’est faux !
Après l’arrêt de la pilule seules 2% des femmes ont un cycle menstruel qui a du mal à se réinstaller. Selon les études, la pilule ne réduirait pas la fertilité ni n’augmenterait le risque de fausse couche.

Je suis épuisée. Je ne veux plus qu’on me touche. Était-ce normal de souffrir autant ?

Des mois d’espoir anéantis en dix minutes top-chrono.
Trop élevé. Trop fin. Fausse couche. Dommage. Faible chance.
Alors, il y a la médecine... et puis, le choix des mots.

Certains me disent que je m’obstine, que ça me rend malade, que je devrais passer à autre chose... Mais à quel moment décide-t-on d’abandonner ? Comment accepter une vie dans enfants ?

Bientôt deux ans d'attente... et nous avons eu beaucoup de moments "parfaits", de belles histoires qui auraient pu être racontées. Mais il est temps de faire le deuil du "bébé couette". On ne va pas y arriver tout seuls.