AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marguerite Yourcenar (825)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Comment Wang-Fô fut sauvé

"Comment Wang-Fô fut sauvé" est le texte le plus célèbre issu du recueil "Nouvelles orientales" de Marguerite Yourcenar, paru en 1936.

Je ne sais pas pourquoi on parle de nouvelle car il s'agit plutôt d'un conte fantastique avec une très jolie fin que j'ai beaucoup aimé. Pourtant, je trouve que le texte n'est pas très bien construit. D'abord parce que, pour moi, le personnage principal n'est pas Wang-Fô mais son disciple Ling. La premiere partie du conte raconte son histoire.

Ling est un modeste peintre qui va abandonné sa famille pour devenir le disciple de Wang-Fô, vieux peintre dont les peintures sont plus vraies que nature, grâce à qui il a une perception neuve de ce qu'il y a autour de lui. Il va vendre ses biens pour suivre le maître sur les routes du royaume de Han.p

Wang-Fô, qui était craint et vénéré, et Ling, totalement soumis, vagabondent. Il donne les tableaux à qui les apprécie ou les échange contre de la nourriture jusqu'au jour où l'empereur les fait arrêter par l'armée pour punir Wang-Fô. Ce prince a passé toute son enfance à regarder les tableaux du maître et lorsqu'il a été en contact avec la réalité, le monde lui a paru bien moins beau. Ling qui essaie de défendre son maître va être décapité froidement.

Heureusement, le fantastique va prendre le dessus à ce moment de l'histoire et je pense que le conte aurait pu s'appeler "Comment Ling fut sauvé".

Sans raconter la fin, je me demande si Marguerite Yourcenar veut dire que l'image du monde doit rester un rêve ? Je ne sais pas mais elle ne cherche pas forcément une morale.



Commenter  J’apprécie          60
Comment Wang-Fô fut sauvé

« Wang-Fô aimait l’image des choses, mais non les choses elles-mêmes »



N’est-ce pas le paradoxe de l’artiste ? Il est celui dans la cité qui, grâce à sa sensibilité, traduit le mieux nos affects et en même temps, celui qui manque le plus cruellement d’empathie pour le réel.



Yourcenar illustre bien ce personnage (Wang-Fô) fasciné par les gens non pas comme des fins mais en tant que moyens au service de son art, les poussant jusqu’au sacrifice ultime sans en ressentir autre chose qu’une forme d’inspiration artistique ou du moins, s’il en est affecté, cette affliction est immédiatement récupérée.



L’artiste est-il égocentrique et d’un ingénu narcissisme par nature ou bien, pour le lucre de l’art, doit-il s’interdire d’éprouver de l’empathie (car cette dernière conduirait inévitablement Wang-Fô à renoncer à certaines de ses peintures, notamment celles de l’épouse de Ling) ?



Et l’art… Se doit-il de dire la vérité ? Peut-on le condamner sous prétexte qu’à nos yeux il dépeint le réel de façon si illusoire qu’il le rend écœurant ? Finalement, l’art serait-il l’ennemi du réel en ce sens qu’une trop fastidieuse exposition aux œuvres d’art rend (même un Empereur) inapte à la vie ?



Toujours est-il que l’art affecte intimement les personnages de cette nouvelle orientale. Face à la tiédeur de la vie, l’art pousse un homme à qui rien ne manquait à tout sacrifier dans une relation de maître à disciple endogène au continent asiatique.



Cruel est l’art, en témoigne la beauté sémantique émanant d’une scène d’exécution fugace. Et comme si la réalité eut été trop odieuse pour l’auteure elle-même, la seule issue de ce conte fut la fuite chimérique.



Cette nouvelle légendaire - nous sommes proche du récit mythologique - de Marguerite Yourcenar ne souffre aucune surabondance. Les couleurs s’entremêlent à l’image du réel et du fantastique et la brièveté du texte y côtoie l’épaisseur du récit.



Finalement au sortir de ce conte, le lecteur face au texte est pareil à l’artiste face au réel, reconnaissant la beauté de l’œuvre et le génie de l’artiste sans pour autant ressentir d’empathie.



Qu’en pensez-vous ?

Commenter  J’apprécie          477
Comment Wang-Fô fut sauvé

Ling voit sa vie changer quand il attache ses pas et consacre son existence à un peintre prodigieux, Wang-Fô, dont le regard exercé lui montre ce que, jusque-là il n'avait jamais réussi à voir, couleurs, liens, connotations...



Même l'empereur de Chine en veut à Wang-Fô : sa peinture éveille à la beauté mais n'apprend pas le monde tel qu'il est, connaissance capitale pour un homme appelé à régner, et dont il a été privé. Il condamne à mort les deux hommes...



J'ai certainement lu trop rapidement ce conte, mais j'ai eu l'impression d'être irradiée de couleurs à la fois vives et limpides pendant toute cette lecture et c'est cette impression que je voudrais rendre ici.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          20
Comment Wang-Fô fut sauvé

Comment Wang-Fô fut sauvé s'inspire d'un apologue taoïste de la vieille Chine. le texte figure dans son intégralité dans les Nouvelles orientales (1963) et il est disponible également en audio sur you tube. C'est une nouvelle philosophique qui propose une réflexion sur l'art mais aussi une illustration du détachement taoïste. La nouvelle est parfaite, magistralement construite, pleine de subtilité et d'ironie légère avec de sublimes images orientales en couleurs. Mais elle ne m'a pas émue. Je n'ai pas éprouvé d' empathie particulière pour le personnage de Weng-Fô artiste égoïste et fataliste, complètement décollé du monde réel. La narration est à son image froide et détachée du lecteur. Bon, Je crois que je ne suis décidément pas faite pour le tao ni pour l'écriture de Marguerite Yourcenar.

Commenter  J’apprécie          3010
Comment Wang-Fô fut sauvé

Ce petit conte de Marguerite YOURCENAR « Comment Wang-Fô fut sauvé » est une belle entrée dans les traditions de la Chine.



Wang-Fô est un vieux peintre nomade, peignant de part son pays, ne faisant que peu de cas de l’argent. Il lui arrive d’échanger ses œuvres avec ceux qui les apprécient contre un bol de riz. Ling, son jeune serviteur, se complait à lui tenir compagnie, à voler si nécessaire pour que le peintre soit constamment libre de ne penser qu’à son art. Mais voilà que l’Empereur des Han (Grande Chine) vient les arrêter pour une raison étrange. Le destin semble très peu propice à Ling et son maître. Et toute la question comment Wang-Fô devient naturelle.



Ce tout petit conte me comble bien-sûr par sa fin. J’aurais pourtant aimé être embarquée plus longtemps dans ce mode de vie nomade, miséreux et également sage. J’aurais aussi apprécié encore plus de détails de ce palais impérial, de cette autorité suprême, de cette liberté de mouvement du peintre contre cet isolement de l’empereur.

Le plaisir de lecture fut dans les détails colorés, les regards d’artiste de ce vieux peintre. Tout est prétexte à admiration : paysage, ombre sur un mur, broderie des soldats l’embarquant etc.

(...) Georges LEMOINE propose des illustrations vraiment douces, comme faites de sables mais je n’ai pas vraiment eu l’impression d’être en Chine. J’imagine que les enfants suivent ainsi l’histoire avec des repères plus « occidentaux ». (...)



l'avis complet là
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
Commenter  J’apprécie          200
Comment Wang-Fô fut sauvé

Une belle nouvelle sur la relation entre les oeuvres d'art et la réalité, entre mimésis et illusion d'optique; une question qui se pose aujourd'hui, notamment dans le domaine du jeu vidéo où, justement, les joueurs voient se confronter et se mélanger fictif et réel, comme l'Empereur de Chine dans Comment Wang-Fô fut sauvé. Intéressant aussi, car il nous pousse à nous interroger sur le rôle de l'art: doit-il représenter tel quel la nature, en débit des risques de déception, ou doit-il la déformer en laissant à la nature sa beauté propre? En tout cas, cette nouvelle merveilleuse est un très bonne découverte pour moi, que je n'hésiterai pas à relire de temps en temps.
Commenter  J’apprécie          80
Comment Wang-Fô fut sauvé

Cette petite nouvelle orientale permet d'appréhender l'écriture limpide et belle de Marguerite Yourcenar pleine de poésie. Cette amitié entre un vieil homme poète-peintre qui transfigure la vie pour en extraire la beauté et un jeune homme curieux et admiratif est mise à mal par la cupidité, le pouvoir. Mais même la mort est ici un passage vers un monde inventé par le peintre où les deux hommes sont réunis et sereins laissant l'empereur dans la bassesse de son monde triste et morne. Belle entrée en matière pour découvrir l'auteur des Mémoires d'Hadrien.
Lien : http://blogs.crdp-limousin.f..
Commenter  J’apprécie          60
Comment Wang-Fô fut sauvé

Très joli conte sur l'art, la création artistique, l'imitation du réel avec des illustrations de Georges Lemoine et accompagné d'un CD. Sur Internet, j'ai écouté à nouveau le texte avec le bruit des cordes pincées.

Le court roman est soigné. C'est tactile. C'est beau.

Wang Fô est un artiste peintre, c'est un vieillard. Il est accompagné de Ling, son disciple. Les deux hommes sont complémentaires. Ils voyagent dans la Chine des Han où ses tableaux surpassent la nature. Dans la ville impériale, l'empereur se fait menaçant. L'empereur est divin, la nature chinoise doit être aussi divine. Wang Fö et Ling sont menés devant l'empereur, un empereur sans sagesse. L'avenir des deux hommes s'assombrit. Et le châtiment est terrible.

Commenter  J’apprécie          51
Comment Wang-Fô fut sauvé

Ce recueil de quatre nouvelles fait partie des classiques achetés en série par mes collègues de français. Les histoires racontées ont des allures de contes exotiques et atemporels, car elles se déroulent dans des contrées et à des époques lointaines (la Chine et la Grèce antiques).

J'ai beaucoup aimé celle de Wang-Fô le peintre contemplatif. Je l'ai trouvée à la fois poétique (il a des allures de vieux sage) et drôle ("Il suivit avec ravissement la marche hésitante d'une fourmi", "Wang-Fô peignit une dernière fois la femme de Ling car il aimait cette teinte verte dont se recouvre la figure des morts"). Quand l'empereur le fait arrêter, un certain suspense s'installe. En réalité, le monarque, qui a d'abord découvert le monde dans les peintures du vieil homme, est déçu de le découvrir moins beau en réalité. Wang-Fô est donc puni d'avoir trop de talent! La fin apporte une touche surnaturelle avec l'inondation venue du tableau ultime ("Ils disparurent à jamais").



"Le lait de la mort" est un conte cruel. Trois frères veulent construire une tour "d'où ils puissent guetter les pillards turcs" mais les éléments sont contre eux. Alors l'aîné décide d'emmurer l'une de leurs femmes dans les fondations ("Celle qui viendra ce jour-là leur apporter à manger")... La fin est un peu limite pour de jeunes élèves, puisque les briques laissent accessibles les seins de l'épouse afin qu'elle puisse continuer à nourrir son enfant...

"L'homme qui a aimé les Néréides" est aussi un peu limite, selon moi, pour des élèves: c'est l'histoire de Panégyotis devenu muet à dix-huit ans pour avoir rencontré les Néréides nues... Ayant aussi perdu l'esprit, "il vagabonde désormais dans le pays".



Dans la dernière nouvelle, "Notre-Dame-des-Hirondelles", le moine Thérapion (à chaque fois je pensais Tartempion!) lutte contre les croyances ancestrales de ses ouailles dans les divinités de la nature. Les Nymphes, surtout, lui donnent du fil à retordre, allant jusqu'à le faire "douter de la sagesse de Dieu". Le compromis qu'il trouvera est à la fois poétique et triste.

C'était une lecture sympathique pendant la surveillance du brevet!
Lien : https://www.takalirsa.fr/com..
Commenter  J’apprécie          30
Comment Wang-Fô fut sauvé

Wang Fô est un peintre renommé dans la Chine médiévale. Il prend sous son aile le jeune Ling qui devient alors son disciple dévoué. Mais un jour les deux hommes sont arrêtés et menés auprès de l'empereur qui les condamne à mort, déçu par leur art.



Wang Fo change en effet la perception des choses, son art embellit le monde qui l'entoure. Il transforme la vision du monde, il embellit la réalité pour qui sait contempler. Il est comme un « sortilège » qui transforme le monde et sauve les hommes en leur permettant d'atteindre l'immortalité.



Dans ce conte d'une quinzaine de pages, chaque mot, chaque geste, chaque sensation est juste, à sa juste place pour éclairer le lecteur et le mener sereinement vers l'art, comme le fait un chef d'oeuvre !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Comment Wang-Fô fut sauvé

Wang-Fô est un vieil artiste très pauvre qui parcours le royaume des Han avec son jeune disciple, Ling. Ils vivent au jour le jour, ne sachant jamais s’ils auront un toit pour la nuit ou un repas pour remplir leur estomac affamé, car Wang-Fô est un artiste qui ne vend pas son art, il l’offre ou l’échange contre un bol de riz. Arrivés dans la capitale, ils se font emmenés de force au palais de l’Empereur par les gardes de ce dernier. Elevé parmi les toiles de Wang-Fô, l’artiste veut le punir de lui avoir fait croire en un monde d’une beauté qu’il n’a pas retrouvé dans la réalité…



Au travers d’un texte d’une très grande poésie, Marguerite Yourcenar nous conte les derniers jours d’un peintre magicien nous conduisant au coeur même de son oeuvre magnifiquement illustrée par Georges Lemoine. J’ai été très touché par la beauté du texte et de cette histoire tragique.
Lien : http://sirthisandladythat.wo..
Commenter  J’apprécie          70
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

M. Yourcenar a remanié un texte de son père et je n'ai pas retrouvé la Yourcenar que j'apprécie tant.
Commenter  J’apprécie          40
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Je n'ai pas trop mordu au premier récit. Le second, dit la préface, a été inspiré à Marguerite Yourcenar par un manuscrit de son père, je l'ai bien aimé, comme le dernier, qui montre la crédulité et la manipulation possible d'un groupe, et rappelle de sombres affaires d'exorcisme qui peuvent encore aujourd'hui défrayer la chronique.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          00
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Ce n'est pas le meilleur recueil de Marguerite Yourcenar, mais elle écrit toujours magnifiquement.



J'ai beaucoup aimé le côté conte cruel de "Conte bleu", et la façon dont est traitée la sorcellerie dans "Maléfice", surtout les dernières pages.

Commenter  J’apprécie          10
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Conte bleu, texte préfigurant les Nouvelles Orientales ressemble à un exercice de style. Il reprend des codes classiques mais au travers d’un filtre bleu qui révèle toute sa beauté. Jamais édité, il aurait dû s’inscrire dans un triptyque l’associant à un conte rouge et un conte blanc...

Magnifique lecture !
Commenter  J’apprécie          00
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Trois nouvelles dans ce recueil : «Conte bleu», suivi de «Le premier soir» et de «Maléfice». Ces trois textes furent retrouvés après la mort de Marguerite Yourcenar et rassemblés. Tous trois auraient été écrits entre 1927 et 1930, soit entre les vingt-quatre et vingt-sept ans de la dame. Un pur bonheur......
Commenter  J’apprécie          00
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Marguerite Yourcenar, née Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour en 1903 à Bruxelles et décédée en 1987 à Bar Harbor, dans l'Etat du Maine (Etats-Unis), est une écrivaine française naturalisée américaine en 1947, auteur de romans et de nouvelles ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut aussi poète, traductrice, essayiste et critique littéraire. En 1939 Marguerite Yourcenar, bisexuelle, part pour les Etats-Unis rejoindre Grace Frick, alors professeur de littérature britannique à New York et sa compagne depuis une rencontre fortuite à Paris en 1937. Les deux femmes vécurent ensemble jusqu'à la mort de Frick d'un cancer en 1979. Elles s'installent à partir de 1950 à Mount Desert Island, dans le Maine où Marguerite Yourcenar passera le reste de sa vie. Elle est la première femme élue à l'Académie française, le 6 mars 1980.

Conte bleu, est un recueil posthume de trois nouvelles (Conte bleu, Le Premier soir, Maléfice) écrites entre 1927 et 1930, paru en 1993.

Conte bleu, dégage des parfums d’Orient et de sortilèges. On y voit un navire de marchands de différentes nationalités européennes prêts à tout pour rapporter avec eux d’Orient une cargaison de saphirs sensés leur offrir la richesse. L’épilogue dramatique nous rappelle que la richesse ne fait pas le bonheur, même quand on échappe à la mort.

Dans Le Premier soir, un couple de jeunes mariés part en voyage de noces en Suisse. Si l’épouse est jeune et inexpérimentée, l’homme a roulé sa bosse et connait les femmes. Un texte intimiste, tout en réflexions intérieures sur le mariage, le couple et la vie, pas vraiment optimiste, en tout cas bien loin de la gaité béate qu’on pourrait attendre de ces premiers instants de vie commune. Il y a quelque chose de Stephan Zweig dans ces quelques pages.

Maléfices joue sur le surnaturel. Dans la campagne italienne, une jeune femme très malade ne trouvant nul soulagement par les médecins ou les pèlerinages, s’en remet à un guérisseur. Elle ne peut qu’être possédée par un sortilège. Une intéressante réflexion sur « les sorcières », ont-elles un don maléfique ou bien leur entourage s’en auto-persuadant leur attribue-t-il un pouvoir qu’elles n’ont pas ?

Je ne vais pas vous faire l’article pour que vous fonciez lire ce bouquin. Il est sympathique mais ne s’adresse qu’à ceux qui aiment déjà Marguerite Yourcenar, ils y retrouveront les prémisses de son style et de son talent. Par contre, je vous conseille de lire la préface de Josyane Savigneau fort instructive sur l’origine de ces textes, en particulier sur Le Premier soir, écrit au départ par le propre père de Marguerite Yourcenar.

Commenter  J’apprécie          50
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Le confinement fut bénéfique à la redécouverte de livres commencés, de recueils de nouvelles entamés et jamais terminés ...



Je me souviens avoir acheté celui-ci, il y a une dizaine d'années, une année où je peinais à boucler mon challenge ABC des noms d'auteurs, cherchant désespérément un Y ... 



Et je lus alors le premier récit de ce recueil. Je l'ai longtemps gardé dans un tiroir de mon bureau toulousain, pensant le finir rapidement pendant une de mes pauses lunch-box ... 



Et puis non ! 



Et pourtant ... 



Le premier soir évoque la première nuit d'un couple tout juste marié. Le couple a quitté Paris pour la Suisse. Le voyage en train fut agréable, le paysage fournissant des sujets de conversation. Arrivés à l'hôtel, la femme se prépare et l'homme réfléchit à ce qui va être sa vie désormais, pense à sa maîtresse, celle qu'il vient de quitter. Un récit qui dépeint un homme très froid, sans grand affect, un calculateur...  



Maléfice montre un groupe de femmes, une veillée, dans un pays du sud, où les maladies graves sont manifestations de l'œuvre du diable et résultant forcément d'un maléfice ... Le comme il se doit, l'exorciseur découvrira celle qui a jeté le sort et qui sera maudite et rejetée ... Un récit qui fait froid sans le dos.



alors que j'adore les "Mémoires d'Hadrien", j'ai eu beaucoup de mal cette fois avec l'écriture de Marguerite Yourcenar, que j'ai trouvée très froide, si polie qu'elle en devenait insensible, si condensée qu'elle ne permettait aucun affect ... 



Dommage !   
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          10
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Ouvrage regroupant trois nouvelles.

"Conte bleu" et "Maléfice" sont des oeuvres de jeunesse rédigées entre 1927 et 1930. Je les trouve peu aboutis pas assez développés. Ils représentent les premiers pas, hésitants et parfois maladroits, d'une jeune femme qui allait devenir un très grand écrivain. Je suis déçue car ces deux textes semblent écrits dans la précipitation, alors que d'urgence il n'y avait pas .

"Le Premier Soir", écrit à la même époque est une oeuvre du père de Marguerite Yourcenar, "Michel de Crayencour' transmise à sa fille, à la fin de sa vie, afin qu'elle y apporte une correction et le publié sous nom, "Marg Yourcenar ". J'éprouve le même sentiment pour ce texte qui aurait mérité un plus grand développement, de plus je détecte une certaine sécheresse dans l'écriture et ne reconnaîs pas la plume de Marguerite Yourcenar. Ce texte reste l'oeuvre de son père.

Sentiment partagé donc après la lecture de ce recueil, et je ne peux taire ma déception après avoir apprécié "Mémoires d'Hadrien"et les trois tomes du "Labyrinthe du Monde" dans lequel l'auteur fait référence à ce texte "Le premier soir" rédigé par son père.
Commenter  J’apprécie          173
Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Comme précisé par Josyane Savigneau dans sa longue mais intéressante préface… Fonds de tiroirs ! Terme utilisé par les contempteurs (sic), mais « que les amateurs nomment curiosités ou documents ».

Ces trois courts récits publiés à titre posthume sont en fait des œuvres de jeunesse. Ils peuvent permettre de rentrer en douceur dans la littérature de M. Yourcenar avant d’attaquer les monuments des Mémoires d’Adrien ou de l’Œuvre au Noir, plus difficiles d’accès. Le premier, « conte bleu », donne une bonne approche de l’orientalisme développé par Yourcenar dans certains de ces récits (voir les Nouvelles Orientales), le troisième « Maléfice », nous plonge dans l’univers ésotérique et un brin mystique de la romancière. Rien de bien transcendant et on se dit que « fonds de tiroirs » est un terme, bon…

Mais, il y a LE bijou de ce petit recueil, à mon avis, constitué par le second récit : le premier soir. Récit cruel et acide du voyage de noce et de la première nuit d’un jeune couple opposant le côté fleur bleue de la mariée au cynisme et à la recherche de possession et de domination du mâle dans toute sa splendeur. C’est superbement écrit, plein de finesse dans le détail des sentiments. Une perle valant ses fameuses cinq étoiles dans un recueil « fond de tiroirs » qui n’en est finalement pas un !
Commenter  J’apprécie          150




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marguerite Yourcenar Voir plus

Quiz Voir plus

Marguerite Yourcenar

Quelle est la nationalité de Marguerite Yourcenar ?

Elle est belge
Elle est américaine

10 questions
286 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite YourcenarCréer un quiz sur cet auteur

{* *}