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Citations de Margaret Atwood (1847)


La plupart des gens sont gentils au fond, s'ils ont la possibilité d'exprimer leur gentillesse.
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Car si le pénitencier n'était pas vraiment une place chaleureuse,c'était pourtant le seul foyer que j'eusse connu durant près de trente ans;et c'est long....
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Ou j'aurais aidé Rita à faire le pain, plongeant les mains dans cette chaleur résistante et douce qui ressemble tant à de la chair. J'ai faim de toucher quelque chose d'autre que du tissu ou du bois. J'ai faim de commettre l'acte de toucher.
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Il nous est interdit de nous trouver en tête à tête avec les Commandants. Notre fonction est la reproduction; nous ne sommes pas des concubines, des geishas ni des courtisanes. Au contraire: tout a été fait pour nous éliminer de ces categories. Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n'est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets, nulle faveur particulière ne doit être extorquée par des cajoleries, ni de part ni d'autre; l'amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c'est tout: vases sacrés, calices ambulants.
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Raconter, plutôt qu’écrire, parce que je n’ai pas de quoi écrire et que de toute façon il est interdit d’écrire, mais si c’est une histoire, même dans ma tête, il faut que je la raconte à quelqu’un. On ne se raconte pas une histoire seulement à soi-même. Il y a toujours un autre.
Même quand il n’y a personne.
Une histoire est comme une lettre. Je dirai : Cher Toi. Juste Toi, sans nom. Ajouter un nom rattache ce « toi » au monde réel, qui est plus hasardeux, plus périlleux : qui sait quelles sont les chances de survie, là-bas, pour toi ? Je dirai « Toi, toi », comme dans une vieille chanson d’amour. Toi peut représenter plus d’une personne. Toi peut signifier des milliers de gens.
Je te dirai : je ne cours aucun danger immédiat.
Je ferai semblant que tu peux m’entendre. Mais cela ne sert à rien, car je sais que c’est impossible.
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"(…) Assieds-toi à côté de moi. Tout s'est arrangé au mieux, regarde, tu es ici, on est heureuses et en sécurité à présent !"
Notez, ça n'a pas duré. Le bonheur. La sécurité. Le présent.
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L'humanité est tellement adaptable, disait ma mère. C'est vraiment renversant de voir à quoi les gens peuvent s'habituer, pourvu qu'ils aient quelques compensations.
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Depuis que j'ai aidé McDermott à étrangler Nancy Montgomery, son visage terrible et ses abominables yeux injectés de sang ne m'ont jamais laissé un moment de paix. Nuit et jour, ils m'enveloppent de leur éclat éblouissant et, lorsque je ferme les yeux de désespoir, je les vois qui scrutent mon âme - il m'est impossible de les chasser de mon esprit...la nuit -dans le silence et la solitude de ma cellule, ces yeux flamboyants éclairent ma prison comme en plein jour. Non, pas comme en plein jour -ils ont un éclat terriblement brûlant qui ne ressemble à rien de ce qui existe sur cette terre.

Grace Marks,
A Kenneth MacKenzie, d'après le compte rendu de Susanna Moodie, Life in the Clearing, 1853
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Puis je me dis, Il faut savoir accepter l'inévitable ; alors je regardai autour de moi les marguerites et les carottes sauvages ainsi que les globes violets des fleurs de laiteron qui sentaient si bon et qui étaient couverts de papillons orange ; puis je levai la tête vers les branches du pommier au-dessus de moi où les petites pommes vertes commençaient déjà à se former et vers les pans de ciel bleu visibles au-delà et essayai de reprendre courage en me disant que seul un Dieu de bonté, soucieux de notre bien-être, devait avoir crée autant de beautés et que les fardeaux que je portais, quels qu'ils fussent, étaient sûrement des épreuves pour tester ma force et ma foi comme dans le cas des premiers chrétiens, de Job et des martyrs. Mais, comme je l'ai dit, penser à Dieu me donne souvent sommeil ; et je tombai endormie.

Chapitre 29
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Mary déclara que j'étais peut-être très jeune et ne savais ni grec ni latin, mais que j'étais vive comme un sou neuf et que la différence entre stupide et ignorante c'était qu'un ignorant pouvait apprendre;

Chapitre 18
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Une école d'aliénistes français recommande la transcription des rêves comme outil de diagnostic ; leurs propres rêves ainsi que ceux de leurs patients, à titre de comparaison. Ils tiennent les rêves, ainsi que le somnambulisme, pour une manifestation de la vie animale qui se poursuit en dessous du seuil de conscience, hors de vue, hors de portée de la volonté. Peut-être est-ce là que sont localisés les crochets -les charnières, pour ainsi dire- de la chaîne de la mémoire ?
Il faut qu'il relise l'oeuvre de Thomas brown sur les associations et les suggestions, et la théorie de Herbert sur le seuil de conscience -cette ligne qui sépare les idées appréhendées en plein jour de celles qui rôdent, oubliées, parmi les ombres, en dessous. Moreau de Tours considérait le rêve comme la clé de la compréhension de la maladie mentale et Maine de Biran soutenait que la vie consciente n'était qu'une sorte d'île flottante sur un inconscient bien plus vaste où elle puisait des pensées comme des poissons. Ce qui se perçoit comme quelque chose de connu n'est qu'une petite partie de ce qui peut être emmagasiné dans ce mystérieux entrepôt. Des souvenirs perdus gisent dans ces profondeurs tel un trésor englouti sous les flots, devant être récupéré petit à petit, si tant est qu'il le soit jamais ; et il se peut que l'amnésie elle-même soit en réalité une sorte de rêve à l'envers ; une immersion du souvenir, une plongée sous...

Chapitre 17
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Je leur avais dit que je n'étais pas folle, que ce n'était pas pas de moi qu'il s'agissait, mais ils n'ont pas voulu m'écouter.
De toute façon, ils ne seraient pas fichus de reconnaître un fou s'ils en voyaient un parce qu'une grande partie des femmes de l'asile n'étaient pas plus folles que la reine d'Angleterre.

Chapitre 4
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"Bien que loin de toi je doive m'en aller,
N'aie pas le coeur brisé,
Nous deux qui ne formons qu'une âme
Ne sommes jamais vraiment séparées. Ta Lucy. "

Cette jeune demoiselle se noya peu après dans le lac quand son bateau coula lors d'une tempête et l'on ne retrouva jamais rien, hormis sa malle avec des initiales en clous d'argent ; elle était encore fermée à clé, de sorte que, même si tout était mouillé, rien ne s'était perdu, et Mlle Lydia reçut en guise de souvenir une écharpe qui était dedans.

" Quand je serai morte et enterrée
Que tous mes os seront décomposés
Quand tu verras ceci, pense à moi,
De peur que l'on ne m'oublie."

Chapitre 3
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[A une époque où la narratrice et son amie Moïra étaient jeunes, et la narratrice voyait souvent son copain Luke]
Ce n'était pas Luke qu'elle critiquait, mais le fait qu'il soit marié. Elle disait que je braconnais sur le territoire d'une autre femme. (...) Je lui disais qu'elle-même n'avait plus ce problème, puisqu'elle avait décidé de préférer les femmes, et qu'à ma connaissance elle n'avait aucun scrupule à les voler ou les emprunter quand elle en avait envie. Elle répondait que ce n'était pas la même chose, parce que le rapport de forces était équilibré entre femmes (...) Elle répondait que je banalisais le problème et que si je croyais qu'il était dépassé, c'est que je vivais la tête enfoncée dans le sable. (...)
J'ai dit qu'il y avait plus d'une façon de vivre la tête dans le sable et que si Moïra croyait pouvoir créer l'Utopie en s'enfermant dans une enclave réservée aux femmes, elle se trompait lourdement. Les hommes n'allaient pas tout simplement disparaître. On ne pouvait pas feindre de les ignorer
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[Dans la chambre du Commandant, pièce où aucune femme ne doit pénétrer normalement, et où Defred se trouve exceptionnellement car sa présence a été demandée par le Commandant dont elle est la servante/reproductrice]
Mais tout autour des murs il y a des rayonnages. Ils sont bourrés de livres. des livres et des livres et encore des livres, bien en vue, pas de serrures, pas de caisses. Rien d'étonnant à ce que nous n'ayons pas le droit de venir ici. C'est une oasis de l'interdit. J'essaie de ne pas regarder avec trop d'insistance.
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Ce que l'on dit est vrai, donner naissance ou assister à une naissance provoque un état de transe, on perd le fil du reste de sa vie, on ne se concentre que sur cet unique instant.
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Moïra était dehors, quelque part. Elle était en liberté, ou morte. Qu'allait-elle faire ? (...) Moïra avait maintenant un pouvoir, elle avait été libérée, elle s'était libérée. C'était maintenant une femme libre.

Je crois que nous trouvions cela effrayant.
Moïra était comme un ascenseur ouvert sur les côtés. Elle nous donnait le vertige.
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La Toile avait toujours été exactement ça, une toile d'araignée qui ne demandait qu'à vous piéger. Et ça l'était encore, malgré toutes les rustines censées y remédier que les autorités y ajoutaient constamment - algorithmes impénétrables, mots de passe et scans de pouce.
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"On commence par le nombre de pattes, de quoi s'agit-il?"
Le "il" renvoyait à une bioforme diparue au cours des cinquante dernières années - pas de T-Rex, pas de roc, pas de dodo, et des points en moins quand on se trompait sur la période concernée. Puis, on réduisait la recherche, phylum, classe, ordre, famille, genre, espèce, puis l'habitat et la date à laquelle ladite bioforme avait été vue pour la dernière fois et les raisons à l'origine de son élimination. (Pollution, destruction de l'habitat, crétins naïfs persuadés que l'ingestion de sa corne les ferait bander.)
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Un rat dans un labyrinthe est libre d'aller où il veut, à condition qu'il reste dans le labyrinthe.
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