Lucy Maud Montgomery

Vous remarquerez peut-être que l'ordre de parution chez Monsieur Toussaint Louverture ne correspond pas aux dates originales de sortie. Ce livre a en effet été écrit avant "Anne de Windy Willows. En fait, la maison d'édition a ici essayé de nous offrir la saga dans son ordre chronologique. Si cela peut sembler surprenant et peut-être risqué, le travail de recherche a été parfaitement accompli et l'on ne ressent pas ce décalage de dix-neuf ans entre les deux écrits.

Le tome est ici plus sombre et Anne, pour a première fois, va montrer un côté bien différent de sa personnalité. Exit la jeune et innocente Anne que l'on connaît depuis ses débuts, ici, elle devient mère et vit des expériences qu'elle n'aurait jamais songé traverser. Pourtant, Anne, par sa force de caractère se relève et devient plus sage, plus philosophique encore. Elle élève ses enfants et l'on sent que sa vie a pris un tournant définitif.

Un peu plus lent que les précédents (déjà très lents) je me suis parfois perdue dans la foule de nouveaux personnages, mais les ai apprivoisés au fil des pages.

Notre Anne grandit toujours, elle commence à donner des leçons aux enfants qu’elle croise, rencontre une petite fille qui lui ressemble au même âge et semble parfois nostalgique du temps qui passe.

Anne grandit, Anne a du caractère et Anne quitte la vie qu’elle a toujours connu.

Rares sont les femmes qui a cette époque font des études, mais notre héroïne en fait partie. La force de cette saga, c’est ce personnage central si fort et si féministe. Elle privilégie ses études à un mariage, elle veut accomplir de grandes choses et est souvent accompagnée de personnages secondaires féminins aussi caractériels qu’elle.

Une lecture à mettre entre les mains des plus jeunes pour leur montrer que tout est possible sans pour autant perdre sa part de rêverie et de poésie.

J’ai fait la connaissance d’Anne grâce à la série sur Netflix (Anne with an E). Anne a une personnalité à part. Elle exprime ses émotions de façon très intense, s’émerveille de tout et fait ressortir la beauté partout où elle passe.

Même si j’ai beaucoup apprécié regarder la série, je dois dire que ma lecture fut plus laborieuse… Je n’arrive pas à déterminer si s’était à cause des longs monologues de la fillette ou bien du fait que je n’avais pas la tête à lire à ce moment là !

Toujours est-il que j’ai fini par vraiment m’y plonger lors des derniers chapitres, lorsqu’Anne sort de l’enfance et commence à devenir une jeune femme un peu plus posée.

_La Vallée arc-en-ciel_ est en très beau livre, où vraiment nous nous plongeons dans un univers merveilleux, une vallée cachée où jouent Jem, Walter, Nan, Di, Shirley et Rilla Blythe, les six enfants d'Anne et Gilbert. L'intrigue commence quand John Meredith vient à Glen Saint Mary pour y être pasteur de l'église presbitérienne. Il est veuf et a quatre enfants: Jerry, Faith, Una, et Carl. La venue de Mary Vance apportera une touche d'aventure à l'histoire. De nouveaux personnages aparaissent. L'histoire de romance entre Rosemary West et John Meredith est très bien décrite, notamment quand Ellen West, soeur de Rosemary, ne veut pas libérer cette dernière de sa promesse. Finalement Ellen épousera Norman Douglas et Rosemary deviendra Madame Meredith. . Il est intéressant de relire cette oeuvre juste après avoir lu _Rilla d'Ingleside_ car nous nous replongeons dans un passé fantastique, oublié, idyllique et presque utopique, comme appartenant à un autre monde trop lointain, une certaine nostalgie de la jeunesse qui replonge toute la saga comme dans un autre monde plus isolé et plus magique, après la guerre. De plus, le personnage de Walter m'aura beaucoup touchée.

Quel plaisir que la lecture de ce joli roman ! J'ai été charmée par la plume de l'auteure ainsi que par le personnage d'Emily, petite fille pétillante ne manquant pas de répartie.



J'ai adoré découvrir l'univers de New Moon avec certains côtés enchanteurs, les contes et légendes familiales liés au domaine, ainsi que le quotidien trépidant d'Emily qui ne manque pas d'occupations.



Cette petite fille est tout simplement incroyable, avec une sacrée répartie et un regard acéré sur le monde. Elle dit ce qu'elle pense sans filtre, quitte à froisser ses tantes qui l'ont prises sous leur aile. J'ai profondément aimé son caractère, sa vision simple du bien et du mal, la candeur dans ses propos, mais aussi son amour des mots et sa détermination à coucher tout sur le papier, ses rêves et ses idéaux, ses déconvenues, ses moments de joie et ses petits accrochages avec tante Elizabeth.



J'ai aimé découvrir cette famille un peu guindée, parfois dysfoncrionnelle, qui ne sait pas toujours montrer son attachement aux autres. J'ai aussi apprécié voir les différentes interactions d'Emily avec les autres, que ce soit les discussions orageuses avec Ilse, ou les échanges avec Teddy er Perry.



Ce roman nous décrit avec justesse une époque révolue, où les jeunes filles devaient se tenir de telle manière, dire ceci, ne pas faire cela, etc. Ce roman pourrait presque se lire comme une étude anthropologique tellement il foisonne de petits détails sur le quotidien de la société bourgeoise au Canada au début du XXème siècle.



Je n'ai qu'une hâte, retrouver notre pétulante Emily dans le prochain tome !

Hello !!!

Je vous retrouve pour vous parler d'un nouveau coup de cœur haut en couleurs et en émotions !

Nous allons suivre deux frère et sœur, Marilla et Matthew Cuthbert, qui veulent un petit garçon pour aider Matthew dans les champs et à la ferme. Malheureusement, le jour où Matthew doit récupérer l'enfant à la gare, il se retrouve avec une jeune fille rousse qui n'a pas la langue dans sa poche et ayant une imagination débordante. Va s'ensuivre le quotidien débordant d'amour, de bonheur et de gaieté et les aventures pittoresques et amusantes de Anne Shirley.

J'ai adoré ce roman avec une héroïne pétillante et débordante d'énergie positive. Tu sens que si on avait Anne dans notre quotidien, il ne serait pas insipide et on aurait envie de sourire en permanence rien qu'en écoutant la petite Anne parler pendant des heures. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont également fait un magnifique travail pour nous présenter un ouvrage de qualité.

Je vous recommande ce magnifique roman qui fait écho à une ode à la joie et à l'enfance. Je le recommande également pour toutes personnes voulant retomber en enfance et rire avec notre petite Anne.

Bonnes lectures !

J'ai retrouvé Anne avec plaisir dans ce tome où l'accent est mis sur ses premiers pas en tant qu'institutrice. Elle n'a rien perdu de sa fraîcheur ni de son optimisme et parfois de sa maladresse !



On a encore droit à de jolis descriptions de la nature qui l'entoure, d'événements plus ou moins importants et l'introduction de nouveaux personnages un peu taciturnes de premier abord mais avec la présence d'Anne à leurs côtés tout s'illumine !



J'ai vraiment beaucoup aimé sa description des enfants et le soin qu'elle porte à leur éducation.

Même s'il ne se passe pas grand chose je trouve ces romans vraiment optimistes, frais et je suis sûre de ne jamais être déçue en lisant les aventures de cette jeune fille.

Bref j'ai encore passé un très bon moment !

Bien le bonjour ! Que se passera-t-il quand cet article sortira ? J’en écris les lignes bien des mois avant sa publication. Fera-t-il beau ? Le soleil et ses couleurs se reflétant sur les collines de ma ville feront-ils concurrence aux paysages d’Avonlea, vu par les yeux émerveillés d’Anne de Green Gables ?



« Âme de feu et de rosée,



Elle ressentait les plaisirs



Et les peines de la vie



Avec une intensité décuplée. »



Cette seule phrase illustre parfaitement ce que Lucy Maud Montgomery nous a écrit. Oui, car écrire une telle œuvre est forcément faite pour être lu et gardé précieusement sur nos étagères, toujours à la portée de nos mains et de nos yeux. Ce livre, je l’ai dégusté, prenant deux ou trois chapitres de temps en temps. Vous comprenez ? Je ne pouvais pas le lire d’une seule traite : cela m’en était impossible. Tellement d’éléments sont présents dans cet ouvrage. Toutes les phrases sont construites élégamment. Impossible de tout lire en une fois, je me serais noyée dans cette douceur champêtre ubiquiste.



Et pourtant, quelle a été ma tristesse – quand bien même j’y ai pris mon temps – d’atteindre la fin du livre. Fort heureusement, ce n’est pas la fin. Les aventures d’Anne nous transportent dans une suite de livres qui se comptent au nombre de six, dont le dernier n’est pas encore sorti. Alors, je ne peux qu’être heureuse de savoir qu’au fond de moi, je pourrais continuer de le déguster encore et encore, jusqu’à ce que ce pouvoir me le soit enlevé.



Comme je prenais mon temps pour le lire, j’ai cru un instant ne pas l’aimer. En effet, pourquoi mettre plus d’un mois pour le lire, alors qu’à chaque lecture, je me rappelle en prendre plaisir ? Je me suis rendu compte de mon erreur, il s’agissait simplement d’une autre façon d’aimer.
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Avoir 20 ans en 2020, ça craignait, paraît-il. Que dire alors d'avoir 14 ans en 1914 ? C'est le cas de Rilla, plus jeune fille d'Anne et héroïne de ce huitième tome. Rilla va bientôt fêter ses 15 ans, entrer dans la plus belle période de la vie d'une jeune fille alors que le Canada s'apprête, lui, à entrer dans la première guerre mondiale. Rilla est une jeune fille plutôt superficielle, plus intéressée par son premier bal que par ses études. Alors que ses frères et sœurs aînés se préparent à de belles carrières dans l'enseignement ou la médecine, Rilla ne rêve que de jolis vêtements et d'amoureux nombreux.

Rilla n'est pas un personnage que j'ai trouvé très sympathique au départ mais la guerre se charge de lui mettre du plomb dans la cervelle. Elle reste cependant moins intéressante qu'Anne, que son frère Walter ou même que les filles Meredith, personnages qu'à mon grand regret, on voit peu dans ce roman. Anne n'est le plus souvent que "Madame Docteur". On a presque l'impression qu'à partir du moment où son personnage a quitté la jeunesse pour devenir une mère, Lucy Maud Montgomery s'en est désintéressée au profit d'autres enfants.



Lucy Maud Montgomery aimait passionnément la beauté de la nature, la douceur d'un coucher de soleil ou l'éclatante floraison d'un pommier, ce qui transparaît bien dans son œuvre. Elle aimait les gens et les chats. Elle fut profondément choquée par l'horreur de la première guerre mondiale et plus encore par le fait de devoir en vivre une deuxième vingt ans plus tard. Ce huitième tome a donc une résonance encore plus personnelle que les précédents. Cependant, Lucy Maud Montgomery ne s'aventure pas à nous emmener sur le front. Elle nous décrit la vie à l'arrière. Un arrière encore plus en arrière que celui que nous avons pu connaître en France avec une réalité très différente. Malgré les craintes des habitants de l'île du Prince Édouard, les Allemands sont encore loin de pouvoir envahir leur territoire. Cet éloignement a un autre effet : les soldats ne peuvent pas revenir en permission. Dans le livre, on ne voit même aucun soldat blessé rentrer avant le fin de la guerre.

Ce qu'on vit avec Rilla et sa famille, c'est justement cet angoissant éloignement, cette longue guerre lointaine. Combien ils paraissent long ces quatre ans ! Il y a quatre ans, nous entrions dans la pandémie de COVID-19. Il me semble que ces quatre années sont passées comme un éclair. Il n'en est pas de même des quatre années de guerre que traverse Rilla. On découvre avec elle combien il pouvait être dur de tenir bon, moralement, au rythme des nouvelles sur des champs de bataille aux noms étrangers et inconnus. Cependant Rilla d'Ingleside reste un roman dans la veine des autres : les situations comiques viennent régulièrement alléger l'atmosphère. Suzanne est impayable dans son rôle d'experte autoproclamée en géopolitique européenne. L'émerveillement devant la beauté de la nature est aussi toujours présent, même s'il prend une teinte un peu douloureuse.



Lucy Maud Montgomery répugne toujours à sombrer dans le mélo. Même lorsque le drame frappe la famille, elle passe le plus rapidement possible dessus et tâche de l'alléger. Cela peut paraître un peu frustrant mais, en même temps, on peut le comprendre. Lucy Maud Montgomery a eu une expérience de la vie vraiment dure. Il est étonnant et admirable qu'elle ait pu mettre autant de légèreté, d'humour et de bienveillance dans son œuvre.



Le dernier roman de la saga d'Anne est peut-être le plus contrasté, tragique et lumineux.



Challenge des Héroïnes 2024

Aïe ! Je suis désolée pour tous les fans, mais je n'ai pas accroché. Pourtant, jusqu'aux dernières pages, j'étais à fond dedans.

Mais plus j'avançais, et plus je trouvais cela dommage que l'histoire aille si vite.

Si vous avez lu toute la saga, me conseillez-vous de continuer malgré tout ?

Je tiens quand même à saluer l'immense imagination sans fin d'Anne Shirley, qui m'a fait sourire du début à la fin.

J’ai d’abord découvert ce chef d’œuvre sur Netflix (et oui!) sous la série « Anne avec un E » j’ai adoré mais j’ai été vraiment frustrée de me sentir sur ma fin, jusqu’à que je trouve ces ouvrages tellement magnifiques autant dans l’extérieur que l’intérieur, bcp de choses diffèrent de la série; mais j’adore!!

J'adore accompagner Anne dans sa vie d'adulte, de mère et d'épouse. Je suis impressionnée par l'éducation respectueuse qu'elle donne à ses enfants, je me dis que le 21ème siècle n'a rien inventé !!!

Deux passages m'ont particulièrement touchée :

- quand elle exprime que c'est la somme des petits riens qui rend une situation impossible, même si rien n'est vraiment grave.

- sa réflexion sur son couple qui semble s'encroûter et le fait qu'elle réalise que ce qu'elle reproche à Gilbert a son pendant chez elle, tout à la fin de ce sixième tome.

Par contre, j'ai trouvé le passage sur les commérages des dames qui viennent coudre chez Anne un tantinet longuet...

Il n'empêche que je rêve du tome 7 tout en me lamentant déjà que le tome 8 soit le dernier...

Ce huitième tome de la saga "d'Anne" n'était pas le meilleur mais il était tout

de même bon. J'ai aimé les charmantes et hilarantes petites péripéties que

ses enfant vivent chacun leur tour. C'est est un bon livre pour les gens qui

aiment les romans plein de poésie et aussi pour les personnes qui sont de

niveau assez avancé. Je vous conseille fortement toute la série, du début

jusqu'à la fin c'est un vrai enchantement.

Bonne lecture!!! 😉

Un an que je n’avais pas lu de tome de Anne Shirley parce que je fais durer la saga, et quel plaisir d’y revenir. La lecture est toujours aussi douce et poétique c’est vraiment appréciable. On change de décor mais par petites touches pour ne pas abandonner le cadre et les personnages qu’on connait depuis le début. Les nouveaux personnages introduits sont tout aussi attachants que les autres et on a pas envie de les laisser. Alors la fatigue aidant je me suis plongée moins rapidement dans l’univers avec ce tome mais j’ai tout autant apprécié l’histoire. J’adore voir comment Anne gagne en maturité tout en conservant son âme d’enfant. J’ai hâte de découvrir le tome 4 en tout cas

Après la petite fille et l'adolescente fantasque, vivante et débordante d'énergie et d'imagination, on retrouve Anne comme une jeune fille en passe de devenir adulte. C'est en quittant ses terres d'Avonlea pour commencer ses études supérieures que l'enfant va devenir femme en s'affranchissant et en s'émancipant totalement. Même si l'on retrouve pas mal éclipses temporelles et que l'on a l'impression que tout va vite, j'ai beaucoup aimé suivre ces instants dans sa vie étudiante, avec ses nouvelles rencontres et loin de son cocon familial. Les personnages phares du début de la série nous manquent mais c'est un plaisir de voir Anne s'épanouir totalement. Et même si elle s'est assagie, on retrouve ses traits de caractère uniques qui font d'elle la petite fille très attachante que l'on a découvert au tout début, avec son esprit toujours aussi fantasque et romantique. Elle va ainsi expérimenter ses premiers émois amoureux : elle se trouve à la croisée des chemins et ses choix actuels seront déterminants pour son avenir. Le récit reste toujours emprunt de son ambiance réconfortante avec la plume douce et poétique de l'autrice. Toujours un immense bonheur à lire!
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Ayant adoré le saga de Anne de Green Gables, malheureusement je n'ai pas du tout apprécié ce tome. Même si on a des nouvelles sur les autres personnages sans lien avec Anne, cela ne m'a pas dérangé dans les tomes consacrés à ses enfants et les enfants voisins, ces tomes avait du charme. Ces nouvelles en revanche sont assez répétitives (comme marriages des "vielles filles", je vais pas lancer la discussion sur le sujet vu que c'est une autre époque), seulement une ou deux surprennent, comme celle du violon par exemple.

Gros point positif qui m'a fait acheté ce livre et pourquoi je vais le garder dans ma bibliothèque : la couverture est sublime, merci à l'éditeur.

Que dire ? J'ai tellement adoré ce livre. Les personnages sont si attachants ! Anne est un personnage si tendre. Et les Cuthbert aussi sont incroyables. Tous les personnages de ce livre vont vous faire ressentir quelque chose. Les monologues d'Anne m'ont tellement fait sourire, j'aurais pu avoir des crampes ! Ce livre est très bien écrit ! Je ne sais pas si c'est le but du livre, mais j'ai eu l'impression de lire plein de petites nouvelles, de petites histoires sur Anne ! On la suit de ses 11 ans à ses 15-16 ans, je crois, et l'évolution d'Anne est un plaisir à suivre, tout comme celle des Cuthbert. Un livre drôle et touchant que je ne peux que vous recommander, et en plus, l'objet livre est incroyablement beau !
Lien : https://saladedelivre.com/

Au début j'ai été assez étonnée du débit de parole d'Anne. Quand on voit les énormes pavés qu'il y a lorsqu'elle parle, ça peut faire peur.



Mais au fil des pages, tout comme Marilla qui l'a recueillie, je me suis attachée à cette petite fille débordante d'imagination et à la sensibilité exacerbée. Elle parle avec une passion contagieuse qui nous pousse à nous émerveiller avec elle.



Ce livre est vraiment doux, je ne pensais pas l'apprécier autant. J'ai déjà hâte de lire la suite, même s'il y a beaucoup de tomes.



Bref, une vraie lecture doudou !

Anne de Green Gables ou la saga d'Anne, tome 1 : la maison aux pignons verts. Aaah… l'appel des prairies verdoyantes, des cabanes dans les bois, des bêtises de l'enfance, cette saga a le même parfum nostalgique que « La Petite Maison dans la prairie, tome 1 » de Laura Ingalls Wilder ou «Les quatre filles du Docteur March » de Louisa May Alcott.



Nous sommes sur l'Île-du-Prince-Édouard ; Matthew et sa soeur, Marilla Cuthbert, tous deux célibataires et d'un âge avancé, décident d'accueillir un jeune orphelin afin qu'il les aide aux travaux de la ferme. Cependant, quand Matthew revient de la gare de Carmody avec l'enfant, Marilla découvre avec stupeur, tout comme lui, que l'orphelinat leur a confié une gamine aux cheveux roux, aux manières étranges et à la langue bien pendue.



Je connaissais déjà l'histoire de la jeune Anne Shirley grâce au mini feuilleton de 1985 «Le bonheur au bout du chemin » et à la série de 2017 « Anne avec un E ». Mais comme les deux autres sagas précitées, je me suis dit qu'il était temps de lire la version originale.



Si comme moi, votre curiosité ne s'arrête pas à l'ouvrage et s'étend à la création de l'oeuvre, le centre des arts de la confédération a mis en ligne l'étude de son manuscrit, ce qui permet d'en savoir plus sur la vie, l'inspiration et la méthode d'écriture de L. M. Montgomery. (D'apprendre par exemple que le personnage de Diana a failli s'appeler Gertrude ou Laura, ou qu'une partie de la communauté fictive d'Avonlea a été reconstituée à Cavendish dans le comté de Queens, car oui, sur l'Île-du-Prince-Édouard, Anne Shirley est une vedette.)



Lucy Maud Montgomery a un style très visuel, succinct et créatif, une pointe de lyrisme transparaît toujours dans les descriptions où la nature déploie ses charmes. Si on imagine encore sans peine son ciel crépusculaire, dégradé de bleu et de rose, émaillé de nuages safran, il en va hélas autrement quand elle énonce par leurs noms une myriade de fleurs et de plantes sauvages. À notre époque, c'est un ficus en pot qui lutte avec nous contre le burn-out, et à moins d'ouvrir un livre illustré de botanique, on est souvent incapable de différencier ne serait-ce que les feuillus des arbres.

Sur ce point, le récit illustre très bien l'avancée de l'industrialisation au détriment de la nature, en confrontant les attraits de Charlottetown, une ville noctambule en pleine expansion, avec Avonlea, son opposé, un refuge champêtre qui appelle à la douceur de vivre.



Ce livre est un feel-good, où l'on s'amuse d'un duo improbable mais charmant, celui de l'étourdie et romanesque Anne face à l'austère et pragmatique Marilla. Au fil du temps et des catastrophes, elles s'apprivoisent et apprennent l'une de l'autre, jusqu'à l'attachement.



Honnêtement, comme les Cuthbert, il faut souffrir de l'excentricité d'Anne sur les premiers chapitres avant d'admettre que cela fait partie de ses qualités ; ce qui s'avère une bonne leçon d'humilité pour tout le monde. Anne a la manie d'embellir par son imagination la réalité pour la rendre plus supportable, et d'offrir des noms enchanteurs aux lieux et choses qu'elle apprécie. (Quoi ?... Est-ce que mon ficus en pot a un joli surnom ? Euh… et bien... j'avoue que oui. Oh, ça va ! vous le faites aussi, je le sais.)



De nombreux personnages secondaires enrichissent le récit, qu'ils soient leaders ou suiveurs, ils jouent un rôle sur l'évolution des liens entre les protagonistes. Vu l'époque, il ne faut pas trop s'étonner du manque de mixité raciale, mais j'espère que cela changera dans la suite. Bien que l'univers soit très féminin, on échappe à d'ennuyeux crêpages de chignons. Anne tente de respecter les règles sociales établies et met un point d'honneur à devenir la meilleure élève de son école. Chose qu'elle réaliserait sans peine si elle n'avait pas à disputer ce titre avec un certain jeune homme charismatique, entraînant entre eux une rivalité intellectuelle si effrénée, qu'elle se heurte à l'élan de leurs coeurs.



Bref, si les "grand mots" dans la bouche des enfants précoces vous amusent, et qu'il vous arrive comme Anne d'être « au comble du désespoir », cette saga saura agréablement vous distraire.



La collection des éditions « Monsieur Toussaint Louverture » est séduisante.

De ce que je vois du tome que j'ai emprunté, la couverture cartonnée est résistante, recouverte d'un film tramé irisé qui met en valeur la couleur rosée de l'illustration, les citations sont bien choisies, la police est élégante sans que cela ne gêne la lecture, les marges très raisonnables. Les pages brochées sont encore blanches même après avoir tourné 3 ans en bibliothèque, j'espère donc que la qualité du papier n'a pas changé (malgré la hausse tarifaire des matières premières depuis l'inflation). C'est un très bel ouvrage.