Citations de Luc Ferry (434)
Telle est la leçon du mythe : ce n’est pas le résultat qui est l’essentiel dans la vie, mais le chemin et le sens qu’on lui donne.
C’est seulement au milieu des autres qu’un homme est une homme. Isolé, déraciné, séparé de son monde, il n’est plus rien.
La créativité en grammaire ça s'appelle des fautes d'orthographe.
Dans la mythologie, c’est une règle absolue, qui ne souffre aucune exception, et nous en retrouvons souvent l’application : le châtiment entretient toujours un rapport « symbolique » avec la faute commise.
La Béotie, souvenez-vous, est une région de petits agriculteurs que ceux de la ville affectent de mépriser, parce qu’ils leur paraissent incultes, pas très sophistiqués. D’ailleurs, encore aujourd’hui, on parle d’un « béotien » pour désigner quelqu’un d’un peu naïf, mal dégrossi, pas très cultivé.
Le divin n’est pas Dieu, et le sacré n’implique pas la foi.
La peur nous rend bêtes et méchants, incapables de penser librement et de nous ouvrir à autrui.
Lorsqu’il participe à l’expédition des Argonautes, sous la conduite de Jason, pour aller conquérir la Toison d’or, c’est Orphée qui sauve ses compagnons de la menace que représentent les sirènes, ces femmes oiseaux dont les chants attirent les malheureux marins vers d’impitoyables récifs où leurs navires viennent se briser. Orphée est le seul être au monde qui parvienne à couvrir leurs voix maléfiques.
Il faut donc attendre la naissance des philosophies modernes de l’histoire, avec Kant, Hegel et Marx, mais aussi l’invention concomitante du capitalisme libéral et du développement industriel, pour que l’hybris prométhéenne de l’Homme devienne véritablement dangereuse pour le cosmos, pour que ses pouvoirs sur la nature extérieure comme sur lui-même deviennent potentiellement illimités.
Aux yeux des Grecs, l’hypothèse d’un développement infini de la technique et, avec elle, des pouvoirs de l’homme sur l’homme et sur la nature, n’est pas encore envisageable.
La grandeur se mesure à la capacité de se montrer digne et magnanime non seulement dans l'épreuve, mais aussi dans la victoire.
Dans la mythologie grecque, la liste des malheureux dont l’hybris cause la perte est quasiment infinie.
La description que nous donnent Virgile et Ovide de la traversée des enfers par Orphée vaut le détour.
Chacun à sa façon, les grandes religions ont toutes cherché à préparer les hommes à la mort, à la leur comme à celle de l'être aimé. C'est même dans cette préparation qu'elles nous invitent à déchiffrer le sens de la vie humaine. Et les morales antiques, celles de stoïciens par exemple, mais plus près de nous, celle de Montaigne encore, tenait pour assuré que la sagesse réside dans l'acceptation d'un ordre du monde qui inclut la finitude et que "philosopher", par conséquent, "c'est apprendre à mourir".
Ces notions absolue et d’historicité appartiennent davantage à ce qu’on pourrait appeler la contre-culture qu’à la culture dominante des Grecs Anciens.
Dès sa conception, Héraclès incarne une dualité tragique.
Avec Philippe Poutou débraillé en Marcel * pour représenter les ouvriers, pas étonnant qu'ils aillent massivement chez Le Pen.
- 5 avril 2017, Twitter
* dans le débat du 04/04/2017 entre les 11 candidats à la Présidentielle
[voilà comment L. Ferry juge les candidats, sur leur tenue vestimentaire... après l'affaire des costumes de luxe offerts, c'est cocasse ! ça, c'est de la socio/philo solide pour expliquer la montée du FN]
On est tous contre les violences, mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences. [...] Franchement, quand on voit des types qui tabassent à coups de pied un malheureux policier qui est à terre, mais enfin… Qu'ils se servent de leur arme une bonne fois. Écoutez, ça suffit. Il y a un moment où ces espèces de nervis, ces espèces de salopards d'extrême droite ou d'extrême gauche, ou des quartiers, qui viennent taper du policier, ça suffit ! [....] Quand on a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies.
L'autorité du philosophe ne vient pas des secrets qu'il détient, mais des vérités qu'il rend publiques ; pas des mystères occultes, mais des argumentations rationnelles dont il est capable.
Pour les stoïciens ce qui était bon, c'était ce qui était conforme à l'ordre cosmique. L'essentiel était de parvenir dans la pratique à s'accorder à l'harmonie du monde afin d'y trouver la juste place qui revenait à chacun dans le Tout.
Si tu veux comparer cette conception de la morale à quelque chose que tu connais et qui existe encore aujorud'hui dans nos sociétés, pense à l'écologie.
Pour les écologistes, en effet, et en cela ils reprennent, bien que souvent sans le savoir, des thèmes de l'Antiquité grecque, la nature forme une totalité harmonieuse que les humains auraient tout intérêt à respecter.
La "biosphère" a remplacé le "cosmos" des Grecs.