CHAPITRES :
0:00 - Titre
M :
0:06 - MÉCHANCETÉ - Henry Becque
0:16 - MÉDECINE - Jean de Villemessant
0:28 - MÉDISANCE - Gabriel Hanotaux
0:39 - MÉNAGE - Claude Roy
0:51 - MODESTIE - Laurent de la Beaumelle
1:01 - MONDE - Comte de Oxenstiern
1:11 - MOQUERIE - Léon Brunschvicg
1:21 - MORT - Alphonse Rabbe
1:31 - MOT - Michel Balfour
N :
1:42 - NAISSANCE ET MORT - Alexandre Dumas
1:55 - NÉANT - Villiers de L'Isle-Adam
O :
2:07 - OISIVETÉ - Noctuel
2:21 - OPINION DES FEMMES - Suzanne Necker
2:41 - OPTIMISME - André Siegfried
P :
2:52 - PARAÎTRE - André Gide
3:02 - PARLER - Maurice Donnay
3:14 - PARLER SANS BUT - Oscar Comettant
3:26 - PAROLE - Pierre Dac
3:38 - PASSION - Comte de Saint-Simon
3:49 - PÈRE - Francis de Croisset
4:00 - PERFECTION DE LA FEMME - Alfred Daniel-Brunet
4:12 - PESSIMISME - Ernest Legouvé
4:24 - PEUPLE - Gustave le Bon
4:35 - PHILOSOPHIE - Georges Delaforest
4:49 - PLEURER - Malcolm de Chazal
4:57 - POSE - Jean Commerson
R :
5:16 - RAISON - Albert Samain
5:28 - RÉCEPTION - Fernand Vandérem
5:45 - RÉFLÉCHIR - Julien Benda
5:56 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION :
Henry Becque : https://libretheatre.fr/wp-content/uploads/2017/02/Becque_Atelier_Nadar_btv1b53123929d.jpg
Jean de Villemessant : https://www.abebooks.fr/photographies/Disdéri-Hippolyte-Villemessant-journaliste-patron-Figaro/30636144148/bd#&gid=1&pid=1
Gabriel Hanotaux : https://books.openedition.org/cths/1178
Claude Roy : https://www.gettyimages.ca/detail/news-photo/french-journalist-and-writer-claude-roy-in-1949-news-photo/121508521?language=fr
Laurent Angliviel de la Beaumelle : https://snl.no/Laurent_Angliviel_de_La_Beaumelle
Léon Brunschvicg : https://www.imec-archives.com/archives/collection/AU/FR_145875401_P117BRN
Alexandre Dumas : https://de.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Dumas_der_Ältere#/media/Datei:Nadar_-_Alexander_Dumas_père_(1802-1870)_-_Google_Art_Project_2.jpg
Villiers de L'Isle-Adam : https://lesmemorables.fr/wp-content/uploads/2020/01/2-Villiers-jeune.jpg
Noctuel : https://prixnathankatz.com/2018/12/08/2008-benjamin-subac-dit-noctuel/
Suzanne Necker : https://www.artcurial.com/en/lot-etienne-aubry-versailles-1745-1781-portrait-de-suzanne-necker-nee-curchod-1737-1794-huile-sur#popin-active
André Siegfried : https://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/02/09/31001-20160209ARTFIG00272-andre-siegfried-figure-tutelaire-de-la-geographie-electorale-contemporaine.php
André Gide : https://www.ledevoir.com/lire/361780/gide-et-le-moi-ferment-du-monde
Maurice Donnay : https://www.agefotostock.com/age/en/details-photo/portrait-of-charles-maurice-donnay-1859-1945-french-playwright-drawing-by-louis-remy-sabattier-from-l-illustration-no-3382-december-21-1907/DAE-BA056553
Oscar Comettant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_Comettant#/media/Fichier:Oscar_Comettant-1900.jpg
Pierre Dac : https://www.humanite.fr/politique/pierre-dac/presidentielle-1965-pierre-dac-une-candidature-moelle-732525
Saint-Simon : https://www.britannica.com/biography/Henri-de-Saint-Simon
Francis Wiener de
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Spinoza s’est consacré à la philosophie parce qu’il s’est demandé comment il devait vivre. Les hommes ont des genres de vie différents, chacun doit choisir le sien ; il s’agit de faire le choix le meilleur, et c’est là le problème que Spinoza s’est proposé de résoudre.
À travers les différentes phases de son histoire, et malgré le trouble apporté par des idées comme celle de l'infiniment petit, la mathématique avait été jusque-là conçue sur le modèle de la géométrie, et la géométrie était une science aux contours bien définis, dont les principes fondamentaux étaient simples et immuables. C'est sous cet aspect que Kant a vu les mathématiques, sous cet aspect qu'Auguste Comte les regarde encore, sous cet aspect enfin que paraissent aussi les avoir envisagées ceux des penseurs qui ont professé qu'au cours du XIXe siècle le centre de la spéculation philosophique s'était déplacé, au préjudice de la mathématique, au profit de la biologie ou de la psychologie.
A propos de Pascal :
De là procèdent le caractère de sa vocation, le prix de son œuvre, et il en a pleine conscience. On lit dans le manuscrit : « Il faut avoir ces trois qualités : pyrrhonien, géomètre, chrétien soumis, et elles s’accordent et se tempèrent. » Rédaction qu’il efface pour celle-ci d’un style moins subjectif : « Il faut savoir douter où il faut, assurer où il faut, en se soumettant où il faut. Qui ne fait ainsi n’entend pas la force de la raison. Il y (en) a qui faillent contre ses trois principes, ou en assurant tout comme démonstratif, manque de se connaître en démonstration ; ou en doutant de tout, manque de savoir où il faut se soumettre ; ou en se soumettant en tout, manque de savoir où il faut juger » (A 161, fr. 268, 456).
Descartes et Pascal lecteurs de Montaigne
Léon BRUNSCHVICG. 1942
Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal qui rend l’homme semblable à Dieu ; c’est toi, qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs, à l’aide d’un entendement sans règles, et d’une raison sans principe.
Ce que nous regardions, en 1914, comme un glissement inconscient, a pris aujourd’hui l’allure d’une manœuvre précise en vue d’une sorte d’annexion posthume. Joseph de Maistre s’acharnait à la fois contre Pascal et contre Port-Royal, reconstruisant l’histoire au gré d’un tempérament injurieux, tournant le procès des Provinciales à la confusion de leur auteur. Le pragmatisme de notre temps a poussé plus loin la fantaisie romantique.
L’initiateur de la pensée moderne est Montaigne. Les Essais constituent un inventaire de toutes les valeurs léguées par la double tradition de l’hellénisme et du christianisme, une critique de ces valeurs au nom de l’intelligence libre et de la conscience pure. Or, ces valeurs s’effondrent, dès qu’elles sont placées, sans hypocrisie et sans arrière-pensée, en face des principes dont elles se réclament.
Des écrits que Pascal considérait, en 1654, comme tout près de leur achèvement, un seul nous a été conservé, grâce à une copie faite pour Leibniz. Nous ne connaissons les autres que par une lettre à Étienne Perier où Leibniz en donne la description et en propose le classement. Du moins cette lettre éclaire-t-elle d’une façon très significative la méthode propre à Pascal.
Lorsque l’homme cherche à se connaître, et par le fait même d’un tel effort, il se distingue, en tant qu’être raisonnable, des espèces animales parmi lesquelles il est physiologiquement contraint de se classer. Précoce ou tardif suivant les codes ou les Églises, l’âge de raison semble consacrer en chacun de nous l’avènement d’une valeur positive d’humanité.
La vertu caractéristique de l’intelligence, dans la maturité de son âge, est de se maintenir prête à se corriger perpétuellement elle-même, en créant des moyens imprévus pour s’adapter à la complexité déconcertante d’un monde que l’homme, dans ses parties comme dans son tout, doit cesser d’imaginer à son format.
C’est de Descartes que date le retour à la spiritualité pure par laquelle Platon avait mis en évidence le caractère de la civilisation occidentale : « Toutes les sciences (écrit-il dans la première des Règles pour la direction de l’esprit), ne sont rien d’autre que la sagesse humaine, laquelle demeure toujours une et identique, tout en s’appliquant à divers sujets, sans se laisser différencier par eux, plus que la lumière du soleil par la variété des choses qu’elle éclaire. » Mais l’humanisme de la sagesse ne manifestera toute sa vertu dans la recherche de la vérité, que s’il a conquis, par une ascèse préalable, sa liberté totale à l’égard des préjugés de la conscience collective. De cette ascèse, Descartes sera redevable aux Essais de Montaigne.