Laurène Gris

Les Émirats arabes unis questionnent autant qu’ils fascinent. Pays jeune, riche, perçu comme un pôle de stabilité au Moyen-Orient, ce petit État fédéral s’impose depuis la fin des années 1990 comme un partenaire stratégique privilégié de la France dans le Golfe. Une amitié ambitieuse, aujourd’hui matérialisée à Abu Dhabi par la Sorbonne et le Louvre. Alors que deux des plus prestigieuses institutions culturelles françaises s’installent à Abu Dhabi et que Dubaï s’apprête à accueillir l’exposition universelle en 2020, les Émi-rats arabes unis apparaissent de plus en plus comme une vitrine de l’universalisme. Un pays aux mille visages, véritable carrefour où se côtoient riches et pauvres, puissants et faibles, et où sans cesse se renouvelle le rapport au monde et à l’Occident. Dans l’ombre du géant saoudien, les Émirats arabes unis cherchent à devenir un pôle régional d’excellence. Pour s’émanciper de la rente pétrolière et améliorer son image à l’international, le pays investit dans l’économie de la connaissance. Pour la France, il s’agit de se positionner sur ces nouvelles terres du libéralisme, extraordinaire débouché commercial pour l’industrie de l’armement.