Une remarquable collection de bijoux figure parmi les objets retrouvés. Il s'agissait de toute évidence de la propriété personnelle des passagers, des jeunes seigneurs embarqués et/ou des capitaines et officiers des trois navires péris.
On trouve parmi ces bijoux :
Huit chaînes d'or, certaines réduites à quelques fragments, d'autres absolument intactes. La plus lourde est faite de maillons ovales réguliers. Elle pèse 1,8 kg et est longue de 2,56 m. Les chaînes de ce type, lourdes et faites de maillons non décorés, avaient à l'époque un double usage. D'une part, elles permettaient à leur porteur de manifester aux yeux de tous sa richesse, partant, sa puissance, et d'autre part, elles servaient de monnaie d'échange puisque à l'époque, l'or sous forme de maillons de chaîne ou de monnaie avait la même valeur. Il suffisait donc d'ouvrir d'un coup de dents un maillon pour payer un aubergiste ou quelque achat. Ces chaînes sont extrêmement rares aujourd'hui car, lorsque la mode en a passé, elles ont toutes été fondues, leur valeur se limitant à celle du métal. Ne subsistent donc aujourd'hui que celles que l'on peut retrouver dans les débris d'un naufrage où elles ont échappé au creuset du fondeur.
Nul homme au monde n'avait jamais vu une flotte aussi grande et aussi belliqueuse quand, le 28 mai 1588 de notre ère, l'Armada doubla cet édifice pittoresque, mais néanmoins imposant qu'est la Torre de Belém, qui protège et surveille d'un oeil attentif l'embouchure du Tage et le port de Lisbonne.
Partir était une chose, réaliser l'objectif d'atteindre l'Angleterre en était une autre. A peine la flotte fut-elle en plein Atlantique, que les vents du nord la repoussèrent. Il ne fallut pas moins de deux semaines pour couvrir les 160 miles jusqu'au Cap Finisterre.