L. J. Shen

Tout a commencé avec une limonade et s’est terminé avec mon cœur. Ça,ma belle ennemie intrépide, c’est le début de notre histoire foireuse.

— Regarde, Levy.
Bailey pointe son doigt vers les oiseaux et une flamme semble à présent brûler au fond de ses yeux.
— Tu sais ce que c’est ?
— Des rats avec des ailes.
Je me renfrogne, vraiment pas d’humeur pour une leçon sur la faune. Bailey connaît une foule de faits inutiles sur les animaux. Et tout autre sujet existant, à vrai dire.
— Des tourterelles, corrige-t-elle. Elles sont connues pour leur fidélité. Elles symbolisent l’amitié et l’amour éternel.
— Ce sont des nids à maladies parasitaires, tu veux dire.
J’essuie le sang qui souille mes poignets sur mon costume noir mouillé et crache par terre.
— Quand elles gonflent leur poitrine, leurs ailes ressemblent exactement à un cœur. Tu ne comprends pas ? Un cœur. Lev.
Je cligne plusieurs fois des paupières sous l’effet de la stupeur.
— Tu es défoncée ou quoi ?

- Est-ce que ça signifie qu'on a une forme de relation, dans ton esprit tordu ?
- Pas une relation, mais un arrangement. Oui. Tu penses être en mesure de gérer ?
Je lâche un rire amer.
- Je ne peux pas tomber amoureuse, Célian. Je suis brisée.
- Bien. Soyons brisés ensemble, alors.

Si Célian croisait la galanterie dans une allée sombre, il la battrait à mort, puis il trouverait sa sœur, la générosité, et il la tuerait aussi.

Le désir, c’est quand on veut qu’une personne vous fasse du bien. L’amour, c’est quand on veut lui faire du bien.

- Ton patron. Est. Là ! hurle-t-il dans mon oreille. Et il est cinquante nuances de beau.

Je n’avais jamais parlé à personne de mes insomnies. Mes failles, je les gardais pour moi. Comme mes sentiments. Car contrairement à ma réputation, je n’étais ni un monstre ni un psychopathe indifférent à tout. J’aimais des tas de choses. Mes amis. Les Raiders. Mon métier d’avocat. Conclure des affaires lucratives. Voyager. Faire de l’exercice. Et baiser. Oh oui, baiser, j’aimais vraiment ça. J’ai jeté un regard du côté d’Emilia qui continuait à dormir profondément dans son fauteuil. Merde… Ce qu’elle pouvait être belle… J’ai profité de ce qu’elle dormait pour l’observer tranquillement. J’adorais ses lèvres. Et son corps.

Je t'aime depuis l'instant où tu m'as dit que tes amis t'appelaient Millie. Et je crois que j'ai tout de suite su que je ne t'appellerais jamais comme ça. Parce que tu n'allais pas être mon amie. Tu allais être la femme de ma vie.

Existe-t-il sentiment plus libérateur que celui de se sentir aimée ?

- Fais ce qui te rend heureux. Le monde comprendra. Sinon, c'est le problème du monde, pas le tien.