- Je n'ai jamais dit que je ne ressentais pas le besoin. Je ne veux pas que le sang dirige ma vie comme il le fait pour les autres. Une fois que tu en prends, c'est comme une drogue.
...
- Chaud, nourrissant, jamais suffisant.
J'acquiesçait d'un signe de tête en jouant avec mon masque.
- Un peu comme le chocolat.
Athéna était magnifique. Grande, bien faite et sans défaut. Parfaite en apparence, elle était laide comme les sept péchés capitaux à l'intérieur. Pourrie. Folle. Perverse.
il avait un visage agréable dont j'aurais parié qu'il pouvait suivant son humeur adopter toute la gamme d'expressions allant du poète au dur à cuire.
Mon pouls s'accéléra quand je posai mon regard sur le vampire. Un flot d'impatience et de détermination se répandit en moi. C'était pourtant si simple.
-Je veux ma vengeance.
Le mot résonna dans la pièce comme si il était chargé de pouvoir.
Lentement, je m'adossai à ma chaise tandis que la chair de poule disparaissait sur mes bras.
Ma vengeance.
D'accord, jusque-la j'avais plutôt bien géré les trucs bizarres que j'avais vus. Et alors? Maintenant, ils tombaient comme s'il en pleuvait et il m'était impossible de les ignorer, impossible de ranger tout ça dans une petite case et d'oublier.
Des éclats de rires démentiels me secouaient la poitrine.
Eh oui, c'était moi, Ari la folle. Peut-être lirait-on sur ma tombe : LA GORGONE QUI A PERDU LA BOULE DANS UN ROYAUME QUI NE DEVRAIT PAS EXISTER.
-Tu t'y connais en malédiction?
Sebastien se figea. Je savais ce qu'il pensait, qu'il ferait mieux de partir, de se débarrasser de moi et de mon mauvais caractère. Peut-être que ça valait mieux ainsi.
Autour de moi, des vampires se servaient abondamment auprès de ceux qui offraient leur cou blanc et luisant, ces fêtards plongés dans une sorte d'hypnose ou sels comptaient la sensation et le désir.
J'emmerde la malédiction. Je n'avait pas l'intention de mourir ni de tomber enceinte au cours des trois ans et demi à venir. Ce truc, malédiction ou pas , prendrait fin avec moi.
Mes doigts se refermèrent autour du gobelet chaud et j'eus un pincement au cœur.
- Alors ta mère était...
- Une vampire? répondit-il en riant comme s'il n'y croyait pas lui-même. Ouais. C'était la fille unique de Joséphine.
-J'ai toujours cru que les vampires ne naissaient pas vampires, qu'ils le devenaient, et qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfants.
- C'est ce que pensent la plupart des gens.