Citations de Justin Torres (24)
Mais maintenant, je sais que Dieu a semé du propre dans le sale. Toi, Joel et moi, on est juste une poignée de graines que Dieu a jetées dans la boue et le crottin de cheval. On est tous seuls.
On était six mains qui happaient et six pieds qui trépignaient ; on était des frères, des garçons, trois petits rois unis dans un complot pour en avoir encore.
Et là, j'ai senti , ou perçu, dans le pourpre du ciel sourd, que nous étions dans l'opposition la plus intense de la nuit, ce moment où il est difficile de croire que le jour surgira de nouveau.
Tout le monde a des droits.Un homme attaché sur un lit a des droits.Un homme enfermé dans un donjon a des droits.Un petit bébé qui pleure a des droits.Oui,tu as des droits.Ce que tu n'as pas c'est le pouvoir.
Mais ¨Paps nous aurait sans doute quand même retrouvés.C'était tout Paps, ça.Il savait retrouver même des gens qui ne le voulaient pas.
Toi, Joël et moi, on est juste une poignée de graines que Dieu a jetées dans la boue et le crottin de cheval. On est tout seuls. (page 99)
" Quand je te dis de bouger, tu bouges, compris?"
Aucun de nous n'a rien dit.
Quand je te dis de bouger, tu bouges t’as compris ?
Aucun de nous n’a rien dit.
On a continué à les frapper avec les pieds et les mains ; on avait le droit d'être ce qu'on était, des créatures apeurées et vengeresses - des petits animaux qui s'agrippaient à leur besoin. (p64)
On était à moitié laids, à moitié noirs, à moitié sauvages.
C'était étrange de l'entendre dire votre mère et un instant,j'ai imaginé que notre vraie mère essayait d'aider Ma et lui remplissait son sac à main de bretzels.
Désormais, je dors avec les paons et les lions sur un lit de feuilles.
J'ai fait et dit des choses animales, des choses impardonnables. Alors que faire d'autre, sinon me conduire au zoo ?
Et moi, à cet instant. Imaginez-moi avec eux dans la neige - ils pouvaient me comprendre, et ils ne pouvaient pas. Regardez comme je les mets mal à l'aise. lls sentent ma différence - mon odeur forte et triste de pédé. lls croient que je connaîtrai davantage le monde qu'eux. Ils me détestent pour mes bonnes notes et mes manières de blanc. lls sont en même temps dégoûtés, jaloux, profondément protecteurs, et profondément fiers. Regardez-nous, regardez notre dernière nuit ensemble, quand on était encore frères.
On avait notre balle bleue, notre colère, le ciel nocturne qui se transformait en crépuscule, le sommet des toits sur le ciel qui s'assombrissait avec les antennes, les câbles téléphoniques, et quelque part, un corbeau qui criait.
« Mais maintenant, je sais que Dieu a semé du propre dans le sale. Toi, Joel et moi, on est juste une poignée de graines que Dieu a jetées dans la boue et le crottin de cheval. On est tout seuls. »
Je me demandais si quelqu'un viendrait soigner l'arbre qu'on avait cassé, un gardien de parc, un médecin qui connaissait les veines et les racines, quelqu'un qui puisse le guérir.
On a continué à les frapper avec les pieds et les mains ; on avait le droit d'être ce qu'on était, des créatures apeurées et vengeresses - des petits animaux qui s'agrippaient à leur besoin.
J'ai regardé la lune se disloquer en éclats de lumière sur le lac ; j'ai regardé les oiseaux noirs tournoyer en piaillant, le vent soulever les branches des arbres, la cime des pins. Je sentais le lac se rafraîchir et l'odeur des feuilles mortes.
Paps n'a pas dit où ni quand il avait appris à nager, mais il se faisait un devoir de maitriser tout ce qui était nécessaire à la survie. Il avait les muscles et la volonté. Il cherchait I'indestructibilité.