À 50 ans, je suis au milieu de ma vie. C’est une vie que je n’ai pas choisie. Une vie de souffrances dominée par la maladie. Les choix que j’ai faits et mes excès ne sont pas les miens, ce sont ceux de la bipolarité, restée longtemps maîtresse du jeu. Mais j’ai décidé de me battre contre cette saloperie de maladie avec des armes efficaces. Le lithium, bien sûr, mais aussi plus de sommeil, moins d’excès, plus de conscience. Neuf ans après ma rencontre avec ce médecin pas comme les autres, évidemment je suis beaucoup plus solide, construit et conscient de ma maladie qu’avant. Mais je sais qu’un bipolaire n’est jamais sorti d’affaire. C’est une base qu’il ne faut jamais oublier. Je dois rester vigilant et garder en mémoire mes erreurs, ce qui me donne parfois le vertige. Me souvenir de mes souffrances et du mal que j’ai pu provoquer me bouleverse toujours. Ce livre, c’est aussi un travail de mémoire. C’est très, très important de ne pas oublier.
Dans le livre biblique de l'Exode (20:7), qui énonce la première version des Dix Paroles, la raison du chabbat est de nous inciter à cesser de travailler pour imiter la force créatrice du monde. On nous dit qu'elle a elle-même renoncé à dominer l'avenir du monde, en passant le relais à l'humanité. Puisqu'elle renonce à la toute-puissance, nous devrions a fortiori en faire autant, et le jour du chabbat a pour fonction de nous le rappeler.
La deuxième version des Dix Paroles, celle du livre du Deutéronome, adopte une logique différente : l'important est que nos employés se reposent au même titre que nous. Ici encore, le chabbat a pour objectif d'interdire la domination, l'exploitation et l'emprise.
(extrait de l'entretien avec Floriane Chinsky, rabbine)
[Françoise d'Eaubonne] disait par exemple que la maternité, le fait d'être enceinte ou d'allaiter lui plaisaient beaucoup, mais qu'elle n'était pas très douée pour élever des enfants. Par conséquent, elle considérait que, sans avoir abandonné ses enfants, en les voyant une fois de temps en temps pendant les vacances, en leur transmettant le nécessaire et en pourvoyant à leur éducation sur le plan financier, elle avait été un « très bon père ».
(extrait de l'entretien avec Élise Thiébaut)
Je me crois fort, en fait je m'effondre et je m'enfonce