Citations de José-Louis Bocquet (101)
— Tu as vu le type là-bas ? Il est beau comme Gabin. Il me regarde, non ?
— C'est normal, t'arrêtes pas de le reluquer !
— Il est trop beau pour moi, non ?
— Arrête ! Qui est la vedette ? Lui ou toi ? C'est un sosie. Toi, tu es la vraie Kiki. Vas-y !
L’important c’est la vision du cœur, pas vrai?
- (Hergé) J'ai vu Castermann. Les ventes des "Picaros" sont excellentes.
- (Germaine) Ça ne te rend pas bien gai...
- Depuis cet article dans "le Point" sur "Tintin au Congo", je n'en finis plus de me faire traiter de réactionnaire et même de fasciste ! Et maintenant, voilà qu'un journal d'extrême-droite français me qualifie de "marxiste à la sauce Tupamaros-Quartier Latin" ! Droite... Gauche... Il faudrait savoir ce qu'ils veulent. Moi, j'essaie simplement d'être un homme de bonne volonté. Je ne peux pas faire autre chose que je que je fais. Je produis comme un pommier produit ses pommes !
- Bois ton thé, Georges, il va être froid.
- J'ai vu vos dernières esquisses au pinceau.Vous progressez, Georges !
- Je vous le dois, Tchang. Que disiez-vous déjà, sur le vent et l'os ?
- Il faut marier le vent de l'inspiration et l'os de la fermeté graphique !
- En m'expliquant cet arbre, l'autre jour, vous m'avez fait voir son premier élan vers la vie, son premier découragement, son courage et sa ténacité. Vous sentiez cet arbre, vous deveniez lui. En vous écoutant, je comprenais que nous ne faisons qu'un avec l'univers. Je découvrais que nous sommes l'univers.
Procréation-création. Un artiste doit choisir.
Les plaisirs de l'amour sont une chose. La procréation en est une autre.
- Et tes seins, c'est de l'art ?
"Quand je me suis retrouvé sans argent, j'ai emménagé chez Jijé. Nous avons vécu dans ce qui était devenu le plus immense des capharnaüms, avec pour seul problème: récupérer l'argent que Dupuis nous envoyait sur place".
- De toute façon, je suis laide avec mes cheveux tout coupés
- le jour où vous rapporterez plus de poux à la maison, on les laissera pousser.
Pour les gens, être modèle c'est encore plus bas que d'être putain ! Ils disent qu'au moins les putains, elles montrent pas leur cul à tout le monde !
Pour voir la beauté, il faut voir la lumière
Dans leur système, c'est toujours les autres qui trinquent. Les petits comme moi. (...)
Je ne suis pas folle. Je me came, c'est tout. Pour ne pas devenir folle d'ennui.
Combien de désintox j'ai tentées ? J'en ai réussies ?
Mais après les cures, j'étais si triste, si fatiguée, si seule, si ridée ... La ville était grise et la blanche si rose...
Le bar était vide. L'heure creuse. Entre chiens et loups, entre deux apéros. Mme Marie était penchée sur une cocotte en fonte noire, grand modèle. Avec une spatule, elle remuait un motte jaune, grosse comme mon poing.
- Ça sent bon !
Elle m'a regardé avec un sourire complice.
- A moins d'une demi-livre de beurre salé au fond de la cocotte, c'est pas la peine de faire la cuisine.
Sur le billot installé contre la cuisinière, un lapin géant avait été écorché. Une fine couche de graisse blanche recouvrait en grande parte sa chaire rosée. Il avait perdu ses oreilles.
- Je ne savais pas que le lapin breton était si gros ! Je me suis exclamé, sincèrement admiratif.
- Oh ! mais il y en a d’autres, des comme celui-là ! C’est que je les fais pousser moi-même.
- Un vrai lapin de votre jardin ?
Elle a souri.
- C’est ça mon gars, exactement. Je les nourris avec de l’herbe, les déchets de choux et de carottes du potager.
- De votre potager ? j’ai repris en écho.
Cette capacité de vie en autarcie fascine toujours le Castor Junior qui sommeille en moi.
- Une fois, j’ai acheté des aliments, comme ils disent. Avec leurs granulés tout durs, j’ai perdu la moitié de mes lapins dans l’hiver. Malades ! Crevés ! Saleté d’aliments !
Le pompiste ne me demanda pas où j'allais. Les Bretons ne sont pas des pipelettes. Je ne lui demandais pas mon chemin. J'avais étudié sur carte la moindre ligne traversant la forêt. Le B.-A. BA de la théorie. Restait la pratique.
- Un artiste devrait éviter l'alcool et les liens durables !
Tout ce que l'on fait dans la vie, même l'amour, on le fait dans un train express qui roule vers la mort.
Je peins et je dessine le plus possible pour aller au plus loin d'ici
L'homme simple jouit de l’éphémère ... L'artiste jouit pour l'éternité.
Dans les quartiers, autour de moi, tout le monde rappait, scratchait, breakait, graffait. Je vivais dans un monde d'artistes. Mais l'art, c'est comme le foot, ils sont plus nombreux dans les tribunes que sur le terrain. Une minorité exécute les rêves d'une majorité, c'est une question d'équilibre, de yin, de yang et de balance commerciale. Ne survivent que les meilleurs.
C'est pour ça, moi, je n'ai jamais pratiqué la compétition.
Ou alors tout seul, dans ma propre catégorie. Le lancer de cacahuètes. Soixante-quatre cacahuètes de suite, sans en faire tomber une parterre. Direct dans la bouche. p.19