Chaque jour le même arbre entouré
de sa verte famille murmurante.
Et chaque jour le battement du temps comme un enfant
bercé dans l'ombre par le balancier.
Le fleuve joue, très lent, sa carte transparente.
Le silence glisse vers un bruit imminent.
De ses petits doigts tendres,
La graine déchire ses langes de limon.
Nul ne sait pourquoi les oiseaux existent,
ni ton tonneau de vin, ô pleine lune,
ni le coqueliquot brûlé vivant,
Ni la femme à la harpe, heureuse prisonnière. (...)
Je sors dans la rue comme tous les jours.
Fantôme parmi les maisons, je m'interroge
sur la couleur de l'instant, le visage incertain
du bleu qui me regarde
avant de brûler dans son feu le plus caché.
La ville, nasse de pierre, me capture.
Les rues se poursuivent,
elles se pressent autour
des places ensoleillées, ces grands tambours
que le ciel matelasse
de sa peau d'agneau.
Suis-je cet homme qui contemple du haut du pont
les chatoiements de la rivière,
vitrine des nuages?
Si j'ai été Ulysse, Parsifal,
Hamlet et Sigismond, tant d'autres,
je ne suis plus ce personnage sévère
qui avec son manteau de vent
traverse le théâtre de la rue.
La fenêtre est née d'un désir de ciel
et sur le grand mur noir elle s'est posée comme un ange.
Elle est l'amie de l'homme,
la concierge du vent.
EL OBJETO Y SU SOMBRA
Arquitectura fiel del mundo,
realidad, más cabal que el sueño.
La abstracción muere en un segundo:
sólo basta un fruncir del ceño.
Las cosas. O sea la vida.
Todo el universo es presencia.
La sombra al objeto adherida
¿acaso transforma su esencia?
Limpiad el mundo -ésta es la clave-
de fantasmas del pensamiento.
Que el ojo apareje su nave
para un nuevo descubrimiento.
Ma terre
peuplée de race d'humilité et d'orgueil!
Je te regarde, bananier, comme un père
qui distille le temps; alambic du tropique,
tu transmues la clarté des journées en bananes,
en purs lingots de soleil, en cylindres de douceurs,
avec dans leurs tréfonds un vol doré d'abeilles,
quand de leurs peaux émanent
des parfums, leurs peaux pareilles
à la robe des tigres.
Bienvenido, nuevo día:
Los colores, las formas
vuelven al taller de la retina.
He aquí el vasto mundo
Con su envoltura de maravilla:
La virilidad del árbol.
La condescendencia de la brisa.
El mecanismo de la rosa.
La arquitectura de la espiga.
Su vello verde la tierra
sin cesar cría
la savia, invisible constructora,
en andamios de aire edifica
y sube los peldaños de la luz
en volúmenes verdes convertida.
El río agrimensor hace
el inventario de la campiña.
Sus lomos oscuros lava en el cielo
La orografía.
He aquí el mundo de pilares vegetales
y de rutas líquidas,
de mecanismos y arquitecturas
que un soplo misterioso anima.
Luego, las formas y los colores amaestrados,
el aire y la luz viva
sumados en la Obra del Hombre,
vertical en el día
- Versión de la Tierra -
El país del exilio no tiene árboles.
Es una inmensa soledad de arena.
Solo extensión vacía donde crece
la zarza ardiente de los sacrificios.
El viento gira:
errante dios de polvo
se endurece en el cacto o en la rosa de arena.
El pájaro insiste
en modular la misma pregunta
que nadie responde.