Adriana Brandão auteur de "Les brésiliens à Paris, au fil des siècles et des arrondissements" vous parle d'un texte et d'un auteur important pour elle : "Dona Flor & ses deux maris" de Jorge Amado.
“ - mon gars, la grève c’est comme ces colliers que tu vois dans les vitrines. Si une perle s’en va, toutes les autres se débinent. Faut qu’on se tienne tous, t’as compris ?”
“ - oui, mais il n’y a plus de nègres esclaves…
- Il y a encore des nègres esclaves, et des blancs aussi, interrompit un homme maigre qui travaillait sur le port. Tous les pauvres sont encore esclaves.”
L'amour est une cape de velours qui couvre les imperfections de l'humanité.
Elle était pétrie de chant et de danse, de soleil et de lune, elle était girofle et cannelle.
“Cette nuit-là il rêva de la jeune fille. Il la vit nue et se réveilla. Alors il se souvint des vices que pratiquaient les garçons du Morne. Il était seul… non il n’était pas seul : il était avec Lindinalva, qui souriait pour lui, avec sa figure de vignette. Cette nuit-là, il devint homme.”
La forêt était comme une vierge dont la chair n’aurait jamais senti la flamme du désir et comme une vierge elle était belle, radieuse et jeune malgré ses arbres centenaires, mystérieuse comme la chair d’une femme qui n’a pas encore été possédée.
"Il m'a dit que j'étais un sot et que j'ignorais ce que c'était que jouer. Moi, je lui ai répondu que j'avais une bicyclette et bien d'autres jouets. Il a ri et déclaré qu'il avait, lui, la rue et les quais. J'ai fini par le trouver sympathique ; on dirait un de ces garçons de cinéma qui s'enfuient de la maison pour vivre des aventures."
Bien décidé à préserver sa liberté, il appréciait par-dessus tout le droit à demeurer maître de son temps, qu'il ne voulait pas gouverner en fonction des aiguilles d'une horloge.
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Les urubus, derrière eux, n’eurent pas grand mal à remuer le peu de terre qui recouvrait le corps de Dinah. Eux non plus ne trouvaient pas grand-chose à manger dans cette caatinga aride et déserte. Bruyants et querelleurs, ils foncèrent en bande sur le cadavre, échangeant des coups de bec. Jéronimo qui marchait en avant, et qui ne voyait plus dans le ciel les rapaces suivre la caravane, devina ce qui se passait. Joao Pedro, lui aussi, savait qu’ils étaient en train de dévorer le cadavre de sa femme. Mais il n’avait plus le courage de revenir sur ses pas, de perdre plus de temps, il était à bout, il n’avait plus la force de souffrir, plus de larmes à verser.
Les vieilles filles, en longues robes noires bien serrées autour du cou, avec leurs châles noirs jetés sur les épaules, ressemblaient à des oiseaux de nuit posés sur le parvis de la petite église.