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Critiques de Jim Harrison (1061)
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Dalva

J’avais déjà lu ce livre. J’ai mis 100 pages à en être convaincu jusqu’à ce que j’arrive à un moment où je savais déjà ce qui allait se passer avant de tourner la page.

J’y ai pris néanmoins du plaisir dans me plonger dans cette vaste saga familiale qui me rappelle par certains côtés la pastorale américaine de Philip Roth : une vaste saga familiale qui s’étend sur deux ou trois générations où le héros, ici l’héroïne, recherche et retrouve en partie ses racines.
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Dalva

Une belle plongée dans l'histoire de l'ouest américain et de ses racines indiennes. Dalva, femme éprise de liberté avant l'heure retrouve ses illustres ancêtres et vit intensément ses amours pour finir son histoire. Texte à deux voix entrecroisées avec sensualité et poésie. Très beau moment de lecture avec ce géant de la littérature américaine.
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Dalva

J ai adore. Cette histoire de famille, d indien et des américains est une pure merveille. On passe par tout les sentiments bien entendu vu que l on parle de la situation des sioux et autres partisans des indiens. Il ne se lit pas en 24h pour l apprécier faut le déguster.
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Dalva

Ce livre trainait depuis quelques années dans ma bibliothèque, deux essais de début de lecture ayant été infructueux. Dalva est l'histoire d'une femme perdue, qui court sans fin après des fantômes masculins. C'est une aussi une sorte de roman iniatique, mêlant passé amérindien et présent des plaines de l'ouest. J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans et n'ai pu le faire qu'à partir de la seconde partie. Attention à bien discerner les différents personnages dès le début de cet agréable roman.
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Dalva

Dalva a été qualifié lors de sa parution en 1989 de" grand roman de l'Amérique éternelle, l'Amérique de la prairie et des forêts".

Dalva est une femme de 45 ans, indépendante et forte, qui décide de revenir sur sa terre natale du Nebraska. Elle s'installe dans la maison de son grand-père, heureuse de retrouver ses paysages d'enfance, ses balades à cheval, ses baignades en liberté ; mais c’est aussi une femme nostalgique et blessée à la recherche de son fils qui lui a été enlevé à la naissance alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle a surtout rendez-vous avec l’histoire de son clan familial et à travers elle avec la Grande Histoire des Etats Unis.

Elle renoue avec son passé, sa famille, ses morts bien aimés : son père, son grand-père, et Duane, son amour de jeunesse. Les souvenirs et mystères qui entourent le clan familial sont un moteur de l’intrigue. Elle se fait aider dans sa recherche par son amant éphémère, Michaël, un professeur d’histoire alcoolique et lubrique. A moins que ce ne soit plutôt elle qui lui donne une chance de retrouver un sens à sa vie en lui confiant cette tâche ??

C’est un roman touffu et complexe, à trois voix : celle de Dalva, celle de Michaël et celle de l’arrière- grand-père fondateur de la dynastie dont les carnets de bord nous sont présentés. Les lieux et les époques changent constamment et de flash-back en ellipses, Jim Harrison nous entraîne dans l'histoire américaine à travers le destin du clan Northridge.

S'y entrecroisent donc une certaine modernité plutôt désespérante faite d’inégalités économiques et sociales, de dérives personnelles …et la résurgence des cataclysmes qui ont forgé la nation américaine : la déferlante de flux migratoires sur le continent, l’ethnocide des amérindiens, les krach boursiers, les guerres ….Le texte nous emmène dans une Amérique certes belle, sauvage mais aussi violente, digne de l'ère des grands westerns mais ou les cow-boys ou chefs indiens héroïques sont remplacés par de pauvres ranchers plus ou moins incultes qui tentent de survivre et par une minorité indienne opprimée qui noie la perte de ses valeurs et de sa culture dans l’alcool.Bref, Dalva est un roman magnifique, par les thèmes qu'il aborde et par l’écriture : richesse des descriptions de la faune, de la flore, des paysages…c'est un texte de qualité et je suis heureuse d’être « arrivée au bout » de ma lecture

Mais : j’ai dû m’accrocher : je m'embrouillais dans les noms, dans les époques (on passe allégrement de 1850 à 1980), dans les histoires … les répétitions de situations…alcool et sexe ponctuent le roman ; c’est souvent d’une tristesse désespérante !!! Heureusement qu’il y a de très beaux moments pour compenser cet immense sentiment de gâchis, de désespérance !



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Dalva

"Un adulte est un enfant qui a mal tourné" Harrison cite cette phrase au coeur de son livre en l'attribuant à un penseur indéterminé. Elle serait, après recherches, attribuée à Franquin. Cette phrase assez simple et ironique peut résumer cette oeuvre, car notre civilisation n'est-elle pas devenue trop adulte par rapport aux enfances dorées que constituent les civilisations dites primitives. Dénonçant les atrocités de l'Histoire, le roman est aussi celui d'une histoire personnelle où l'entrée dans le vrai âge adulte semble difficile par tout l'abandon d'une légèreté enfantine qu'il suppose. Le style, proche de celui du courant de pensée de Faulkner, nous perd souvent dans des directions multiples pour mieux nous rassembler autour d'idées fortes. Histoire de l'Amérique, histoire amère mais féérique, pleine de spiritualité et d'une nature jamais totalement domestiquée ; histoire d'une femme, enfant-mère mais mère d'un enfant, entourée des hommes de sa vie ou de leurs esprits.
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Dalva

Quelle écriture fulgurante, ce Jim Harrison, on a peine à reprendre son souffle, mais contrairement à l'humilité que j'avais apprécié dans 'Légendes d'automne', j'ai senti ici un manque d'inspiration et un certain narcissisme.

Dalva, c'est une mère sioux, un père aviateur disparu et remplacé par un grand-père attentionné à la tête d'une exploitation agricole prospère, son aïeul le révérend J.W. Northridge dévoué aux sioux en voie d'extermination mais dont Harrisson fait malheureusement alterner la biographie avec les ennuyeuses et pitoyables histoires de bouffe, picole et érections de l'historien Michael!

C'est aussi la quête de Duane, son demi frère indien et celle de leur enfant enlevé à la naissance, des chevauchées, une immersion dans la nature, dans le désert et chez les sioux.
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Dalva

Il est des monuments de la littérature qu'on garde au chaud dans ses placards sans oser les attaquer, parfois et c'est le cas avec celui-ci, parce qu'on a l'impression qu'on ne sera pas à la hauteur. Cet auteur est l'un des auteurs préférés d'une amie chère et je ne l'avais toujours pas lu. Il était grand temps que je répare cette erreur. J'ai beaucoup aimé la partie consacrée à Dalva. Jim Harrison dessine là un portrait de femme forte comme je les aime et il fait souffler un vent qui nous propulse avec talent dans le monde amérindien. J'ai eu du mal à changer de personnage et à entrer dans la partie centrée sur Michael même si ses recherches sur les indiens sont passionnantes. Et puis, une scène très drôle (et dans laquelle Michael est l'archétype du vicieux qui profite d'une jeune fille) m'a embarquée. Jim Harrison parvient à faire revivre un monde disparu, à nous toucher sans pathos et à créer des personnages à la fois hauts en couleur, que ce soit les personnages principaux (le grand-père de Dalva est une réussite absolue) ou secondaires, notamment les amants de Dalva et de sa sœur et réalistes. Je relirai sans aucun doute cet auteur, plutôt l'été car je sens que j'ai besoin d'avoir l'esprit libre pour l'apprécier pleinement.

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Dalva

Il y a un peu plus d’un an déjà, Jim Harrison, dit Big Jim, quittait notre monde. Je ne m’étais jamais vraiment penchée sur l’œuvre de ce grand romancier américain; ma seule expérience de lecture fut un bon jour pour mourir et ce roman m’avait profondément ennuyée. Je dois remercie le club de lecture Picabo River Book Club, consacré à la littérature nord-américaine, (je vous invite à aller jeter un coup d’œil sur la page Facebook) de m’avoir donné l’occasion de m’intéresser à une de ses œuvres, grâce à la lecture commune de cet été.



Je me suis donc lancée dans l’un des romans les plus appréciés par les lecteurs, Dalva, sans vraiment savoir dans quoi je m’embarquais. Et je peux vous dire dès à présent, que j’ai vraiment découvert un grand auteur grâce à ce roman merveilleux (contrairement à un bon jour pour mourir). J’ai même bien peur que ma chronique ne soit pas à la hauteur de cet écrivain talentueux. Je vais toutefois faire mon possible pour retranscrire mes impressions et émotions ressentis durant ma lecture.



Dalva c’est avant tout une femme. Une femme qui fait face à son propre passé mais aussi à celui de sa famille et de l’histoire de son pays, les États-Unis. On découvre une femme forte, comme je les aime dans la littérature, essayant tant bien que mal à vivre avec le poids de l’abandon contraint de son enfant, trente ans auparavant. Seulement, à l’âge de 45 ans, un chamboulement intérieur la pousse à retrouver cet enfant, ce fils, le fruit de cet amour de jeunesse.



Dalva c’est aussi l’histoire de l’arrière-grand-père de Dalva, un botaniste et missionnaire auprès des indiens. Le lecteur suit la trace de cet homme grâce aux extraits de son journal élaboré entre 1865 et 1891. A travers ce dernier, c’est l’Histoire des États-Unis qui nous est contée et plus particulièrement l’extermination des millions d’indiens par les côlons poussés par la cupidité.



On retrouve dans cette fresque familiale, tout l’amour que peut porter Jim Harrison à sa terre natale au travers de nombreuses références culturelles (littérature, musique…) disséminées dans le récit mais aussi au travers de la description des grands espaces (notamment le middlewest) qui font des États-Unis un pays extrêmement riche et diversifié. C’est ce que j’aime dans cette littérature que l’on dénomme nature writing, cette impression d’évasion, de liberté, de renouveau, de bouffées d’oxygène que je ressens face à ce genre de description de la nature. Les États-Unis est le pays (avec le Japon) qui, lors de mes voyages, m’a le plus procuré le sentiment d’être désorientée, hypnotisée, par la beauté et la sérénité des paysages. J’ai retrouvé ce sentiment en lisant Dalva. Ce roman, c’est l’Homme, avec un grand H, face à ce qui a de plus beau au monde, face à la chose qui l’absorbe, la nature.



Jim Harrison provoque les américains, en les mettant face à leurs erreurs, leurs responsabilités, ces atrocités engendrées par leurs ancêtres. Il dénonce l’extermination des indiens, un génocide qui malheureusement n’est pas vraiment reconnu comme tel, alors que des millions de personnes ont péri en emportant avec elles leurs cultures, leurs langues, leur histoire. Et tout cela par pure cupidité, pour récupérer des terres. Jim Harrison y dénonce l’hypocrisie d’un gouvernement américain peu soucieux des désastres d’une ingérence dans un peuple complètement différent des côlons, un peuple avant tout de chasseurs nomades, qui est contraint, par soucis de « civilisation », de se mettre au pas, de vivre comme de gentils petits agriculteurs, de s’installer sur une terre (et tant qu’à faire un sol peu fertile…), d’adopter la religion et les coutumes de l’homme blanc. Dalva est une véritable remise en question, une démarche de prise de conscience de la honte et la responsabilité pesant sur les têtes des génocidaires. Comme le disait Jim Harrison dans une interview, « c’est le fantôme dans l’armoire, le cadavre de chacun » (en parlant du massacre des indiens).



On perçoit également dans ce roman, l’amour que porte l’auteur à la terre, à la ruralité et toutes ces petites villes et villages animés par ses habitants, souvent pauvres mais simples, bons, et accueillants. C’est une manière pour Big Jim de combattre la civilisation urbaine en donnant une voix aux petites gens bien souvent les oubliés de ce pays gigantesque. Dans une interview il disait: « Il faut donner une voix aux gens qui n’en ont pas. Je crois que c’est ça la responsabilité de l’écrivain ».



Dalva est enfin une quête d’identité pour Dalva et son fils abandonné. C’est un roman qui aborde le thème de l’adoption avec subtilité et douceur à la fois.



Le seul défaut que j’ai trouvé à ce roman, se trouve dans la troisième et dernière partie du récit. Ce passage m’a semblé s’essouffler quelque peu, tirer en longueur, et du coup perdre son rythme de croisière, qui ,ma fois, est lent, mais certainement nécessaire à l’ambiance recherchée.



Vous l’aurez compris, Dalva aborde énormément de thèmes chers à ce bon vieux Big Jim. J’ai tenté d’en parcourir modestement une partie qui s’est révélée au cours de ma lecture, mais j’en ai très certainement oublié. Il est de ces livres qu’il me faudra incontestablement relire pour en apprécier toutes sa profondeur et ses messages. Mon expérience de lecture a pour le moins été étrange avec ce bouquin. Je désirais enchaîner les pages, en boire tout mon soûl, tant l’histoire me happait, mais en même temps, j’avais le sentiment opposé de vouloir le reposer pour le déguster très lentement. Ce qui m’amène à dire que Dalva est comme un de ces grands crus que l’on se doit de prendre le temps de savourer et d’y revenir fréquemment pour retrouver le plaisir ressenti bien que la tentation soit grande de vider la bouteille d’un coup…



Dalva est le genre de roman qui me rappelle mon amour, mon fascination pour les États-Unis avec ses grands espaces absolument revigorants et grandioses, avec ce monde rural et ces petites gens qui y vivent et me plaisent tant. Roman âpre, dur, mélancolique, nostalgique, mais aussi tendre à la fois, Dalva est une ode à la liberté, à l’évasion, à la fuite vers l’avant. Big Jim nous a laissé une œuvre coup de poing mettant son peuple face à ses responsabilités dans l’extermination des indiens. Je lirai avec plaisir la suite de cette saga, la route du retour. Lisez Dalva pour découvrir avant tout l’écrivain amoureux du peuple indien, de la terre, de la nature et des plaisirs simples de la vie.
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Dalva

À lire pour découvrir le plus grand livre d'un des plus grands écrivains américains. Avec DALVA on pénètre dans l'âme d'HARRISON, on marche sur le chemin de la liberté quitte à frôler la mort. Somptueux. L'humanité et la profondeur des êtres que nous ne rencontrons que trop tard, lorsque enfin, à la lecture d'un tel livre on s'aperçoive qu'ils sont proches. Lire et relire ce livre permet de cheminer sur une véritable voie initiatique au sens propre de l'expression. Alors cheminez, parfois dans les vapeurs de l'alcool, aux côtés de ce vieil homme qui nous prend par la main et nous fait passer de l'autre coté, celui dont on ignorait jusqu'à l'existence avant de lire ce grand livre. Mais attention, comme le bourbon, on doit déguster et non pas avaler cul sec, sinon on repose le verre pour vite reprendre de l'air. Enfin, si vous n'aimez pas, pas grave, vous aimerez un jour. Celui où vous serez prêt à le lire. Un jour !
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Dalva

Dalva paraît être une de ces quarantenaires libérées comme certaines décennies en ont pondu (nous sommes ici dans les années 1980), et pour meubler ses journées elle travaille dans le social et collectionne les amants en Californie. En fait, elle traîne une longue histoire émaillée de drames derrière elle : son père mort en Corée alors qu’elle n’avait que 9 ans, son grand-père (le père de substitution) lorsqu’elle en avait 17, son petit ami Duane évaporé dans la nature alors qu’à 15 ans elle était enceinte d’un enfant qu’elle abandonne par ailleurs dès son accouchement. Je vois que vos zygomatiques se mettent en ordre de marche. La mère de Dalva, Naomi, est une indienne, ce qui va mener le lecteur jusque dans les archives d’un certain Northridge, arrière grand-père de Dalva, et témoin de pas mal d’atrocités commises par les blancs sur les indiens, les Sioux notamment, au XIXème siècle. Ce roman va nous mener au Nebraska, où se déroule la majeure partie de l’action. Jim HARRISON va nous faire patiemment remonter la généalogie de la famille de Dalva, notamment grâce à son petit ami Michael qui a entrepris de la raconter après avoir exhumer des malles pleines d’écrits des ancêtres. Tour à tour, Michael et Dalva seront les narrateurs de ce roman historique. Mais là où ça se corse, c’est qu’il y a aussi les écrits retrouvés de Northridge, des lettres écrites par d’autres personnages du livre, également mises à la connaissance du lecteur, les va-et-vient incessants entre passé et présent donnent un peu le tournis, et les nombreux supports racontant cette épopée (dialogues, souvenirs, narrations, lettres, écrits, témoignages) peuvent perdre un lecteur peu assidu. La trame me rappelle en partie cette trilogie labyrinthique de John DOS PASSOS « U.S.A. » où l’on finissait par ne plus très bien savoir où l’on mettait les pieds. C’est ce que j’ai ressenti dans ce livre, mais attention, c’est ma seule faute : motivé par un Jim HARRISON – celui considéré par ailleurs comme son œuvre majeure -, je n’ai pas vu partir le coup et je me suis mis à l’ouvrage de manière peu concentrée, et en fin de compte le sentiment comme il nous arrive parfois d’être un peu passé à côté de ce que le livre voulait me raconter. De plus, contrairement aux autres livres d’HARRISON que j’ai lus, et malgré les critiques pourtant élogieuses sur le point suivant, je n’ai personnellement pas trouvé les personnages attachants, pas assez poussés, creusés. En revanche, les écrits retrouvés de Northridge sont d’un intérêt historique certain, et comme ils tendent à se renouveler de plus en plus rapidement au fil du roman, ils m’ont fait avancer car ils sont passionnants et implacables. Passionnants sont aussi quelques rites indiens exposés çà et là. Attention, je ne suis pas en train d’écrire que le reste du livre ne mérite pas que l’on s’y penche. Au contraire, je crois qu’il est très réussi, mais qu’il faut l’entamer avec à l’esprit qu’il s’agit d’un roman ambitieux, avec de nombreuses portes qui s’ouvrent et se referment, et qu’il ne se lit peut-être pas exactement de la même manière qu’un autre HARRISON. D’ailleurs, l’humour est ici bien moins présent que dans d’autres de ses œuvres, c’est aussi ce qui peut décontenancer. Jim HARRISON avait vu encore plus grand, puisque de très nombreuses notes prises pendant l’écriture de « Dalva » n’ont pu ici trouver leur place. Ce sera chose faite juste dix années après la sortie de « Dalva » avec une suite en 1998 : « La route du retour ». Nous y reviendrons sans doute, avec certainement plus d’assiduité. Entre ses deux dates, HARRISON aura écrit plusieurs recueils de novelas (courts romans ou longues nouvelles, c’est selon) mais aucun vrai roman.

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Dalva

Je me suis laissée emballer par le récit de Dalva tout au début, en dépit de quelques histoires de sexe un peu choquantes, mais quand intervient le récit de Michael, j'ai laissé reposer le livre un moment car déjà en tant qu'amant, il m'a été antipathique, un alcoolique préoccupé plus par son érection que par ses ambitions en tant qu'un chercheur et savant. Faire de Michael, un savant un peu décalé, divergent, hors norme, m'a un peu dérangé. Hormis ce désagrément, J'ai passé un bon moment avec Dalva, avec son histoire d'amour de jeunesse très très troublante, avec ça nous allons retrouver l'histoire de toute l'Amérique. L'écriture est très agréable, l'auteur y fait mêler un peu de l'humour et un peu de poésie parlant de la nature, ce qui dénote un réel amour pour cette Amérique qui vient de loin!
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Dalva

En 1986, Dalva a 45 ans. Pas encore l'heure du bilan mais le besoin de faire la paix avec un passé marqué par les deuils et les séparations, son père mort en Corée, son grand-père, Duane, son premier amour disparu dans l'océan...et le fils dont elle a été séparé à la naissance, né de cet amour interdit, ce fils de 30 ans qu'elle veut désespérément retrouver. Quand les circonstances l'obligent à quitter la Californie, elle retrouve le ranch familial du Nebraska et emmène avec elle Michael, son amant du moment, un professeur d'histoire qui s'intéresse aux journaux de son arrière-grand-père. Il s'engage à chercher son fils en échange des archives convoitées. Et tandis qu'il essaie de s'adapter aux grandes plaines de l'Ouest américain et qu'il découvre les écrits de John Wesley Northridge, botaniste et missionnaire auprès des indiens, Dalva plonge dans ses souvenirs...



Dalva, c'est d'abord le roman d'une femme forte, volontaire, solitaire. Une femme de la Prairie qui a dans les veines le sang des Sioux et des colons suédois. Une femme mûre qui abrite en son sein l'adolescente qu'elle a été et qui pleure toujours son enfant abandonné.

C'est aussi une histoire d'amour ou plutôt d'amours. Celui de Dalva pour Duane, passionné mais interdit par la morale. Celui de John Wesley pour la fragile Aase. de brèves amours qui ont eu de lourdes conséquences...

Mais Dalva, c'est aussi l'épopée des cow-boys et des indiens dans l'Ouest américain. Ceux du XIXè siècle qui a vu les indiens brimés, dépossédés de leurs terres, contaminés, massacrés, exterminés par l'homme blanc. Et ceux de 1986 où les fiers cow-boys ne sont plus que des ranchers acculés à la ruine et les indiens de pauvres hères parqués dans des réserves, minés par l'alcoolisme.

Pourtant, malgré ses bases passionnantes, Dalva souffre de longueurs, peut-être due au personnage de Michael qui prend trop de place dans le récit alors qu'il est plus pitoyable qu'intéressant. Ses déboires de citadin perdu dans un ranch peuvent prêter à sourire mais sa tendance à l'alcoolisme et sa libido exacerbée le rendent exaspérant et inutile.

Heureusement Dalva, Duane, Northbridge et ceux qui les entourent redonnent de l'allant à un roman qui s'enlisent parfois dans les détails. Et le final est superbe, à la fois optimiste et émouvant.

Bilan en demi-teinte : de belles histoires, de beaux personnages, des paysages de légende mais un manque de souffle et beaucoup de bavardages.
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Dalva

Cela faisait longtemps que je n'avais rien lu de Jim Harrison, et bizarrement je n'ai jamais lu Dalva, qui est considéré comme son grand roman. C'est la lecture de la route du retour en 2010 qui m'en avait un peu dissuadée, puisque ce roman est une suite à Dalva, et je craignais donc d'en savoir trop pour me passionner pour le premier ouvrage. Bref, j'ai eu le temps d'oublier un peu La route du retour, assez pour pouvoir me plonger dans ce grand roman.

Un roman de Jim Harrison, ça ne se raconte pas, ça se vit… L'auteur aurait pu raconter Dalva, son père, son grand-père son arrière-grand-père chronologiquement ou alternativement, mais il a préféré faire se succéder le journal de Dalva avec celui de son ami Michael, qui s'installe un moment chez elle pour travailler sur les écrits de son arrière-grand-père, puis revenir à celui de Dalva…

Le récit de Dalva, dans la première partie, ne se présente pas sous forme linéaire mais en une sorte de spirale qui progresse autour d'un événement central, s'en approche et s'en éloigne, pour mieux l'éclairer. Et juste lorsque je viens d'écrire ça, je trouve cette citation : « …d'un point de vue abstrait, je considère ma vie en terme de spirales, de cercles et de girations imbriquées… » On ne saurait mieux dire !



L'écriture est formidablement dense, pas un mot de trop dans un « presque » pavé, et des réflexions fines, des anecdotes annexes passionnantes, des digressions surprenantes, à chaque page, à chaque ligne. On lit souvent à propos de Dalva que le personnage est remarquable, mais il faut surtout dire que c'est l'écriture de Jim Harrison qui rend la personne aussi sublime, qu'un style différent l'aurait affaiblie ou banalisée.

Dans ce roman, les générations se succèdent, mais aussi s'imbriquent, se répondent, et les unes à la suite des autres, elles se montrent toujours très sensibles à la nature, et aux peuples autochtones. Dalva est en quête, à l'âge de quarante-cinq, à la fois du fils qu'elle a donné à adopter lorqu'elle était toute jeune, et de ses racines indiennes ; il lui faut savoir ce que recouvre exactement le fait d'avoir un quart ou un huitième de sang indien dans les veines. le thème du retour, plus que celui du départ, même si un départ l'a forcément précédé, est présent dans plusieurs romans du grand Jim, et dans Dalva déjà, puisqu'elle revient sur les terres familiales, qu'elle a quittées adolescente.

Je vais me répéter, mais je ne veux ou ne peux pas raconter plus le roman, et bien que ce ne soit pas mon habitude de procéder par injonctions, je vous le dis : il faut le lire !
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Dalva

Un roman qu'il est difficile de classer ou de résumer. La narration est partagée entre Dalva, une femme américaine qui a pas mal bourlingué, et un ami historien, alcoolique et gaffeur, qui s'intéresse à sa famille. La famille de Dalva, c'est la trame du livre : on la découvre peu à peu depuis l'arrière-arrière-grand-père missionnaire avant et pendant le « traitement de la question indienne » dans le pays (au travers de journaux), jusqu'à un fils que Dalva n'a pas élevé, mais qu'elle aimerait retrouver. Cette famille américaine a pour particularité d'être légèrement métissée et de ne pas aborder les Indiens comme des ennemis ou des rebus, bien au contraire. Ce livre m'a donné envie de lire plus sur cette période sombre des États-Unis. Les personnages, l'écriture, l'articulation originale de la narration m'ont beaucoup plu !
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Dalva

"Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça." C'est Dalva qui nous parle en ces mots. Elle n'imagine pas que sa vie puisse intéresser qui que ce soit. Et pourtant !



Dalva maudit ce destin qui lui a fait perdre les trois hommes de sa vie. Son père, trop tôt emporté par la guerre. Duarne, le père de son fils, jeune indien Sioux qui n'a pas trouvé sa place dans le monde des blancs. Et ce fils qu'elle n'a pu aimer que le temps de sa grossesse. Arrivé trop tôt dans sa vie, il a été confié à une famille d'adoption dès son premier cri.



Dalva trompe son désenchantement dans des aventures sans lendemain avec des hommes qui profitent des grâces de son corps sang mêlé, magnifiquement modelé par le lointain métissage d'un de ses aïeuls avec une indienne. Elle a confié à Mickael, l'un de ses amants et narrateur d'un chapitre de ce roman à deux voix, la tâche de reconstituer l'histoire de cette famille à laquelle elle appartient. A un autre celle de retrouver ce fils qu'elle n'a pas pu voir grandir. S'il est encore de ce monde, ce dernier décidera alors lui-même s'il veut ou non connaître sa mère biologique. Personne ne possède jamais un enfant. Il n'appartient qu'à lui-même.



Dans le pays où les distances se mesurent en heures de route ou de vol, les directions se désignent par les points cardinaux, l'histoire se rappelle à ses habitants avec d'autant plus d'acuité que son origine est récente, à peine quatre siècles. Et qu'elle commence par un génocide. La mémoire n'a pas d'effort à faire pour la revivre cette histoire, mais pour qui a le courage de scruter ce passé, l'horizon est tendu d'un voile noir. Jim Harrison est de ceux-là. Il n'a de mots assez durs pour se mortifier de cet héritage : "Si les nazis avaient gagné la guerre, l'holocauste aurait été mis en musique, tout comme notre chemin victorieux et sanglant vers l'Ouest est accompagné au cinéma par mille violons et timbales."



Les origines de Dalva ont croisé celle des indiens Sioux. Cette trace dans ses gènes lui confère une affinité accrue avec le peuple disséminé. Et plus que connaître l'histoire de sa famille, elle veut la comprendre. Comment un ancêtre a-t-il pu prendre le parti d'un peuple martyrisé et en même temps s'enrichir, et plus encore, se rabattre sur le christianisme pour justifier sa cupidité ? Il y a comme "un lest empoisonné qui pèse sur une partie de son coeur."



Jim Harrison rejette les tripatouillages mentaux dont est friande la civilisation moderne à d'autre fin que de détourner les esprits d'une quelconque culpabilité. Il raconte la vie de ses contemporains comme elle est, regrettant toutefois ce qu'ils en font, déplorant l'échec de l'éducation pour éliminer "la loufoquerie fondamentale de l'esprit américain".



Seule la terre perdure, les êtres passent. Jim Harrison est en symbiose parfaite avec la nature. Elle le verse à sa contemplation, fasciné qu'il est devant le spectacle de la terre, écrin de la vie des hommes dont ils font pourtant si peu de cas. Somptueux décor qui le transporte en méditation, inépuisable source d'inspiration dans la compagnie de ceux qui vivent la terre sans l'avilir d'orgueil et de cupidité, les animaux. Il y a toujours des chevaux, des chiens, dans la proximité de ses personnages.



Cet ouvrage est écrit comme se raconte l'histoire dans la conversation. Un fouillis d'idées traversent l'esprit du narrateur et donne lieu à de longues tirades de monologues décousus où s'enchaînent pêle-mêle des événements parfois sans rapport les uns avec les autres. le rythme est tel qu'il n'est point de place pour l'apitoiement. C'est la délivrance brute et spontanée de coeurs qui se confessent plus qu'ils ne se confient. C'est un style pauvre en conjonctions propres à faire rebondir le récit et entretenir le suspens. L'esprit se vide de ses pensées dans un flot que ne retient aucune pudeur.



Les enfants doivent-ils se culpabiliser des méfaits de leurs ascendants ? Dalva veut comprendre qui pleure en elle.



Formidable texte sur les traces que l'histoire grave dans les gènes des générations.



Formidable ode à la nature qui doit en digérer une autre, humaine celle-là, leurrée par ses chimères.



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Dalva

Délivrance! C'est le sentiment que j'ai eu en terminant ce livre. Il se compose en trois parties: la première racontée par Dalva elle même (présent), la deuxième racontée par son petit ami professeur qui étudie les journaux de l'arrière grand-père de Dalva (missionnaire impliqué dans la défense des sioux) et la troisième à nouveau par Dalva. Certes on ne peut que tomber amoureux de Dalva, femme libre capable de se débrouiller toute seule dans la nature hostile de son Nebraska natal. Certes on est sensibilisé à la cause des amérindiens et on a envie d'en savoir un peut plus après la lecture du livre (notamment à propos des grandes figures sioux, de la "danse des fantômes", du massacre des indiens). Mais le style d'écriture ne m'a pas plu du tout. C'est très dense et bourré de sous-entendus. Chaque mot a son importance. On ne peut pas le lire à la légère. Ce qui m'a le plus gênée, c'est la deuxième partie racontée par le professeur que j'ai trouvée ultra ennuyante. En outre, dans le journal de l'arrière grand père de Dalva, c'est bourré d'allusions que je n'ai pas toutes comprises faute de connaissances géopolitiques et historiques de la cause des sioux.
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Dalva

Quelques difficultés pour rentrer dans l'histoire, le temps que je m'habitue aux nombreux aller-retour dans le temps, que je distingue les personnages centraux des secondaires et que je maitrise les fantaisies stylistiques de l'auteur. Puis je dois avouer que l'histoire m'a captivé avec des hauts et des bas : des longueurs (les personnages de Jim Harrison sont bavards, suivi par des passages d'une grande beauté littéraire... Au moment où l'on s'apprête à poser le livre ou à sauter quelques pages, on tombe sur une scène d'une intensité à couper le souffle, ou sur une description grandiose d'un coin de nature ou d'un lieu de vie. Bref j'ai tenu jusqu'au bout, alors que - selon mes habitudes de lecture - j'aurais dû remettre la lecture de la fin à plus tard. J'ai hésité sur la note à mettre à cet ouvrage. C'est plus facile à faire lorsque l'on est enthousiaste ou dégoûté ; là j'avoue que j'ai peut-être tranché de manière un peu sévère. Je vais sans doute laisser passer quelques temps avant d'ouvrir un autre livre du même auteur... Céder alors que je n'en ai pas envie avec certitude. Ecrivain talentueux, j'en suis convaincu !
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Dalva

Dalva est américaine avec 1/8 de sang indien.

Dalva a été amoureuse, enceinte très jeune et elle a dû abandonner son bébé.

C’est une femme libre, indépendante qui, a 40 ans décide de revenir au ranch dont elle a hérité pour se mettre en quête de son passé familial.

Pour se faire elle va demander à son ami Michaël de l’aider et revenir ainsi sur l’histoire de 3 générations dans des Etats américains de toute beauté.

Ses escapades à cheval, ses baignades dans des lacs et ses virées en voiture donnent envie.



J’ai eu beaucoup de mal avec ce livre dès le début.

En fait je ne comprenais pas !

Et lorsque j’ai intégré sa construction avec récits actuels et flash back j’ai bien aimé.

Je ne regrette pas d’avoir persévéré.
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Dalva

Il n'était que temps de découvrir enfin ce grand écrivain américain (1937-2016). 500 pages de l'histoire de Dalva, 45 ans lorsqu'elle entreprend de la relater à la première personne, avant de céder la plume à son petit ami et fantasque professeur d'université Michaël, pour ensuite revenir au premier plan dans le dernier tiers.



Le romancier nous entraîne dans les circonvolutions d'un passé complexe, remontant jusqu'au XIXe siècle, aux origines indiennes de Dalva. Virtuosité indéniable dans cette façon de mêler sans cesse le présent (1986) et des réminiscences personnelles et historiques – le journal de l'ancêtre de Dalva que Michaël étudie. On ne se perd pas, on s'imprègne au contraire progressivement des émotions des personnages, tout en suivant la résolution lente et douloureuse du drame familial personnel subi par Dalva à l'âge de 18 ans à peine.



Mon regard sur l'Amérique des pionniers en aura été bouleversée, jetant un éclairage nouveau, et noir, sur leurs mœurs et leur esprit conquérant – voire destructeur.

Un style, une construction très audacieux et personnels. Jim Harrison confirme sa réputation !
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