Jeffrey E. Young: From Cognitive Therapy to Schema Therapy and Beyond
Fuir équivaut à renoncer à nos émotions. Nous ne ressentons pas. Nous nous déplaçons dans une sorte d'engourdissement, incapables de faire l'expérience tant du plaisir que de la douleur.
La notion de Schéma Précoce est totalement compatible avec les données actuelles des neurosciences. Il est permis de considérer le Schéma comme un engramme, soit une trace cérébrale, tout comme dans le cadre
de la mémoire déclarative à long terme. Le Schéma est encodé dans les synapses d’un réseau de neurones qui, au travers de ses connexions, établit des associations entre les différents constituants du Schéma : des souvenirs sensoriels d’événements vécus anciens (avec toutes leurs modalités : visuelle, auditive, olfactive, tactile, gustative), des sensations corporelles, des émotions, des cognitions
Notre réaction à la séparation d'avec une personne qui prend soin de nous semble en partie innée. La séparation d'avec la mère est un facteur vital dans la vie du nouveau-né. Dans tout le règne animal, la survie du nouveau-né dépend de la mère et, le plus souvent, un nouveau-né qui perd sa mère est condamné à mourir. Les nourrissons agissent d'instinct, de façon à prévenir toute séparation d'avec la mère. Ils pleurent et crient leur angoisse.
Un autre aspect important de la thérapie cognitive est le rôle de la chronologie dans les cognitions : les pensées automatiques sont contemporaines des émotions et expriment le ressenti du sujet (« je suis en colère parce qu’on ne me respecte pas ») ; ensuite viennent des pensées qui orientent
le comportement (« j’ai envie de crier et de partir ») ; puis des pensées qui surviennent après le comportement (« je suis agressif »). Ce dernier type de pensées, fruit des conséquences des comportements, évaluations du sujet sur lui-même, ont un effet important – positif ou négatif – sur la confiance
en soi et sur l’estime de soi.