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Au programme :
L'Édito de Patrick Cohen - Agriculteurs : Attal cède sur les pesticides
Invité : Jean Viard - Sociologue & directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS & Auteur Une émeute est le langage de ceux qui ne sont pas entendus - éd. L'Aube
Agriculteurs : de nouvelles annonces pour calmer la colère
Crise agricole : la FNSEA appelle à suspendre les blocages
Agriculteur, une profession trop peu valorisée ?
Gabriel Attal : « Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies. »
Les Français en demande d'autorité ?
Rachida Dati veut relancer les MJC
Invité : Antton Rouget - Journaliste au pôle Enquêtes de Médiapart
Amélie Oudéa-Castéra au coeur d'une nouvelle affaire ?
Profs en grève : A. Oudéa-Castéra à l'épreuve de la rue
Amélie Oudéa-Castéra, le caillou dans la chaussure de Macron ?
Amélie Oudéa-Castéra, ministre empêchée ?
Amélie Oudéa-Castéra : peut-elle tenir à l'Éducation nationale ?
La Story de Mohamed Bouhafsi - Mort de Lucas aux urgences : une enquête ouverte
Le 5 sur 5 :
Ukraine : accord des 27 sur une aide de 50 milliards d'euros
Guerre en Ukraine : les combats se poursuivent avec la Russie
Taylor Swift au coeur d'une nouvelle théorie du complot
Facebook : les excuses de Mark Zuckerberg
Australie : un enfant se retrouve coincé dans une machine à pince
Los Angeles : prête à tout pour retrouver son chien
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J'aime penser que nous passons dans le temps, et que ce n'est pas le temps qui passe.
Nos archaïsmes nous préparent de la pire manière à une civilisation du travail robotique et numérique dont nous ignorons tout mais dont l'avénement est certain.
Aujourd'hui, dans notre société de l'art de vivre, c'est la qualité du commun qui attire l'habitant, et l'entreprise suit sa main d'œuvre rare.
J'aime bien le système de Marseille, où il y a des "quartiers" totémiques par communauté, sans que jamais la majorité de la communauté n'y réside, ni que la majorité de la population n'y soit de même origine. C'est une organisation intelligente de notre plus grande ville migrante, que l'on refuse cependant encore aux derniers arrivés.
Mais il faut que, vous aussi, vous compreniez ce nouvel espace politique et productif qui vous est ouvert. Non pour dire : "On vous l'avait bien dit", mais pour vous en saisir et proposer l'agriculture d'un monde durable auquel nous aspirons tous. La balle est dans votre camp. La société ne peut décider sans vous, sans votre volonté, sans votre expertise, sans votre participation aux débats et aux expérimentations. Il vous faut construire de nouveaux discours, de nouvelles perspectives, pour qu'il devienne possible de sceller un nouveau pacte politique agriculture/société; pour construire une alliance autour de l'agriculture aux fins de lutter contre les risques de mutation climatique et de pénurie d'aliments et d'énergie. Pour ce faire, il faut faire front, tous, gens de la terre ou non, tournés vers demain.
Les paysans doivent être des acteurs politiques, techniques et scientifiques de cette solution. Il ne s'agit pas de vouloir revenir "au bon vieux temps d'hier", qui est largement un mythe moderne, urbain et arfois "néobaba". Non : l'enjeu est de proposer un nouveau contrat à la société sur les questions agricoles, les ressources énergétiques, le développement durable, la lutte contre le réchauffement climatique, l'usage des territoires... Vous pouvez en devenir un des acteurs majeurs. Car vous êtes au coeur d'une économie de la production de ressources renouvelables, avec le soleil, le vent, la force des fleuves et des marées...
Ceux qu'hier on disait mineurs, marginaux ou archaïques, les femmes, les Noirs, les paysans, les minorités culturelles ou sexuelles, les peuples premiers... sont peu à peu introduits ou réintroduits dans la diversité nécessaire du monde. Les cultures de la rareté, les savoir-faire locaux, les originalités alimentaires redeviennent des stocks de savoirs et d'expérience à protéger et à considérer. Il y a là des richesses hier délaissées, interdites voire méprisées, qui peuvent devenir des atouts de vie et de développement, à l'égal des découvertes les plus savantes et des technologies les plus pointues.
La gauche est l’alliance de ceux qui ne possèdent que leurs bras et leur cerveau. Ni capital, ni terre, ni ordre religieux ou militaire. Des femmes et des hommes voulant porter leur vie, des travailleurs et des intellectuels, donc, cherchant ensemble un chemin, un sens un destin et un avenir. Or, durant ces quarante dernières années, les ventes moyennes d’un essai sur les questions de société sont passées de 1600 à 700 exemplaires. L’aura de la pensée a reculé. Le désir de connaître et de comprendre a cédé.
Les restos du cœur sont le dernier bouclier des pauvres. Un bouclier tenu par 58 000 bénévoles. Un bouclier créé en 1985, comme on le sait, par Coluche, qui, on le sait moins, avait obtenu de Jacques Delors l’ouverture des frigos de stockage européens. Une Europe qui était alors une espérance. Et une protection. Et rappelons que les pauvres de ce pays sont d’abord des femmes seules avec enfants. Elles représentent 53% des 830 000 personnes aidées par les Restos.
Cette société tri polaire - classe nomade créatrice, anciennes classes dominantes, « quartiers populaires » - n'a pas encore de mot et de récit. Pas assez, en tout cas. Mais rien ne sert de vouloir revenir en arrière. L'enjeu est de penser la place des nomades créatifs émergents et, en même temps, les liens et les lieux respectueux des anciens groupes sociaux et qui leur ouvrent un chemin vers le futur.