Plateau Jean Tabary
Alors que
René GOSCINNY vient de mourir,
Jean TABARY, le dessinateur d'Iznogoud, est invité sur le plateau du
journal. Interviewé par Patrick LECOCQ, il évoque la création du personnage d'Iznogoud par
René GOSCINNY ainsi que sa
collaboration avec l'auteur. En alternance avec des inserts de la
bande dessinée,
Jean TABARY explique l'importance de
René GOSCINNY dans la
bande dessinée et...
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(Iznogoud): Tu veux dire que tu viens du temps futur?
(Le dessinateur): Ah non! Ah non! Moi, je viens du présent, vous, vous êtes le passé. Votre raisonnement est imparfait.
(Iznogoud): Eh bien, je vais être impératif: prouve-le!
(Le dessinateur): Votre auxiliaire est plus poli que vous!
(Dilat Larath): Écoutez, si vous voulez vous comprendre, conjuguez vos efforts!
Les féroces guerriers avançaient en rasant tout sur leur passage.
- Non seulement vous avez tout rasé, mais il faut encore que vous preniez mon or ?
- Oui. Ce n'est que demain qu'on rase gratis.
("La Horde")
IZNOGOUD : Un éléphant ! Le règne du calife pour un éléphant !
(P. S. : Joli petit clin d'œil de Goscinny à Shakespeare dont je ne suis pas certaine que la majorité des enfants puisse le déceler facilement. Il faut évidemment mesurer le décalage avec le célèbre vers iambique de Richard III : « A horse ! a horse ! my kingdom for a horse ! »)
DILAT LARAHT : Il y a bien un marchand d'articles de magie qui vient de s'installer à Bagdad, mais...
IZNOGOUD : Qui est-ce ? Qui est-ce ?
DILAT LARAHT : C'est un Perse, je crois... un Mède... Je ne me souviens pas de son nom, mais je connais son adresse.
IZNOGOUD : Allons-y ! Conduis-moi !
(Ils arrivent à une porte avec un écriteau : INDJAPAHN.)
DILAT LARAHT : C'est bien ça, patron. Le Mède Indjapahn...
LE GÉNIE.
(Boulvarosman): Regardez-moi dans les yeux!
(Iznogoud): Ah non! Pas moi! Lui!
(Dilat Larath): Moi? Non! Vous!
(Iznogoud): Pas moi! Toi!
(Dilat Larath): Pourquoi moi et pas vous?
(Boulvarosman): Avec un dialogue comme ça, nous sommes mal partis pour les prix littéraires.
IZNOGOUD : J'aime autant être empalé que de ne pas m'asseoir sur le trône !
DILAT LARAHT : Ne prenez pas les choses du mauvais côté. Peut-être qu'un événement fortuit viendra bientôt aider vos nobles desseins.
(ET, PAS PLUS TARD QUE LE LENDEMAIN…)
DILAT LARAHT : Patron ! Ça y est ! Un événement vient de fortuiter !
IZNOGOUD : Regarde cette carte. Tu reconnais ? (Il déroule une grande feuille toute blanche.)
DILAT LARAHT : Non.
IZNOGOUD : C'est une carte détaillée du désert au 50 000 ème, ignorant !
Laissons là le Mandarin Litchi occupant ses paisibles loisirs à observer le vol des canards laqués au-dessus des champs de riz cantonais…
Le calife ne fait rien, et il le fait bien. Il sort rarement de son palais, où il se distrait paisiblement en jouant aux échecs. Il ne perd jamais, car, son adversaire, en bon courtisan, lui signale les coups.
LE COURTISAN : Attention, Commandeur des croyants ! Si vous bougez votre esclave, je prends votre caravansérail avec mon janissaire et je fais échec au sultan !
LE CHASSEUR DE TIGRE : Voici un article importé qui vous fera de l'usage et vous donnera de la satisfaction. Pur tigre. Douze mille maravédis.
(Une heure plus tard…)
LE CHASSEUR DE TIGRE : À bientôt. C'est un plaisir de faire des affaires avec vous !
LE CALIFE : Il a fallu marchander un peu, mais ça valait la peine… Quatre maravédis, ce n'est pas cher !