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4.1/5 (sur 79 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 15/07/1922
Mort(e) à : Paris , le 15/03/2019
Biographie :

Jean-Pierre Richard est un critique littéraire.

Il est entré à l'École normale supérieure en 1941 dont il ressort agrégé de lettres en 1944. Il sera docteur ès lettres en 1962.

Après avoir enseigné aux Instituts français de Londres (1949-1958) et d'Espagne, Jean-Pierre Richard a enseigné à l'Université de Vincennes de 1969 à 1977, puis à l'Université Paris IV-Sorbonne de 1978 à 1984.

Depuis la parution de "Littérature et Sensation" qui le révèle en 1954, il n'a cessé d'explorer le lien qui unit, chez des écrivains du XIXe et du XXe siècle, l'écriture et l'expérience intime du monde. Ainsi, à propos de Stendhal, Flaubert, Fromentin et les Goncourt, auxquels est consacré ce premier essai, il met au jour l'importance de l'univers matériel et des sensations qu'il définit.

Dans "Poésie et Profondeur" (1955), il précise l'enjeu de son étude : retrouver le "moment premier de la création littéraire" ; saisir l'instant où d'un même projet se construisent l'homme, l'écrivain et l'œuvre.

L'étude de Richard s'est également penchée sur l'univers de Mallarmé, afin de noter la part de rêverie qui suscite la création littéraire.

Inspiré par les théories de Gaston Bachelard (1884-1962) et les œuvres de Georges Poulet (1902-1991), Jean-Pierre Richard propose une critique influencée par la psychologie et par les idées de rêve et de recherche instinctive du bonheur.

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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
40e d'écriture [sur Philippe Djian ]

Mais comment bien écrire ? Par une attitude qui consulte à exalter à tout prix cette vitalité du vivant, à trouver les mots qui soulèvent, quasi musculairement, le monde au-dessus de lui-même. (p. 141)
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Reste [chez Baudelaire] le choix du virtuel : arrêter l'intensité en elle-même, faire que la puissance soit toujours en puissance, et ne succombe jamais à la tentation de l'acte. L'intense s'y replie sur soi ; il s'assoupit dans la conscience d'une vigueur intacte et à chaque instant mobilisable ; il s'entretient et se préserve dans l'imagination jamais réalisée d'une intensité future. C'est l'amour des navires à l'ancre, pleins de promesses de voyage, des femmes endormies, riches de réveils érotiques, de chats surtout, "puissants et doux", aux griffes enfoncées, aux "reins féconds, pleins d'étincelles magiques", et en qui sommeille une terrible détente :

Retiens les griffes de ta patte...
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton dos électrique...

La virtualité s'incarne exactement dans la félinité : rien ne s'y accomplit mais tout, souplesse de la chair, énigme du regard, électricité de la pelure, annonce que quelque chose pourrait, va se produire. La paresse semble y mûrir le bond. L'intense y est doté d'une beauté conditionnelle ; il enrichit le réel de toute l'élasticité du possible ; c'est demain que la vraie vie commence : aujourd'hui appartient au seul loisir.
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C’est ce même moment, cette même fulgurante naissance de la pensée à elle-même que décrit aussi la fameuse lettre du Voyant : « JE est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute… » Un autre, on ne sait comment issu du JE, mais qui « bondit » d’un seul coup de la profondeur intérieure sur le « devant de la scène » et l’emplit de sa frénésie. L’ancienne, la morose unité du moi éclate soudain et se métamorphose en une multiplicité véhémente. Et dans le même mouvement les choses se libèrent aussi ; elles échappent à l’empire de l’habitude ou de la raison ; elles jaillissent et s’éparpillent aux quatre coins d’un ciel tout neuf.

("Rimbaud ou la poésie du devenir")
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Que dire de la séduction immédiate, presque brutale, provoquée chez moi par un texte de Michon ? C'est l'effet, il me semble, d'une énergie de la langue, d'une très singulière vitalité d'énonciation : avec la prise, ou surprise, d'une voix tout à la fois lyrique et railleuse, d'un rythme, présent, perdu, toujours à l'oeuvre dans le courant de la narration, d'une scansion, en somme, capable d'informer la matière des mots et le tissu d'un monde.
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Autour des objets les plus opaques, les plus neutres, l'exaltation lyrique va étendre une limpidité merveilleuse qui éclairera comme par contagion leur transparence intérieure, et qui les rendra perméables à tout un jeu d'associations et de significations nouvelles. Point ici d'objet privilégié ; c'est l'insignifiant qui se creuse, qui incarne soudain « toute la profondeur de la vie » et qui en devient le « symbole ». « A travers le milieu magique de la rêverie », dans «les épaisseurs transparentes » de l'opium ou du langage, s'opère alors cette ouverture réciproque des divers objets du monde qui fait de tout grand poème baudelairien une véritable annonciation sensible. Mots, rythme, images, sentiments, tout y devient poreux, résonnant, translucide. Tout s'y charge d'échos, s'y échappe et s'y rejoint en tout ; et tout s'y déroule dans ce climat de solennité qui distingue pour Baudelaire la grande poésie. C'est la noblesse d'une opération sacramentelle, d'un déroulement magique, d'une harmonie en train de naître, d'une unité sensible en voie de construction mais qui ne peut sans doute se réaliser pleinement qu'une fois le poème achevé et dans le parfait silence où il s'anéantit. Le poème est alors comme un brouillard qui se dissipe, comme une opacité qui se finit en transparence. Mais cette fin est aussi un dépassement : la grande poésie a, nous dit magnifiquement Baudelaire, la démarche lente des grands fleuves « qui s'approchent de la mer, leur mort et leur infini ».

(« Profondeur de Baudelaire »)
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Le pessimisme fantastique de Poe débouche donc sur un optimisme de la raison qui le situe, dans l'échelle des déchiffreurs d'énigmes et des explorateurs de mondes, tout près de ces deux autres pionniers de l'invisible que furent Jules Verne et Conan Doyle. Poe les dépasse seulement par le caractère métaphysique de son ambition : toute son œuvre, écrit Baudelaire, est emportée « dans une incessante ascension vers l'Infini », « une entraînante aspiration vers l'Unité », un mouvement passionnément rationnel qui voudrait toujours dépasser la diversité des probables, et découvrir, au fond du gouffre des possibles, le point fixe où gît l'unique vérité.
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Une seule rêverie consolante, celle de l'orage – "Eau, quand donc pleuvras-tu ? Quand tonneras-tu, foudre ?" – réussit à réunir en elle le double désir d'une irrigation par l'eau et d'un réveil par le feu. Et ces deux rêves apparemment contradictoires ne traduisent au fond qu'une seule nostalgie, celle d'une fécondité intacte, ou, pour user du vocabulaire baudelairien, d'un luxe intérieur retrouvé.
Ce luxe existentiel, nul doute que la "vaporisation du moi" ne le compromette dans la mesure même où elle le manifeste. Toute expression est aussi une diminution.

(« Profondeur de Baudelaire »)
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L'écrivain du tout petit assume quant à lui l'hiatus premier qui fonde ses héros, et qui lui permet, au deuxième degré, d'en devenir le biographe. Situé entre être et rien (tous deux animateurs de figures multiples), pétri, mot aimé de Michon, d'être et de rien, son roman célèbre l'existence de ceux qui ne sont ni tout à fait personne, ni tout à fait quelqu'un, ou les deux peut-être à la fois. Heureux donc les minuscules, puisque le royaume des Lettres est à eux - et, à travers eux, à nous.
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Ces huit mini-biographies (un garçon de ferme parti aux colonies; deux grands-parents; un paysan devenu peut-être bagnard; un camarade de lycée; un voisin d'hôpital; un curé de campagne; une maîtresse secourable; une jeune sœur morte) finissent par n'en constituer qu'une seule, une sorte d'autobiographie oblique et éclatée. Ou plus peut-être qu'à la constituer elles contribuent à en interroger les fondements possibles, elles permettent au narrateur de questionner le rapport difficile qui l'unit à ses propres mots: pourquoi, comment devient-on un écrivain?
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p.9: "Le monde crée en moi le lieu de son accueil"
Jean Wahl
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