Jean Pierre Barberine

Il faut s'attendre à se réveiller un jour n'importe quand et voir la fin déjà là et se dire merde j'ai pas eu le temps de rien. Pourtant tout paraissait tranquillement éternel c'est ce qu'on pensera. Personne nous avait prévenu. Il faut qu'on s'attende tous à se laisser surprendre il est sûr. C'est aussi simple que la nuit ici. Tu sors de bars en bars tu te laisse porter par la dérive nonchalante. Distrait par les conversations les joies locales la fumette qui tourne sans pause. Tout est merveilleusement à sa place. Tu égrènes les "canas" en constatant la beauté des filles qui dansent et qui rient. Puis y a toujours un qui décide à un moment qu'on bouge encore une fois pour se jeter la dernière. L'avant dernière était déjà la dernière donc on continue. Ça pourrait durer toujours ce petit jeu sauf que cette fois on pousse la porte et on se retrouve sous le soleil. Il est neuf heures du matin peut-être dix heures on s'est rendu compte de rien et on est saisi voilà.