Citations de Jean Paulhan (57)
Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué.
C’est peu de chose, dis-tu.
Oui, c’est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles.
La rivière coule nue
Les jeunes arbres vont vivre
Dans les bois
Cette idée venue toute seule
T'a fait dépêcher
Pourtant tu es sorti pour ton plaisir.
J'espère vivre jusqu'à ma mort.
Un critique ne doit jamais hésiter à se rendre ridicule.
Je crois que le langage contient la clé de tous les problèmes qui nous préoccupent.
Je suis le riz, et vous êtes l'eau :
Ils ne se quittent pas dans les champs,
Ils ne se séparent pas dans le village ;
Mais chaque fois qu'ils se rencontrent,
C'est entre eux un amour nouveau.
[...] l'un de ces livres qui marquent leur lecteur - qui ne le laissent pas tout à fait, ou pas du tout, tel qu'ils l'ont trouvé : curieusement mêlés à l'influence qu'ils exercent, et se transformant avec elle. Après quelques années, ce ne sont plus les mêmes livres. De sorte que les premiers critiques semblent avoir été un peu nigauds. Mais tant pis, un critique ne doit jamais hésiter à se rendre ridicule.
Préface à L'histoire d'O (édition 1965)
Qui veut se connaître, qu’il ouvre un livre.
Il s'agit, pour Saint-Augustin, d'user en tout cas des mots, non seulement avant qu'ils résonnent, mais avant même que l'âme forme la moindre idée de leur bruit. [...]
Qui songe cependant à l'histoire du surréalisme : à tant de manifestes à grand fracas, d'exclusions, de congrès et de fédérations universelles (Trotsky en fût-il président), n'évite pas de penser, non sans tristesse, qu'il n'est pas toujours possible à un homme de dire ce qu'il sait. Breton est mort. Tout est à recommencer.
1967
Paulhan observait en outre, assez drôlement qu'un problème a l'avantage de n'être qu'un problème, tandis qu'une solution "en pose mille"
C'est du moins ce qu'il* semble dire dans une lettre à son petit fils Jacques, au sujet de la philosophie " Si tu attends d'elle qu'elle t'apprenne des choses, eh bien tu peux être tranquille, elle ne t'apprendra rien du tout. Mais si tu te contentes d'y voir une invitation à te faire toi-même ta philosophie, il te reste un peu d'espoir"
*Paulhan
Je suis le gros sel qui vient de l'Ouest.
Je suis le miel épais qui vient de l'Est.
Goûtez-le, petites filles :
Il est doux et savoureux.
Il y a des cas où l'on a affaire à des gens tellement inquiets que toute la clarté du monde n'y fait rien. (p.17)
Les ingénieurs, entrepreneurs et maçons qui ont bâti le mur de l'Atlantique se promènent bien tranquillement [...] ils bâtissent les murs des nouvelles prisons où l'on enferme les journalistes qui ont eu le tort d'écrire que le mur de l'Atlantique était bien construit.
toutes les critiques sont justes ,tous les critiques sont justes .il ne reste qu'a les comprendre .
Le cahier de doléances des habitants de Caillan (Languedoc) en 1789, demande que tous les français soient anoblis.
Le jour où votre femme vous sera imposée par le médecin de la famille, et où les seuls auteurs bien vus du gouvernement verront leurs pièces jouées, vous découvrirez à votre surprise l'agrément qu'il peut y avoir à vivre sans théâtre, et sans épouse.
la postérité c'est presque toujours les vulgarisateurs des vulgarisateurs
Ce peut être là un propos hardi, qui exigerait plus de patience encore et plus de génie que je n'ai pu lui en donner. Du moins n'est-il pas purement absurde. Car nous ne cessons de réfléchir, de parler et d'écrire comme si ces lois existaient. Mieux, comme si nous les avions connues de tout temps.