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Citation de aleatoire


Des Allemands s'étaient montrés, prudemment, à l'entrée de la grand-rue. . Chasseriau, Pinette et Clapot firent feu. Les têtes disparurent.
"Ce coup-ci, on est repérés."
De nouveau le silence. Mathieu pensa :"Qu'est-ce qu'ils préparent ?" Dans la rue vide, quatre morts ; un peu plus loin, deux autres : tout ce que nous avons pu faire. A présent il fallait finir la besogne, se faire tuer. Et pour eux, qu'est-ce que c'est ? Dix minutes de retard sur l'horaire prévu.

Dans le clocher d'une église. Mathieu baissa les yeux. Sous leurs pieds il y avait cette odeur de poivre et d'encens, cette fraîcheur et les vitraux qui luisaient faiblement dans les ténèbres de la foi. Sous leurs pieds, il y avait la confiance et l'espoir. Il avait froid ; il voyait le ciel, il respirait le ciel, il pensait avec du ciel, il était nu sur un glacier, très haut ; très loin au-dessous de lui, il y avait son enfance.(...)

La terre haussait vers ce mourant son visage renversé, le ciel chaviré coulait à travers lui avec toutes ses étoiles : mais Mathieu guettait sans daigner ramasser ces cadeaux inutiles.(...)

Mathieu s'en fut dans un coin et fouilla des yeux la campagne. Il pensait qu'il allait mourir et ça lui semblait drôle. Il regardait les toits obscurs, la douce phosphorescence de la route entre les arbres bleus, toute cette terre somptueuse et inhabitable et il pensait : je meurs pour rien.(...)

Mes yeux éteindront le monde et le fermeront pour toujours.
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