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Citations de Jean Papin (28)


Nous constatons que nous obtenons la connaissance de la causalité (vers le passé) grâce à nos facultés cognitives et la connaissance ou, tout au moins, l’espérance de la finalité (vers le futur) par la volonté. Ce qui mène à dire que le temps ne doit pas être pensé en termes d’éternité mais en termes d’extension ou de prolifération de l’acte (extension pour le temps chronologique, prolifération pour le temps psychologique). La cause efficiente dans le passé et la cause finale dans l’avenir obtiennent ainsi strictement le même statut, car futur et passé ont alors une existence identique. Dans le monde empirique du « chaos organisé », l’irréversibilité du temps apparaît comme un fait. Si notre information est incomplète (et, à ce niveau il est peu probable qu’elle ne le soit pas) il s’agit seulement d’une illusion d’irréversibilité dont nous ne pouvons nous défaire.
Dans la sphère psycho-mentale ou dans le contexte qui n’implique plus l’entropie, mais un étirement de l’acte, la réversibilité devient un état de droit.
Les yogin sont passés maîtres dans l’art de parcourir le temps, parce qu’ils savent précisément se situer dans l’instant présent, dans un temps particulier où le passé et le futur sont abolis et à partir duquel tout est possible ; la seule efficience véritable étant l’instantanéité.
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La conclusion libertine mise à part, recevoir des invités exige autant de sollicitude que l’accueil d’un amant ou d’une belle maîtresse.
Il convient d’être attentif, d’exciter et de satisfaire leur appétit et de leur offrir un cadre plaisant. Un célèbre texte érotique sanskrit du XVIe siècle donne le ton « Pour recevoir… il n’existe pas de meilleur emplacement que sa propre maison. Elle doit être spacieuse, très accueillante, ben crépie de blanc et décorée de jolies peintures. L’endroit rêvé est une terrasse surélevée ou brûle beaucoup d’encens d’agalloche dont le parfum se mêle à celui des fleurs. A l’intérieur, chanteurs, musiciens et danseurs contribueront à parfaire l’ambiance. Il faut aussi soigner l’éclairage : les lanternes doivent être placées de telle sorte que la lumière soit splendide… »
Si vous tenez à recevoir à l’indienne et ne craignez pas de surprendre, à défaut de danseurs, musiciens et d’encens d’agalloche, vous pouvez faire asseoir vos convives autour d’une belle table très basse, sur des tapis moelleux jonchés de coussins et de pétales de rose. Vous leur proposerez de manger avec les doigts (avec le bout des doigts de la main droite exclusivement ; la gauche servant à des besognes postérieurs, le lendemain, quand le piment aura fait son effet…)
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L’activité se caractérise par l’agitation et la dispersion. Liée à l’expansion, elle l’est aussi au désir et à l’intention. Son devenir est l’extériorité en actes égocentriques…..
Si on ne saisit pas du dedans le centre vide du Moi où le temps s’abolit, nos actions n’ont aucune gratuité. Pas la moindre perfection. On n’agit pas, on réagit avec humeur. Et on confond humeur et spontanéité. Tous nos actes deviennent des réactions. Et ces réactions déterminent désormais l’activité, sont la cause du trouble et de la confusion et entraînent l’oubli de la Conscience ou, comme le disent les maîtres de l’école spanda « la perte de la saveur de la suprême vibration ».
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L’extrême servitude qui condamne l’homme à errer dans la confusion et à s’user dans la distraction de l’objectivité sécuritaire se transforme parfois en stimulant providentiel. Si elle le pousse plus volontiers à devenir quelque chose ou quelqu’un et à dilater son ego, elle peut aussi lui suggérer l’intérêt de s’en délivrer et l’urgence de la quête intérieure. Mais, en général, les deux impulsions s’entremêlent et la première remporte la victoire, car le laisser-aller s’avère plus commode que le lâcher- prise. Il en découle un réveil du conflit entre le personnage et la Personne (purusa), entre l’ego et le vrai Moi (aham), entre « je suis » et ce que je pense qu’il « faudrait devenir ». Le conflit nous fourvoie bientôt dans la morale et, en guise de soulagement, nous assistons à un renouveau du karman, parce que subsiste le désir, qui est toujours le désir de faire, même quand celui-ci se veut désir de ne pas faire.
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Il y a trois grandes gastronomies : la chinoise, l’indienne et la française. Sans conteste aucun, les cinq honorables cuisines de l’Empire du Milieu se placent au premier rang. Nous laisserons aux historiens et aux « goûteurs » professionnels la responsabilité d’attribuer la seconde place à la France ou à l’Inde. Quoi qu’il en soit, elles possèdent toutes trois la triple marque d’une authentique gastronomie : une indiscutable sapidité, un caractère unique, souverain et immédiatement discernable, enfin une étonnante variété de compositions.
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Lorsqu’(une personne a reçu) cette grâce, sa nature véritable, comme il est décrit ci-dessous, apparaît clairement. Toutes choses sont alors rendues possibles à cette personne. Ainsi que le dira (Bhāskara) par la suite : « La vraie nature d’une personne (svasvarūpa) est Śiva directement apparent (sakṣāt) ».
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Le yoga s’interdit l’analyse, qu’il considère comme un obstacle, et vise la supraconscience. Il n’a ni les mêmes méthodes ni les mêmes buts.
Car il ne s’agit pas de trouver une issue au mal de vivre provoqué par la vie moderne. Il s’agit de renoncer à ce genre de vie.
Il ne s’agit pas de rechercher la communication dans la détente. Il s’agit de réaliser que l’on est seul et qu’il faut trouver de l’intérieur.
Il ne s’agit pas d’affirmer sa personnalité, mais de perdre l’ego. De s’oublier soi-même.
Il ne s’agit pas de discuter, de s’analyser et d’étaler ses états d’âme, de libérer ses rêves et ses fantasmes. Il s’agit d’en maîtriser le flux et d’ambitionner, sinon leur destruction, au moins leur totale domination.
Il ne s’agit pas de chercher un abri et des consolations ou d’avoir la prétention d’améliorer la condition humaine.
Il s’agit d’un effort de lucidité, d’une quête de l’impeccabilité, d’une volonté de transgresser le mode humain en échappant à l’orgueil, d’une marche vers l’émancipation par rapport au monde. La libération définitive, qui est l’exact contraire d’une fuite.
Cette réalité se cache au-dedans de soi et nulle part ailleurs; car l’universel, inaccessible dans son infinitude, se retrouve à l’état de graine au plus profond de chaque vivant. C’est là qu’il faut aller le saisir. Et le yoga ne se borne pas à le dire, il fournit aussi les moyens d’entreprendre et de mener à bien ce voyage.
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D'un point de vue profane, c'est une décision suicidaire, puisqu'il s'agit à l'extrême d’un refus de bouger, de respirer et de penser. Du point de vue spirituel et yogique, il s'agit d'une mort initiatique, qui, en établissant volontairement l'intériorisation progressive et l'arrêt des fonctions physiques et mentales, débouche sur une renaissance et la découverte de 'l homme nouveau.
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Deux points ne soulèvent pourtant aucune contestation :
1) Il n’existe pas de continuité historique ou juridique du personnage, parce que l’Energie est libre et les agrégats subtils sont fluides ; n’ayant plus le support d’un corps physique après la mort, ils finissent, à la longue, par se dissoudre. Celui qui accomplit l’acte maintenant et celui qui en recueille le fruit dans une autre existence n’est pas la même personne. Sa biographie ne l’accompagne pas. C’est un individu nouveau et autonome qui hérite des bribes d’action semées par ses prédécesseurs. Cette conclusion, fidèle à la tradition hindoue, s’écarte considérablement de l’opinion commune et des croyances populaires divagantes.
En réalité, la seule pseudo-continuité est celle de la répétition ou de l’enchaînement des actes qui, en laissant des traces répétées, orientent les schémas formels, ceux de l’espèces ou du type d’individu par exemple.

2) Un parfait accord (c’est à peu près le seul !) relie brahmanisme, ou plus généralement, hindouisme et bouddhisme en ce qui concerne la cause de la transmigration, c’est-à-dire l’empreinte des actes, et la nécessité de s’en délivrer par le renoncement et tous les moyens possibles d’ascèse, classiques ou non.
Finalement, seul compte le dégagement de l’emprise du devenir, seul compte le temps aboli et seul importe le fait d’en avoir conscience ; d’en être le témoin…
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Nous n’avons aucun besoin d’approfondir une tradition pour nous rendre compte qu’elle vient du passé et qu’elle détermine entièrement nos expériences. C’est une évidence que vous refusez d’admettre car elle dérange les conventions. Et nous n’avons pas plus besoin d’un appui traditionnel et initiatique pour traverser des expériences décisives. Les expériences décisives ne proviennent jamais de la transmission.
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Encouragés par des interprétations hâtives, certains ont cru bon, aussi bien en Inde qu’en Occident, de décrire le yoga traditionnel et le Tantrisme comme deux systèmes opposés et inconciliables , deux visions incompatibles du monde. Cette conclusion provient d’une double méprise : premièrement, retenir uniquement du yoga sa volonté d’ascèse, son désir de suppression, et de refus des choses sensibles et des phénomènes au profit d’un isolement absolu qui serait la solution radicale au problème de la souffrance. deuxièmement, présenter le Tantrisme comme une théorie de l’acceptation systématique et ainsi de réduire un laxisme volontiers accompagné de dépravation de mœurs. Mais Tantra sur les organes aurai guère de sens. Et, lié au tantrisme, le yoga devient le chemin qui conduit à l’unique et indivisible réalité du couple conscience énergie, qui vainc la mort est magnifie la vie.
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Le yoga est d’abord une vision du monde. Ensuite une technique d’émancipation. Enfin une initiation.
Car aucune pratique ne se justifie sans doctrine et aucune connaissance expérimentale n’est accessible sans recours à l’enseignement de ceux qui la possèdent.
Il ne viendrait pas à l’idée d’un indien de dissocier le concept de la technique et encore moins d’amputer le yoga de sa première fonction explicative. En l’absence des motivations métaphysiques, les moyens d’appréhender la réalité lui sembleraient obscurs, non-appropriés et inefficaces. (…) Occulter la doctrine métaphysique équivaut à retirer au yoga sa raison d’être. La triturer et la déformer équivaut à le rendre nébuleux et vain.
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Il s'agit de contrôler le mental, ou principe de la pensée, dès qu'il entre en activité. Sa nature étant instable et inconstante, il faut parvenir à le diriger précisément et à volonté vers la conscience intérieure du Soi en arrêtant ses vagabondages incessants.
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L’obtention de la maîtrise psychique et mentale qui s'accompagne dans le Hatha yoga de celles des activités physiologiques, procède d'un renversement des orientations naturelles donnant à l'existence son caractère d'impermanence
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C’est seulement dans le śivaïsme ésotérique révélé par la forme terrible de Śiva – Bhairava – que la conscience commence à se reconnaître en son intégralité. Elle est au-delà de la dualité du bien et du mal, du pur et de l’impur, du corps et de l’esprit, du sensible et de l’intelligible, du transcendant et de l’immanent. Elle est adorée à travers des puissances féminines et sauvages, qui prennent possession de leurs adeptes pour les diviniser lors des grands banquets secrets enjoints par cette religion ésotérique. Le salut ne consiste plus à renoncer au corps et aux émotions, mais à les transmuter. Le salut n’a pas lieu malgré le corps, mais en lui, grâce à ce corps qu’il s’agit de dilater jusqu’à l’infini.
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Il y aura d’autres vies mais ce ne seront pas les nôtres. Notre histoire personnelle aura disparu. Toutefois, si nous avions su l‘effacer de notre vivant, nous n’en parlerions déjà plus. Elle n’aurait pas été. Dans le cas contraire, le réveil dans la naissance renouvelée ne sera accompagné d’aucune véritable mémoire. Le souvenir de nos vies antérieures n’est qu’un leurre psychique et ceux qui prétendent nous le faire retrouver sont des escrocs. Il ne s’agissait pas de nous ! Les impressions de déjà-vécu ne prouvent rien ; ce sont, en effets, des lambeaux de mémoires recueillis dans le fond commun et réintégrés à notre histoire actuelle.
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Exalter le dynamisme de la vie est autre chose que de tomber dans le piège de ses liens. A la différence de l’être incarné ordinaire, le pasu qui se laisse entraîner par la roue du samsara, l’adepte tantrique tente de rebrousser chemin en faisant tourner la « roue des énergies ». Son projet est d’éliminer l’effet pervers et dualisant des opérations mentales alternant d’un pôle à l’autre (vikalpa), car « tous les vikalpa constituent le samsara. Aucun autre lien ».
Ce qui ne cesse de l’émerveiller dans la vie c’est l’ébranlement de la Conscience que provoque la saisie de l’instant présent et non le monde empirique, puisque « ce qui est ici est bien là et ce qui n’est pas ici est nulle part ».
Une conscience émaillée des tourments de l’attachement, de l’ignorance, de la vanité, de la haine et de l’inclination personnelle, tel est le samsara. En être délivré est ce qu’on nomme « fin du devenir ». (moksa dharma). Et, en être délivré n’est point en sortir. Car on ne sort de rien, jamais. C’est lever le voile de l’ignorance, dessiller les yeux, se délivrer d’un mythe que nos habitudes mentales élevaient au rang d’unique réalité.
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La science parviendra peut être à avancer des preuves décisives et mathématiques, mais il est probable que son exploration ne dépassera jamais l’instant zéro, car au-delà l’observation instrumentale devient impossible. Dès lors nous entrons dans la subtilité du potentiel énergétique puis dans la Toute-conscience, rendue inaccessible par absence de trace matérielle, donc de tout rayonnement fossile. Ce domaine de la Conscience pure et vibrante n’est plus celui de la science mais celui des siddha, des êtres accomplis qui ont appréhendé la Totalité et s’y sont immergés, de telle sorte que « L’univers est l’expansion de la propre énergie du yogin ». ‘Siva sûtra,III,30)
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Cette conscience non organisée et qui nous échappe est faite d’instincts et de réflexes, d’insensibilité et de désirs et ne constitue pas, comme on le croit le véritable subconscient.
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Voici donc ces sept disciplines"
D'abord les six actes de purification (satkarman), puis les postures(asana) qui permettent d'acquérir la stabilité; les gestes et sceaux (mudra) qui donnent la fermeté; le retournement de l'activité sensorielle (pratyãharã) qui apporte quiétude; viennent ensuite le contrôle du souffle (prãnãyãma) assurant la légèreté; puis la contemplation (dhyãna) permettant la perception directe de la conscience du Soi (ãtman); enfin l'enstase (samãdhi) donant accès à l'émancipation et qui est sans aucun doute, l'ultime libération.
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