Le transhumanisme est un mouvement technico-scientifique international qui prétend augmenter à l'infini les performances physiques et mentales de l'être humain.
Aujourd'hui vous pouvez déjà faire séquencer votre ADN en une journée, pour, peut-être un jour, le réparer, tandis qu'Internet bouleverse nos modes d'apprentissage et nos relations sociales. Demain, l'intelligence artificielle aura-t-elle encore besoin de l'intelligence humaine et ferons-nous l'amour avec des robots?
Laurent Alexandre, Médecin et entrepreneur, et Jean-Michel Besnier, philosophe spécialiste des nouvelles technologies, confrontent leurs arguments et vous donnent les clés pour comprendre ce qui se joue à coups de milliards dans les labos des sociétés High Tech californiennes.
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Le réel n'est plus qu'un cas particulier de possible, que les techniques déploient à l'infini et dont la science se sert comme d'un instrument de mesure métaphysique.
La pratique de certains blogueurs compulsifs en témoigne, qui croit révéler la profondeur d'un être irremplaçable quand elle trahit en réalité la soif d'une expression sans destinataires, seulement entêtée d'elle-même, autrement dit : une vaine solitude. "Aimez-moi", réclame à tous vents l'internaute naturellement porté à l’égocentrisme, indiquez que vous m'avez lu, peu importe comment, un simple clic suffira"...
Lire est une conquête.
Cet effort de déchiffrer un univers mental, plus personne ne va le faire avec une tablette.
Lire, c'est résister.
C'est même le dernier acte de résistance à un monde entièrement huilé autour de la consommation.
Le propre de l'homme réside dans le déchirement entre sa vulnérabilité et son désir d'absolu. L'immortalité, c'est la répétition, l'ennui. Si l'on tue la mort, on tue le désir avec ce qu'il comporte de déchirements, de souffrances, d'exaltation.
Envidant les mots de leur substance, on fait mieux que jeter les bases d’un
nouveau langage qui pourrait encore se prêter à l’enquête philologique :
on ruine l’historicité même dont a besoin l’esprit pour se développer et
croître. En ce sens, l’atteinte délibérée au génie du langage expose à une
rupture de mémoire analogue à celle que provoque déjà l’obsolescence
d’un logiciel quand elle interdit soudain l’accès aux fichiers ayant
accueilli jadis nos données informatiques, et aussi, parfois, le contenu de
nos réflexions ou le récit de nos expériences.
L'explication de l'augmentation surprenante du nombre de cas d'autisme dans les statistiques. Entre 1975 et 2009, on serait passé d'un individu sur 5000 à un individu sur 110. Cette multiplication par cinquante en trente cinq ans ne tiendrait pas seulement à l'affinement du dépistage des troubles de la communication mais appellerait, dit-on, des hypothèses faisant intervenir des facteurs d"environnement combinés à des traits génétiques.
Notes :
Je partage volontiers cette hypothèse de l'influence de l'environnement sur les modifications de l'espèce. Et à mon avis, il n'est pas nécessaire qu'il y ai des traits génétiques pré-disposants à l'autisme. Ce serait plus rassurant, évidemment. Car actuellement, personne ne désire procréer un enfant autiste. Mais à mon humble avis, ce n'est pas le cas.
On sous-estime certainement l'influence de notre environnement sur les modifications constatées.
Le vivant est programmé pour s'adapter en permanence et aussi rapidement qu'il le peut, en se donnant un maximum de possibilités, d'ouvertures, de choix. Il suffit de se renseigner sur les ARN interférents. Je les appelle les "Adjudants du Renouveau Nécessaire" ;)
Nous fabriquons aujourd'hui, par les modifications importantes que nous apportons à notre environnement, les générations futures. Ils seront notre œuvre, comme nous sommes celle de nos prédécesseurs.
C'est une nouvelle version du Discours de la servitude volontaire d'Etienne de La Boétie qu'il faudrait écrire. D'où vient que les êtres cultivés que nous sommes' issus de la philosophie des Lumières et échaudés par les totalitarismes, se laissent ainsi asservir par leurs machines (...) ?
Neuf cents Français et treize cents Allemands sont morts chaque jour entre 1914 et 1918 : cette effrayante comptabilité résume ce que « le Soldat inconnu », dans son unicité abstraite, symbolise désormais.
La co-évolution du langage et de la technique aurait cessé d’ être le moteur de l’humanité et l’avenir de l’espèce aurait au contraire besoin qu’on se fie à la seule technicisation des rapports au monde et aux autres.
Si notre cerveau avait trois 'tierisphères' au lieu de deux hémisphères peut-être aurions nous programmé nos ordinateurs de façon plus subtile, ajoutant un "qui sait ?" à l'alternative oui/non.
Comme ce n'est pas le cas, nous réfléchissons spontanément de façon binaire, c'est à dire simpliste.
C'est plus fort que nous.
Plus fort, en effet, et l'on ne voit guère se développer la militance organisée d'usagers en colère pour réclamer le retour de l'intelligence dans la communication humaine. Non pas de cette intelligence prompte à compter et mesurer qui s’accommode si bien des mécanismes d'une ingénierie de l'information, mais de celle qui requiert le dialogue, la conversation, l'argumentation, le récit, l'humour et l'ironie. Il faut que nous ayons renoncé à ce qu'il y a de plus humain en nous pour avoir ainsi consenti à l'emprise de ces machines...
Notes personnelles :
J'en viens à penser que réellement l'imperfection humaine est souhaitable, nécessaire et indispensable à un bon fonctionnement des communications et des relations et même de toute organisation humaine.
CAR...
- Imperfection rime avec multiple, diversité, richesse. surprise, inattendu, découverte.
- Perfection rime avec modèle unique, forcément si c'est "parfait", pas besoin de plusieurs modèles. non ?
Même nos gênes, fonctionnent avec des erreurs. Alors... pourquoi s’entêter à jouer les ânes bâtés et continuer à 'courir' au désastre.