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Citation de Charybde2


19 février 1974 – La rééducation est aussi longue que nécessaire. Pénible comme tout le reste. Elle vise à éliminer les moindres résidus de sa mentalité et de ses passions bourgeoises. En commençant par ces traces de vernis sur ses ongles.
– Est-ce que les pauvres font ça ?
Elle contraint les membres du groupe à se relayer nuit et jour devant la porte du placard afin de lui réapprendre à parler comme tout le monde.
– Tu t’exprimes comme une riche avec des mots que le peuple ignore !
Ou lui enlever ses bonnes manières en l’obligeant à manger, une assiette posée en équilibre sur les genoux.
– Devine ce que tu bouffes ? C’est du frichti !
Se laver. Ou faire ses besoins. Sous le regard des autres.
– C’est simple, si tu veux aller aux toilettes, tu n’as qu’à dire : je veux pisser !
Plus le droit non plus de porter sa bague de fiançailles?
– Symbole sexiste !
Ni d’évoquer de près ou de loin ses études en Histoire de l’art.
– Magnifique exemple de consommation improductive !
Elle doit se laisser faire. Se plier à leurs moindres exigences. Ne pas réagir. Tout accepter. Même le pire.
– N’écoute jamais tes sentiments. Ils ne te sont d’aucun secours.
Elle devient leur chose. Un objet sans vie. Une espèce de poupée de chiffon dans le rêve de ses ravisseurs.
Elle pleure toujours.
Mais est-ce encore de vraies larmes ?
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