A l'occasion de la publication de l'ouvrage de Jean-Louis Etienne, Explorateur d'océans (Paulsen)
Qu'il mène ses expéditions dans les pôles ou ailleurs, Jean-Louis Etienne vit intensément l'instant présent pour mieux préparer l'avenir, grâce aux données récoltées pour l'occasion. Mais quelle place, alors, pour le passé ? L'explorateur s'attache-t-il à écrire l'Histoire ou à la porter ? Autant de questions qu'il conviendra de lui poser !
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« Tout semble impossible à ceux qui n'ont jamais rien essayé. »
J'ai la chance d'être né avant la télévision, et nous n'avions même pas le téléphone. C'est dire si nous étions libres de notre temps et de nos pensées.
Du haut de sa grandeur et de sa longévité, l'arbre nous regarde: à chacun de donner un sens à sa vie.
Marcher c'est parcourir ,découvrir, penser,arpenter ,fuguer,migrer,manifester,erreur.Marcher c'est être seul,en foule,libre,c'est tendre vers un but.
Marcher,c,est le mouvement,le rythme,le souffle ,la présence au monde.
Marcher c'est être vivant. C'est tracer son chemin
Nos neurones sont saturés sur tous les "créneaux" de la communication, de la politique, de l'environnement, de la peur du futur, de la rentabilité, de la consommation, de l'assurance, de la retraite, de la performance. En fait, ce n'est pas tant la vie qui est inquiétante au quotidien que l'accumulation de nouvelles qui nous submergent. Prenons du recul pour protéger notre libre arbitre, car l'information est, malgré nous, une caisse de résonance à nos craintes personnelles, nos convictions, nos détestations, nos jalousies toxiques. Elle peut déclencher de l'empathie comme consolider du rejet. Nous pouvons nous mettre en jachère des ondes, mais l'indifférence serait un échec, il n'y a pas d'échappatoire. Certains parlent avec aisance de changer de paradigme : autant dire changer de planète. Facile de se réfugier derrière des concepts inacessibles ! "Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci" : chacun a le devoir d'en être l'acteur, de prendre sa part de responsabilité autonome afin d'être efficace sur sa zone d'influence.
Planter un arbre est un acte citoyen, vous donnez naissance à un être vivant, utile, pour vous, vos enfants et la planète.
Dans notre société très normative et formatée, il faudrait restaurer un positivisme de l'inconnu. L'impossible n'est pas irréaliste, il se situe après la frontière où vous accompagne l'expert. Oser, c'est engager son imagination au-delà des certitudes.
J'aime l'idée de "générations présentes", par opposition à l'image, théoriquement belle mais facilement trompeuse, de "générations futures". Je n'aime en effet qu'à moitié ce slogan. Prendre en compte l'avenir écologique de la planète, bien sûr ! Mais les dites "générations futures" ont bon dos et surtout aucun moyen de contrôler les beaux parleurs qui, dans leurs programmes électoraux ou publicitaires, font gonfler la belle image comme de la barbe à papa ! Je refuse d'appartenir à une génération infirme de son présent : les jumelles permettent de voir loin, mais pas de marcher droit. Le présent ne passe qu'une fois et il ne faut pas le manquer.
Oui, quelque chose de plus fort semble s'imposer à l'homme pourtant doté d'une intelligence appliquée remarquable, de conscience, d'empathie pour ses semblables, quelque chose de plus fort que la raison. Qui préside à des déploiements de forces, des conquêtes dévastatrices au-delà de l'entendement, qui pousse ses congénères à monter au front, à sacrifier des vies pour affirmer leur puissance ? Serait-ce la commande de gènes qui appliquent aveuglément le programme propre à toutes les espèces - reproduction, prospérité, défense et extension du territoire -, au détriment de toutes les autres espèces, à commencer par l'humain lui-même ?
Il savoure sa solitude tout en dérivant avec la glace. Autour de lui, elle craque, gronde et se déforme, poussée par les vents et les courants marins.