Les publics de l'action sociales ne sont plus désignés avec la même brutalité qu'aux siècles précédents : la crudité des mots a progressivement laissé la place, au cours du XX e siècle, à des locutions plus sophistiquées. Peu à peu les indigents, les infirmes, les arriérés et les aliénés, les orphelins, les vieux, ont cédé la place aux personnes en grande exclusion, aux personnes handicapées, y compris psychiques, aux publics de la protection de l'enfance, aux personnes âgées en perte d'autonomie.
Nous tirons de ces réflexions que la frénésie législative et réglementaire à laquelle nous assistons depuis le début des années 2000 ne s'est pas toujours accompagnée d'une recomposition des pratiques : le volontarisme des pouvoirs publics se heurte souvent à des inerties, des effets retards, voire des résistances de la part du terrain.
Pour tous, il s'agit de lutter efficacement contre le syndrome du pont de la rivière Kwaï, l'enjeu étant de dépasser l'attachement viscéral à ce que l'on a crée, alors que ladite création doit évoluer ou être remise en cause, au nom de l'intérêt général et des nécessaires mutations qui en résultent.
S'agissant des acteurs et des principales organisations partenaires, souhaitons-leur de lutter efficacement contre les replis identitaires, la monovalence, l'autarcie, le syndrome de la forteresse assiégée et toutes les formes de corporatisme à courte vue.
Ajoutons que la nostalgie du paradis perdu peut se comprendre mais elle ne peut tenir lieu de stratégie efficace : mieux vaut en effet anticiper et façonner les changements pertinents que leur résister.
Ajoutons que la nostalgie du paradis perdu peut se comprendre mais elle ne peut tenir lieu de stratégie efficace : mieux vaut en effet anticiper et façonner les changements pertinents que leur résister.
Anticiper le changement et peser son contenu, plutôt que de subir des évolutions peu souhaitées ou peu négociées, imposées par d'autres.