Avec Anne Choquet, Jérôme Chapellaz et Jean Duprat
Ce cycle de tables rondes invite des experts issus de différentes disciplines à apporter leur éclairage sur un thème qui agite la communauté scientifique ou, plus largement, la société. Cette quatrième saison est l'occasion d'explorer des territoires encore peu ou mal connus, des profondeurs de l'océan aux confins du système solaire
et même au-delà.
Comment explorer dans des conditions extrêmes? Cette table ronde invite des scientifiques d'horizons variés, qui explorent chacun les pôles au prisme de leur spécialité : un glaciologue, spécialiste de l'étude du climat, une juriste, qui évoque la géopolitique des pôles, et un astrophysicien.
Avec Anne Choquet, Institut universitaire européen de la mer, Jérôme Chapellaz,CNRS, Jean Duprat, CNRS
Débat animé par Caroline Lachowsky, journaliste scientifique à RFI, enregistré le 7 mars 2024 à la BnF I François-Mitterrand.
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Finalement, on pourrait donc se représenter l’histoire des civilisations capables de communiquer à l’échelle interstellaire comme une série de flashs qui s’allument ici et là dans la galaxie, jamais suffisamment intensément, jamais suffisamment longtemps et avec des moyens de communications éventuellement incompatibles pour pouvoir interagir. Et chacune s’interroge sur l’existence d’autres intelligences.
Il apparaît ainsi extrêmement peu probable que les premiers facteurs de l'équation de Drake constituent de grands filtres, le nombre de mondes satisfaisant aux conditions d'apparition de la vie pendant une fraction appréciable de leur existence dépassant très probablement plusieurs milliards.
On imagine donc que, quel que soit le moment où l’on place le filtre dans le processus d’apparition d’une vie intelligente, on puisse échafauder une hypothèse expliquant que, si nous n’avons toujours pas perçu de civilisations extraterrestres, c’est parce que nous sommes uniques. Et que nous sommes uniques parce que le processus dont nous sommes le résultat a triomphé de multiples obstacles se présentant à lui alors que la probabilité qu’il y parvienne était très faible.
Nous serions ce joueur de loto qui n’a qu’une chance sur plus de dix-neuf millions de gagner le gros lot, et qui, pourtant, gagne.
l’état général et presque permanent de l’humanité a été la stagnation économique et technique, et que notre époque et notre niveau technologique, relèvent d’une situation réellement exceptionnelle.
Alexandre Delaigue
Au-delà des questions techniques liées à une communication interstellaire, établir un échange avec un être qu’on ne connaît pas, qui ne parle pas la même langue que vous, qui ne pense pas comme vous et qui vit sur un monde dont vous ignorez tout est un problème d’une redoutable difficulté. (Roland Lehoucq)
Sommes nous seuls dans l'univers? Y a-t-il d'autres espèces intelligentes avec lesquelles nous pourrions un jour communiquer? Ces questions existentielles hantent l'humanité depuis qu'elle a réalisé que les étoiles étaient d'autres soleils entourés de leur cortège de planètes.
Jusqu’à présent, l’hypothèse qu’une contrainte à la croissance économique viendrait de limites physiques s’est toujours révélée fausse. Les limites physiques qui semblaient infranchissables ont toujours été contournées ou repoussées.
Alexandre Delaigue
Du point de vue de nos constituants les plus intimes, nous sommes tous des extraterrestres.
Nos sociétés, notre croissance, ne sont pas un projet planifié sereinement, mais une course menée en permanence au bord du gouffre, avec à chaque instant la possibilité de trébucher sur le dernier problème qui survient
Alexandre Delaigue