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Critiques de Jean-Christophe Portes (414)
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La disparue de Saint-Maur

Après le bon L'affaire des corps sans tête, puis l'aussi bon L'affaire de l'homme à l'escarpin, voici cette troisième aventure de Victor Dauterive, jeune noble en rupture familiale, versé dans la gendarmerie par son protecteur La Fayette à qui il croit devoir fidélité et reconnaissance, dans des temps particulièrement troublés et violents ; il faut dire que le marquis le tient : "Vous êtes mineur, Victor. Pendant deux ans, votre père a encore tous les droits sur vous. Y compris celui de vous placer en maison de correction, tête de mule que vous êtes. Et il le ferait, croyez-moi, si vous n'étiez pas officier de gendarmerie. Que croyez-vous qu'il se passerait si ce n'était plus le cas ?" (p. 165).



La bataille est rude entre les divers groupes de députés et les nombreuses formations politiques en présence. Les aristocrates en exil montent une armée pour rétablir le roi, d'autres en France rêvent d'une monarchie constitutionnelle, d'autres de se défaire de celui qu'ils considèrent comme un despote. Les coups sont bas et pleuvent. Tout est permis pour incriminer son adversaire et profiter de ses faiblesses pour le discréditer. La guerre est en attente, aux portes de Paris, le sujet de discussion du moment. C'est donc dans ce monde-là que Victor évolue et cette fois-ci, il sera plus espion qu'enquêteur. Néanmoins, ça ne l'empêche pas de tomber dans des pièges, des traquenards, sa jeunesse et sa relative naïveté au moins sa confiance en les lois et les règles ne lui servant pas pour les déjouer. Il est frais et c'est cela qui est bien, loin des flics habituels blasés et qui réussissent tout du premier coup. Il s'endurcira sans doute, mais comme JC Portes a la bonne idée de resserrer ses intrigues sur quelques mois (puisque la première se déroule début 1791), Victor reste un poil candide. Sa volonté, son opiniâtreté, sa force de caractère et son intelligence lui permettent de s'en sortir. Je l'aime bien Victor, il est vivant, humain, certes, un peu coincé, mais bon il vit en 1791, les mœurs ne sont pas tout à fait les mêmes que de nos jours.



Plus haut, je parlais des bons tomes 1 et 2, là, vous me permettrez d'écrire l'excellent tome 3. Les quelques réserves émises pour les deux premiers ont -presque- disparu (il reste quelques coquilles, gênantes mais pas rédhibitoires). La longueur, eh bien, je ne l'ai pas ressentie dans ce volume, sans doute parce que, bien que plus gros de 100 pages (530 pages avec les notes et les remerciements de l'auteur), JC Portes maîtrise de mieux en mieux son sujet. Le contexte est passionnant, je ne suis pas spécialiste de l'époque, j'apprends beaucoup. Ses personnages s'épaississent, Victor bien sûr, mais aussi son ami Olympe de Gouges très présente, ses amis et ses ennemis du moment (j'aime bien le clin d’œil à Alexandre Dumas avec le nom de la belle anglaise, Miss Winter, amie ou ennemie (?), je n'en dirai pas plus). On pourrait croire que Victor et son créateur s'éparpillent puisque deux affaires sont en cours de ce volume, mais que nenni, un gendarme peut enquêter sur deux histoires simultanément, "sacrediou", comme dirait Olympe qui aide son ami sans son accord.



Tout cela est drôlement bien ficelé et se lit avec un grand plaisir, une impatience à connaître le dénouement et une volonté de prolonger un peu les moments passés en cette compagnie et cette époque, bien au chaud dans mon canapé. Troisième tome très convaincant, à consommer et partager sans modération, un coup de cœur !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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L'affaire des corps sans tête

Ce roman historique nous plonge dans l'atmosphère de la Révolution , quelques jours avant la fuite de Varennes .

Dauterive , le héros , sous-lieutenant de gendarmerie enquête sur l'assassinat de plusieurs hommes dont les corps sans tête sont retrouvés dans la Seine .

Le cadre historique est bien décrit : le vieux Paris et l'agitation révolutionnaire .

Les rivalités entre les différents courants politiques sont très présentes mais apportent un peu de confusion au récit .

Je n'ai pas trouvé l'intrigue très palpitante ni le héros très attachant ; il se sort à chaque fois de situations extrêmes , de façon miraculeuse et pas toujours très vraisemblable ( dans la réalité ses ennemis n'auraient pas mis longtemps à se débarrasser de lui ) ....et le découpage des chapitres et sous-chapitres est assez bizarre .

Moi qui aime les romans historiques et les policiers , je n'ai pas été vraiment emballé ....le "génial" de Gérard Collard , sur la couverture , me paraît exagéré !

Un peu déçu , je ne pense pas lire les autres opus de cette série .

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La disparue de Saint-Maur

La Feuille Volante n° 1191

La disparue de Saint-Maur– Jean-Christophe Portes – City éditions.



Nous sommes en novembre 1791 et la Révolution redouble, surtout après la fuite manquée du roi à Varennes et la menace que fait peser l'armée des émigrés massée à la frontière allemande.. Plus que jamais la Nation est en danger. Cela n'empêche pas la vie de continuer et à Saint-Maur une jeune aristocrate, Anne-Louise, fille du baron Ferrières, un noble désargenté, a disparu. Fugue, meurtre, ou suicide… le jeune lieutenant de gendarmerie, Victor Dauterive est chargé par sa hiérarchie d'enquêter mais ses investigations se révèlent difficiles malgré des aides parfois inattendues dont certaines ne manquent ni de courage ni d'imagination. Ce qu'il découvrira sera bien éloigné de ce qu'on peut légitimement attendre de gens qui se consacrent en principe à la prière. La société est secouée par des luttes de pouvoir et La Fayette, à qui Victor doit tout, revient à Paris dans l'espoir de conquérir la Mairie et charge l'officier d'enquêter discrètement sur un des candidats à ce poste. Telle est l'intrigue de ce roman historique où l'auteur, une nouvelle fois, mêle fiction, réalité, rencontres de personnages historiques et ambiance d'époque (les notes de bas de pages avec leurs références sont un repère intéressant pour qui souhaite s'immerger dans l'action).



Le paradoxe de ces deux affaires, qui apparemment n'ont rien à voir l'une avec l'autre, est que l'officier mène alternativement ses investigations d'une manière officielle et officieuse, La Fayette, dont le rôle dans le déroulement de la Révolution est controversé, n'est en effet plus au pouvoir, ce qui complique sa tâche surtout dans le contexte politique agité de la capitale, l'ombre de Robespierre, de la guerre qui menace et celle de la Terreur qui s'annonce. Les temps changent et avec eux les hommes qui donnent libre court à leurs ambitions entre louvoiements, palinodies, trahisons, violences. Au milieu de tout cela notre gendarme doute et vacille quelque peu, torturé par des difficultés familiales, se demandant qui il sert en réalité et s'il n'est pas simplement manipulé comme un vulgaire pion, dans une ambiance de complots où chacun espionne l'autre. Malgré son jeune âge, on le transforme en espion sans l'y avoir préparé. Dans cette mission périlleuse, il croise des agents doubles parfois improbables, des nostalgiques de l'Ancien régime désireux de détruire la République qu'il a décidé de servir, des arrivistes sans scrupules, ce qui se transforme en une traque de conspirateurs, sur fond d'agents anglais, de rumeurs de guerre, de ventes de biens nationaux, d'opportunistes, d'omniprésence policière...Il connaît la torture, la mort qui rode, les rebondissements inattendus, les luttes d'influence de factions politiques opposées où chacun avance masqué de peur du lendemain, les hommes politiques corrompus, la délation, la jalousie, les secrets de famille inavouables, tout un panel d'humiliés qui profitent de cette pagaille pour se venger des vexations subies sous les aristocrates, bref tout un tableau peu reluisant de l'espèce humaine qui ne se révèle jamais autant qu'en des temps troublés et ce d'autant plus qu'on s'éloigne de l'esprit des Lumières et des idéaux humanistes de la Révolution.



Tous ces rebondissements ont pour cadre ce Paris du XVIII° siècle dont une carte permet au lecteur de s'y retrouver. Décidément l'année 1791 passionne Jean-Christophe Portes puisque ses deux précédents ouvrages [ « L'affaire du corps sans tête » - « L'affaire de l'homme à l'escarpin » La Feuille Volante n° 1004 et 1090] se déroulaient déjà au cours de cette année. Ici, il en choisit le dernier mois, décidément très froid, pour plonger son lecteur dans une France au bord du chaos mais toujours dans les pas de Victor Dauterive. Cela donne un roman policier historique bien écrit et bien documenté, plein de suspense, dépaysant et passionnant jusqu'à la fin.



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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Ce deuxième tome des enquêtes de Victor Dauterive nous plonge une nouvelle fois en pleine période révolutionnaire à Paris, mais quelques mois plus tard, en juillet 1791. La chaleur y est alors écrasante, à la limite du supportable, et les esprits sont bien échauffés. En effet, depuis l'arrestation de Louis XVI à Varennes en juin 1791, le pays est au bord de la guerre civile. le roi a perdu la confiance du peuple, il l'a trahi en cherchant à pactiser avec les puissances ennemies. L'Assemblée Constituante a beau tenter de sauver les apparences en mettant en avant la thèse d'un enlèvement et non d'une fuite, les discussions au sein du Club des Cordeliers ou du Club des Jacobins sont vives et l'idée de l'instauration d'une république commence à faire son chemin. Mais dans l'ombre oeuvrent également les partisans du duc d'Orléans...

C'est dans ce contexte particulièrement tendu que ce roman commence avec, comme point de départ, la découverte au port Saint-Nicolas du cadavre d'un jeune homme. Arrivé sur place, le commissaire Pierre-Joseph Piedeboeuf tente en vain de trouver des indices lui permettant d'identifier la victime. Cependant, grâce à la découverte d'un escarpin d'homme en cuir verni par un grenadier de la Garde nationale, l'enquête va vite prendre une autre tournure : d'un simple vol qui aurait mal tourné, l'enquête s'oriente dans un deuxième temps vers une affaire de moeurs – Augustin Bouvard, la victime, fréquentait les milieux homosexuels de la capitale. Mais, nouveau coup de théâtre : le jeune homme travaillait pour un journal politique dirigé par Louise de Kéralio, Mercure national, et, au moment de sa mort, il enquêtait sur l'existence d'une conspiration à l'étranger visant à rétablir le roi sur le trône de France. L'affaire devient très préoccupante...

Pendant ce temps, le sous-lieutenant Victor Dauterive est chargé par son protecteur, le marquis De La Fayette, de déjouer une conjuration visant à porter le duc d'Orléans au pouvoir. Infiltré dans un groupe d'Orléanistes, notre jeune gendarme va rapidement faire le lien entre ce complot et la mort d'Augustin Bouvard. Son enquête va le plonger dans un univers où règnent intrigues, manipulations et trahisons et il devra faire montre de ruse, d'intelligence et d'habileté pour se sortir de situations pour le moins périlleuses...



UN RESSORT HISTORIQUE TRÈS INTÉRESSANT

La Révolution française est une période d'une richesse telle qu'elle est une source d'inspiration inégalée pour les romanciers. Dans le cas présent, autant la fuite à Varennes m'était familière, autant ses répercussions m'étaient sorties de la tête et ce roman m'a permis de me rafraîchir la mémoire !

L'auteur a pris soin de replacer son roman dans son contexte historique par le biais d'une note introductive – trop court et insuffisamment détaillée à mon goût – mais aussi et surtout en fin d'ouvrage, nous permettant ainsi de faire la part entre la fiction et la réalité. Oui, la fusillade du 17 juillet au Champ-de-Mars a bien eu lieu et cet événement a marqué un tournant dans la Révolution française, à l'instar de la fuite du roi à Varennes. Et le complot visant à porter le duc d'Orléans sur le trône ? Comme le fait remarquer l'auteur, la pétition nationale lancée en vue de la destitution du roi a été initiée par trois hommes proches du duc d'Orléans : Choderlos de Laclos, Brissot et Danton, mais rien ne permet d'affirmer que ce complot a bel et bien existé. Mais cet élément fictionnel est si bien étayé et replacé dans le contexte historique qu'il en devient tout à fait crédible, d'où l'utilité de la note de l'auteur en fin de roman. Au lecteur de se faire sa propre opinion !

"[...] Les agents d'Orléans s'agitent et réclament une régence, mais lui jure ne rien vouloir. C'est à peine si on le voit. Il a toujours été ainsi, au centre de tout, mais invisible, et ne se mêlant de rien. En vérité, c'est un indolent et un inconstant. le vrai maître de son action est son secrétaire, Choderlos de Laclos."

Pour ma part, ce roman m'a donné envie de me renseigner davantage sur Choderlos de Laclos dont l'ignorais totalement le rôle politique jusqu'à cette lecture : "Cet homme est lisse comme la surface d'un lac. Eût-il les eaux méphitiques. Choderlos est un artilleur, donc ingénieur, et par conséquent maître tacticien. Il s'est emparé de l'âme du duc comme on s'empare d'une forteresse. Il en a fait sa marionnette."



UNE ATMOSPHÈRE BOUILLONNANTE TRÈS BIEN RETRANSCRITE

Sous la plume aiguisée de l'auteur, ces événements historiques prennent toute leur ampleur, s'intégrant parfaitement bien au récit, les personnages en étant eux-mêmes les protagonistes ou bien les spectateurs. Ce roman retranscrit parfaitement bien l'ambiance extrêmement confuse, voire délétère, de l'époque. Une période où l'on ne sait plus à qui faire confiance, où les espions sont partout et nulle part et où les manoeuvres politiques et les trahisons sont si nombreuses et si rapides que l'on ne sait pas si le lendemain on sera toujours du bon côté et en vie ! le danger et la mort rôdent partout, à la tête du pays, dans les milieux du pouvoir mais aussi dans la rue, au marché...

Chargé d'espionner les partisans du duc d'Orléans, Victor est bien placé pour en témoigner : au cours de sa mission, sa vie est plusieurs fois mise en danger, d'autant qu'il a plusieurs ennemis aguerris qui le surveillent en permanence, attentifs au moindre faux pas. Mais quel que soit du côté où il se trouve, chaque personnage du roman affronte des périls et le lecteur peut ainsi se mettre à tour de rôle dans la peau d'un partisan du duc d'Orléans, d'un révolutionnaire ou d'un partisan de Louis XVI ! Cette tension est maintenue du début à la fin du roman par le biais de fausses pistes et de rebondissements, jusqu'à la fameuse fusillade du Champ-de-Mars, point culminant du roman.



UN DÉCOR RÉALISTE

Comme dans son premier opus, Jean-Christophe Portes porte toujours autant d'attention à la description précise, et ce par petites touches, du Paris révolutionnaire, en prenant soin également d'utiliser les termes appropriés en usage à l'époque. Par le biais des personnages qui se déplacent dans ce décor, le lecteur est ainsi littéralement transporté en plein Paris, avec ses bruits, ses odeurs, ses petits métiers, sa gastronomie, son architecture... Mais ce voyage dans le temps ne serait pas possible sans l'écriture très visuelle et ciselée de l'auteur qui parvient en quelques mots ou en quelques lignes à planter le décor ou à décrire l'atmosphère, transformant de simples descriptions en véritables tableaux vivants. Cet environnement visuel, solide et réaliste, donne beaucoup d'épaisseur au récit et permet aux personnages de prendre vie sous nos yeux. Et le lecteur peut ainsi aussi bien parcourir les rues d'un quartier populaire de Paris qu'assister à une discussion politique dans un salon feutré parisien ou bien découvrir encore l'aménagement d'un hôtel particulier ou la misère d'un taudis.

"Quelques instants plus tard, le jeune homme atteignait le Palais-Royal, dont les fenêtres brillaient de mille feux. Derrière le porche d'entrée, on devinait la Cour d'honneur, des laquais brandissant des torches, des voitures et des chevaux, tout le luxe insolent d'une maison puissante.

En 1781, Philippe d'Orléans, le maître du domaine, avait réalisé ici une fabuleuse opération immobilière, construisant un nouvel Opéra et refaisant les jardins à neuf. Garni de galeries en bois et d'appartements, l'ensemble était devenu la nouvelle attraction de la capitale. L'Europe entière venait se divertir ici, entre restaurants, théâtres de marionnette, ou boutiques de curiosités. Cerné de grilles, ce temple du vice, du jeu et de la prostitution était interdit à la police."



UN CHASSÉ-CROISÉ QUI ACCROÎT LA TENSION MAIS UNE INTRIGUE NOYÉE SOUS LES LONGUEURS

C'est donc dans ce contexte et ce décor que s'inscrit l'intrigue de ce roman. Une intrigue ? Je dirais même plusieurs ! En effet, deux enquêtes sont menées en parallèle en début de roman, elles se croisent momentanément à plusieurs reprises et finissent par se rejoindre, mais d'autres intrigues secondaires s'ajoutent et cela a fini par devenir un peu confus dans ma tête.

En dépit d'un premier chapitre difficile à appréhender et déstabilisant – divisé en trois séquences qui se suivent, il met en scène différents personnages inconnus dans des contextes dont on ignore tout –, la première partie du roman est construite de manière très astucieuse, l'auteur jouant avec nos nerfs : à chaque fois que le commissaire Pierre-Joseph Piedeboeuf et Victor se croisent on est persuadés qu'ils vont se rencontrer mais il y a toujours un imprévu qui les en empêchent alors qu'ils enquêtent tous deux sur la même affaire !

Malgré un découpage chronologique par chapitre, facilitant le repérage dans le temps, la seconde partie m'a un peu découragée, car elle s'étirait en longueur et plusieurs fois j'ai été tentée de sauter des passages. L'intrigue a beau se dérouler sur une très courte période, du 10 au 17 juillet 1791, elle a tendance à se complexifier, à tourner en rond et à se diluer, à coup de digressions, de descriptions... et le résultat est qu'on en arrive à un roman de plus de 400 pages qui aurait pu en faire moins sans nuire à l'intrigue.



DES PERSONNAGES TRÈS VARIÉS, MAIS DES FEMMES PEU MISES EN VALEUR

Une liste de personnages présente en début de roman permet au lecteur de ne pas se perdre parmi toute la galerie de protagonistes que Victor est amené à croiser ou à fréquenter. Tous très bien décrits tant du point de vue physique que psychologique, certains sont attachants, parfois intrigants voire ambigus, d'autres sont détestables, tantôt cruels tantôt machiavéliques et manipulateurs. Là encore, la note de l'auteur en fin d'ouvrage permet au lecteur de distinguer les personnages réels et imaginaires qui se côtoient dans le roman : si l'on retrouve des personnages classiques, tels le marquis De La Fayette, Danton, Robespierre ou Olympe de Gouges, on découvre de nouveaux personnages tels Garat l'Américain, un ex-planteur ruiné des Antilles, Louise de Kéralio, directrice du journal Mercure national, Hyacinthe, un esclave créole affranchi, Jean-Baptiste Rotondo, membre du Club des Cordeliers et du parti d'Orléans, Lalanne, indicateur de police, ou bien encore Irène Petit du Vaudreuil, une femme défigurée bien mystérieuse...

Parmi les personnages qui m'ont plus particulièrement intéressée, outre le personnage de Choderlos de Laclos déjà évoqué, figurent le commissaire Pierre-Joseph Piedeboeuf pour ses failles et son côté non conventionnel et le petit Victor-Joseph Turpin,"un gamin d'à peine dix ans aux pieds nus, chemise et culottes déchirées, le nez retroussé et les yeux azur d'un faux naïf", un gamin des rues boiteux mais débrouillard, qui s'attache à Victor au point de le tirer d'affaire plus d'une fois ! À propos du commissaire Pierre-Joseph Piedeboeuf :

"Il repensait à ces hommes dépravés qu'il avait parfois conduits au Châtelet. Un soir, il avait exigé de l'un d'eau quelques faveurs contre nature. Il avait eu honte de son plaisir mais il avait recommencé à plusieurs reprises sans pouvoir s'en empêcher."

"C'était un homme massif d'une cinquantaine d'années, le menton et le nez forts mais les traits réguliers, dont le visage n'était pas sans rappeler celui de certains empereurs romains. Économe de parole, il l'était également dans sa façon de s'exprimer. le plus souvent, la position de ses deux sourcils arqués, tour à tour interrogateurs, sceptiques, ou menaçants, indiquait clairement sa pensée. Sa taille avantageuse et sa non moins avantageuse corpulence venaient s'il le fallait appuyer son argumentation."

Et le héros me direz-vous, il a bien dû aussi m'intéresser ? Eh bien pas vraiment... Certes Victor a pris de l'assurance depuis sa dernière enquête, gagnant en maturité, mais il manque singulièrement de vécu et de relief face au commissaire Pierre-Joseph Piedeboeuf. Trop beau, trop parfait...

"C'était un tout jeune homme d'à peine vingt ans, les traits élégants et la bouche sensuelle, le regard azur un peu rêveur. Assez mince, les épaules carrées et les mains nerveuses, il faisait cinq pieds six pouces, la taille minimum pour intégrer cette Gendarmerie nationale, qui depuis quelques mois remplaçait l'ancienne maréchaussée. Il se dégageait de lui un mélange étonnant, fait de naïveté, de mélancolie et de violence retenue."

Autre bémol, la présence et le rôle des femmes dans ce roman : les trois personnages féminins, Olympe de Gouges, Louise de Kéralio et Irène Petit du Vaudreuil, sont passionnants mais peu présents dans le roman, écrasés par le poids des protagonistes masculins pas toujours aussi intéressants. N'apparaissant que par intermittence, leur rôle reste secondaire, et ce même si deux d'entre d'elles interviennent de manière spectaculaire en fin de roman.

Ce deuxième tome des enquêtes de Victor Dauterive fait la part belle aux hommes, son univers est trop stéréotypé à mon goût. Et pourtant l'auteur avait un sacré beau personnage dans sa besace, celui d'Olympe de Gouges. Les rares fois où elle intervient dans le roman ont été des moments de pur bonheur et de fraîcheur.



UN CONTEXTE SOCIAL INTÉRESSANT MAIS PAS EXPLOITÉ

À la lecture du texte de quatrième de couverture de ce roman, ma curiosité avait été piquée, tout autant par le contexte historique que par l'évocation du milieu homosexuel, un sujet quasiment voire jamais exploité dans le cadre du roman historique. Malheureusement, le thème de l'homosexualité n'est qu'une fausse piste et le sujet est juste effleuré au début du roman dans quelques scènes hautes en couleurs et vraiment intéressantes. Au final, on retombe assez vite sur une intrigue somme toute classique et conventionnelle. Et les quelques scènes décrites ne nous permettent pas de nous faire une idée suffisamment précise de la condition homosexuelle sous la Révolution française. On apprend seulement que l'homosexualité n'est alors plus punie par la loi et que le commissaire Piedeboeuf était chargé autrefois de traquer les homosexuels dans la capitale. Ayant le souvenir que l'homosexualité était punie de mort sous l'Ancien Régime, je suis allée me documenter un peu et j'ai découvert qu'à l'automne 1791 l'Assemblée Constituante a promulgué un nouveau code pénalement abolissant la criminalisation de la sodomie. Cependant, un fichage reste pratiqué par la police – ce qu'évoque le roman – et l'homosexualité reste réprouvée, et ce tout au long du XIXe siècle et malheureusement encore de nos jours.

De la même façon, lorsque le personnage de Victor-Joseph Turpin, l'orphelin boiteux qui vit dans la rue, apparaît au cours du roman, c'est une occasion en or pour décrire la situation de ces enfants démunis et abandonnés, livrés à eux-mêmes, en danger, mais pas du tout... On n'en saura pas plus, en tout cas pas dans ce tome !
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Je n'aimais pas beaucoup l'histoire quand j'étais à l'école, ça m'ennuyait. Mais après avoir lu la première enquête de Victor Dauterive dans "L'affaire des corps sans tête", je me suis rabibochée un peu à l'histoire.



Dans ce deuxième opus, nous nous retrouvons en juillet 1791, juste après la fuite avortée de Louis XVI. Un homme nu est retrouvé sur les bord de la Seine, aucun indice n'est retrouvé à part un escarpin près du corps. L'enquête parait vraiment compliquée Victor Dauterive aura fort à faire pour démêler le vrai du faux.



Tout comme dans le premier tome, l'auteur est vraiment bien documenté. Des faits historiques réels sont mêlés à la fiction pour donner un roman vraiment riche et intéressant. Même si j'avoue qu'il y a parfois quelques longueurs (je ne suis pas fan de l'histoire et je pense que c'est à cause de cela que je me perds parfois), l'histoire est parfaitement bien menée et le cadre historique aide à rendre une ambiance particulière.



Victor Dauterive est un personnage que j'aime beaucoup. Peut-être un peu naïf parfois, il se laisse surprendre et il en est très touchant. Je pense qu'il mériterait un peu plus d'être mis en avant, je le trouve discret par sa personnalité mais également dans la façon dont l'auteur le fait vivre.



Je ne sais pas si une troisième enquête est en cours d'écriture mais Monsieur Portes est un auteur à suivre, c'est sûr!
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Paris, 1791. Quelques mois après la fuite de Paris avortée de Louis XVI et ses proches, la France n'en est que plus dans la tourmente, enlisée entre les révolutionnaires et les partisans du Roi.

La vie continue tant bien que mal, la vie comme la mort, comme celle de ce jeune homme retrouvé assassiné dans un quartier populaire, il ne porte en tout et pour tout qu'une paire d'escarpins vernis.

La thèse retenue est celle un vol crapuleux, mais il s'avère que ce jeune homme fréquentait les milieux homosexuels, ce qui, pour certains élucide le crime et classe l'affaire, si ce n'est qu'il travaillait également pour un journal politique ....

Le gendarme Victor Dauterive, protégé de La Fayette, qui s'est illustré lors de "L'affaire du corps sans tête" quelques mois plus tôt, se voit être mis au placard par son protecteur !!!

Aidé pardon amie Olympe de Gouges, ardente féministe, il va se rapprocher des aristocrates révolutionnaires....



Deuxième tome des enquêtes de Victor Dauterive, ce jeune homme ayant fuit une famille d'aristocrates et surtout un père des moins sympathiques, protégé du général La Fayette, jeune gendarme encore plein d'illusions quant à l'avenir de la France.

Jeune homme dont la naïveté n'a d'égale que son courage et sa loyauté envers ses convictions, envers ce qu'il considère comme ses amis, naïveté qui se trouve mise à mal plus d'une fois et qui lui permet de gagner en maturité !

Jean-Christophe Portes nous offre un deuxième tome de qualité, peut-être même une qualité supérieure à son premier récit, où alors, c'est moi qui m'habitue à son style, car cet auteur ne nous relate pas seulement une histoire dans l'Histoire, non,il nous la fait vivre, avec ses termes de l'époque​, ses mesures et distances, ses descriptions, un vrai voyage dans le temps, pour mon plus grand bonheur !!

Il sait parfaitement intégrer les faits et personnages réels dans son roman, et ça demande un immense travail de recherche.

Moi qui ne suis pas férue de cette période de notre Histoire, j'y trouve du plaisir, je redécouvre des choses apprises sur les bancs de l'école et oubliées depuis, tout en me faisant mener par le bout du nez à l'instar de Victor, et ça j'adore !

En plus des personnages historiques,l'auteur nous offre une galerie de personnages attachants ou détestables, que j'ai aimé retrouver, quelques nouvelles têtes pour le moins intéressantes.

Un deuxième tome qui donne envie en lire un troisième 😋
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Rhalala, que j’aime refermer un livre en me disant : » Waouhh j’ai appris des trucs ! Je dormirai vraiment moins con ce soir ! » … Et c’est toujours le cas avec cet auteur qui a parfaitement su trouver l’équilibre parfait entre Thriller et Histoire ! Nous revoilà plongés , dans ce deuxième opus des enquêtes de Victor Dauterive , dans l’époque de la Révolution Française . Action, Réflexion, Apparition de personnages célèbres tels que Lafayette ou Choderlos de Laclos … Course poursuite en plein Paris … Intrigues politiques et machiavéliques … Attachement au personnage de Victor : Un merveilleux mélanges qui vous scotche à votre lecture et vous emmène jusqu’à une scène finale époustouflante !! C’est intelligent, captivant, jamais chiant, très documenté, voir même éducatif ! A lire absolument par les amoureux du polar historique !! Vivement une nouvelle enquête de Victor !
Lien : http://www.ilestbiencelivre...
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

J'ai préféré ce second volume contant les aventures du gendarme Victor Dauterive au premier : intrigue mieux ficelée, un peu moins longue à démarrer, histoire plus palpitante... La personnalité de l'enquêteur principale s'étoffe peu à peu, même si je le préférerais un peu moins rigide, un peu moins conventionnel, un peu plus vivant !

C'est donc prometteur pour la suite. J'ai toujours envie de faire l'analogie avec les aventures de Nicolas Le Floch pour lesquelles je conserve une certaine préférence. Mais je me souviens aussi qu'il m'a fallu lire plusieurs volumes de J.F. Parot avant d'apprécier vraiment son personnage principal. A voir donc, pour la suite....
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Comme plusieurs personnes l'ont fait avant moi, je ne vais pas revenir sur l'intrigue de ce roman. Je vais donc aller droit à mes impressions après ma lecture (faîte il y a quelques semaines de cela).

Tout d'abord j'ai eu énormément de plaisir à retrouver notre jeune gendarme Victor Dauterive et l'ambiance de cette France révolutionnaire "post fuite à Varennes" riche en complots et autres machinations. Mais j'ai surtout apprécié de découvrir une facette de Choderlos de Laclos que j'ignorais - d'ailleurs cela m'intrigue et je pense chercher d'ici quelque temps une biographie pour voir où se trouve la réalité et la part inventée par Jean Christophe Portes).

L'intrigue par elle même se tient et le tout se laisse lire avec beaucoup de plaisir.

Les points négatifs sont assez rare selon moi. le premier ne tient qu'à une question de préférence de lecteur et aucunement à un jugement de valeur : comme dans le premier tome, si je me souviens bien, nous partons sur deux affaires distinctes qui finissent par se regrouper. Pour ma part, ce n'est pas ce que je préfère et je me plais à imaginer un troisième tome 100% Dauterive, même si j'ai apprécié le personnage du commissaire Piedebeuf.

Le deuxième point négatif, à mes yeux, est peut être le manque de "maturité" chez Victor. Bien sur cela vient surement de son jeune âge, mais il a parfois un petit agaçant.

Mais cela n'a nullement nuit à mon plaisir de lecteur.

Je serai présent pour lire le troisième tome.

Et je remercie J.C. Portes pour sa dédicace.
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

L’affaire de l’homme à l’escarpin est un roman historique qui se déroule en 1791 durant la révolution française. Malgré le nombre de page, on ne voit pas le temps passer.



Pour ceux qui n’aurait pas lu le 1er volet, pas de panique ! Dans les premières pages il y a un petit récapitulatif avec le nom et la fonction des personnes. J’ai apprécié ce geste envers les lecteurs. Peut-être cela vous donnera l’envie de découvrir le premier.



La plume de Jean Christophe Portes est telle que je n’ai pas détaché de ma lecture un seul instant. Au niveau des détails et des descriptions, il y a ce qu’il faut quand il faut. Jean-christophe nous plonge dans une enquête passionnante mélangeant intrigue, culture et rebondissements.



Avec cette lecture nous suivons Victor Dauterive, sous lieutenant de la gendarmerie, chargé de l’affaire. Un personnage attachant qui donne vie a ce roman.



Avec cette lecture vous allez plonger dans un univers ou se mêle corruption-complot-trahison. Sans oublier suspens et rebondissements. Rien de mieux pour passer un excellent moment
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Dans le premier tome Louis XVI et sa famille ont été arrêtés pendant leur fuite à Varennes en juin 1791.

Dans le deuxième tome les événements se déroulent en juillet 1791.



Le Club des Cordeliers (Choderlos de Laclos soutenu par Danton et Marat) demande la destitution du roi, destitution refusée par les députés de la Constituante. Une manifestation pacifiste est organisée par le Club des Cordeliers sur le Champs de Mars. La constituante demande à Bailly (maire de paris) de s'opposer à cette manifestation. Pour cela il fait appel à la Garde Nationale (La Fayette).



C'est dans ce contexte historique que se déroule "l'affaire de l’homme à l'escarpin".

Une enquête est ouverte à la suite de la découverte d'un jeune homme assassiné. Seul indice une paire d'escarpins vernis découverte auprès du cadavre nu.

La Fayette, protecteur du jeune Victor, lui demande de rentrer en contact avec le parti d'Orléans (cousin du roi). Le secrétaire du Duc serait Choderlos de Laclos. Le but faire échouer le projet qu'aurait les Orléans, réussir un nouveau 14 juillet pour prendre le pouvoir.



Dans cette histoire se mêlent et se croisent de manière pertinente des personnages et des événements historiques et fictionnels.

Ce roman m'a conduit à me plonger dans l'histoire de la Révolution que l'on croit pourtant connaître, et plus particulièrement dans les journées de juillet 1791. Je me suis alors rendue compte que mes connaissances sur cette période étaient plutôt superficielles hormis les grandes dates, les événements marquants et quelques protagonistes.



Un personnage me laisse , si j'ose écrire, "sur ma faim" : c'est le personnage principal, Victor.

je n'arrive pas à cerner sa personnalité : timide ou naïf , notamment avec les femmes (Louise de Keralio (fiction) Olympe de Gouges (historique), pas toujours très reconnaissant avec La Fayette, (historique) mais c'est un peu réciproque dans la façon dont il est parfois "trompé". Maladroit avec Joseph( fiction).

Pour prendre simplement l'exemple de Joseph le petit "va-t'en dire" , au début malgré les efforts du gamin, il l'ignore, ensuite il le prend comme valet, il pleure quand il le croit disparu, et puis il l’ignore de nouveau,alors qu' il avait promis de lui apprendre les chiffres, à lire et écrire, préférant dessiner et rêver à Olympe, petit nobliau il laisse le gamin dans les mains d'une sympathique cuisinière....



Conclusion, merci à J.C. PORTES, j'ai pris plaisir à la lecture de son dernier opus.













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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

En bref, un deuxième tome qui permet enfin à Victor Dauterive de s'affirmer. Le sujet de l'intrigue est fort et très intéressant grâce à des recherches historiques appréciables pour un roman du genre. Distrayant et culturellement enrichissant, ce titre est une très bonne lecture !
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L'affaire des corps sans tête

En l'an de grâce 1971, la Révolution fait vaciller les certitudes des héritiers du Siècle des Lumières dont les idéaux sont confrontés au principe de réalité et la politique ne tarde pas à reprendre ses droits avec tout ce qu'elle implique en terme de compromissions , de conflits de loyauté, de mensonges et de trahisons.

Malgrè le rappel des grands principes qui ont mis à bas l'Ancien Régime, la pauvreté et les injustices persistent et la violence aveugle n'attend que l'occasion propice pour se déchaîner,

Le récit de J.C Portes qui met en scène Victor Dauterive pour la première fois, se place à cette époque charnière et nous découvrons ce jeune sous-lieutenant dans le nouveau corps de la Gendarmerie avec ses naivetés, ses doutes mais aussi son courage et sa détermination.

Protégé de La Fayette, il se verra chargé de la lourde mission d'arrêter le journaliste Marat, ce fauteur de troubles qui n'a de cesse de mettre le pays à feu et à sang, mais il devra aussi résoudre le triple meurtre d'hommes en vue, jetés nus dans la Seine après avoir été décapités.

Les aléas de l'enquête montrent bien que l'époque des Experts est encore loin et qu'il faut faire avec les moyens du bord pour résoudre les crimes et si possible traduire leurs auteurs devant la justice. Les fausses pistes se multiplient et quand un complot de grande ampleur finit par être découvert, Victor luttera pour que triomphent ses idéaux. Autour de lui, ses proches vont disparaître et le jeune homme devra se faire aider par les plus improbables alliés...

Il faut laisser au lecteur le plaisir de découvrir les rebondissements de cette intrigue qui mêle la grande histoire avec le romanesque, tout en soignant particulièrement le contexte en présentant notamment un Paris crédible avec ses rues sombres et boueuses, ses maisons bancales qui encombrent les ponts, ses petits métiers, ses malfrats ...

L'écriture est visuelle et on imagine parfaitement ce premier opus sous la forme d'une série télévisée qui pourrait concurrencer le très célèbre Nicolas Le Floch qui a enchanté bien des soirées.

Bien que l'auteur ne soit pas historien de formation, il a brillamment relevé le défi d'inscrire son roman policier dans une époque parfaitement documentée.

Une série prometteuse...
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Deuxième tome des aventures de Victor Dauterive, agréablement lancées avec L’affaire des corps sans tête. Dans ma recension de ce premier opus, j’avais évoqué quelques minimes réserves, notamment l’une sur la mise en page, corrigée sur le deuxième ; aussi je me permets de réitérer celle concernant la longueur de l’ouvrage, toujours un peu trop mou à certains moments –cela n’engage que moi-, comme s’il fallait atteindre 400 pages à tout prix. Je ne résiste pas non plus à la vacherie de signaler pas mal de coquilles jusque dans la note au lecteur précisant le travail d’écriture et de documentation. Documentation justement, importante et nécessaire : le livre fourmille de détails, de pans de l’histoire par moi oubliés. Je dois dire que je connais assez succinctement l’histoire de la Révolution et je sais gré à JC Portes de m’instruire. Parce que c’est vraiment le cas, il m’apprend plein de choses sur cette période et sur certains personnages de l’époque tels Danton qui fut longtemps rémunéré par le roi pour un éventuel retour au pouvoir, ou Olympe de Gouges, ou encore Choderlos de Laclos plus connu maintenant pour son roman Les liaisons dangereuses que pour ses activités politiques… J’adore cela, apprendre dans une forme de légèreté qu’est le roman populaire. Parce que je viens de finir un vrai roman populaire : un livre qui devrait plaire au plus grand nombre et qui parle des gens et de notre histoire. Il est bâti comme les modèles du genre : contexte fort, personnages archétypaux –ce n’est pas une critique négative, l’archétype est nécessaire dans ce genre-, relations entre la fiction et le réel, intrigue, suspense, ...



Victor Dauterive est un garçon volontaire et droit, sympathique même s’il est un peu bourru et s’emporte aisément. L’enquête qu’il doit mener n’est pas simple et les rebondissements jusqu’à la toute fin ménagent le suspense. JC Portes maîtrise son intrigue et la manière de nous la proposer, il nous balade, nous met sur de fausses pistes ou supposées telles ; à l’instar de l’enquêteur, le lecteur se trompe, mais bien mené, il revient dans le bon chemin. Peut-être aurait-ce été une bonne idée que d’aller un peu plus loin sur l’homosexualité à l’époque –pénalisée, évidemment-, car s’il en est fait pas mal mention, on reste un peu en surface ; de même pour les enfants des rues… Mais tout cela pourra sans doute faire l’objet d’un troisième ou quatrième tome ?



Mis à part mes -petits- bémols, j’ai plongé dans ce roman historico-policier comme je l’avais fait pour le premier, et comme je le ferai très volontiers pour le suivant, car je ne doute pas que suivant il y aura. La série s’annonce donc hautement addictive.
Lien : http://www.lyvres.fr
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L'affaire des corps sans tête

Paris, 1791.

La France n'en finit plus de faire sa révolution.

Pro et anti monarchie se déchirent et l'on attend encore une constitution pour le pays.

Victor Dauterive, lieutenant de la Gendarmerie, est convoqué par La Fayette, héros national et mentor du jeune homme. Il doit arrêter l'agitateur Marat, adepte de la violence et du désordre.

Au même moment, des corps sans tête sont repêchés dans la Seine. Ces crimes horribles n'intéressent pas grand monde à part un modeste brigadier.

Ces deux affaires à priori distinctes vont se recouper et mêler Dauterive à un sinistre complot. Une affaire qui pourrait bien changer le cours de l'Histoire.



Ce policier nous plonge au cœur d'une des périodes les plus troubles de notre Histoire. La France est en proie aux divisions politiques. La monarchie vacillante a toujours ses adeptes et les révolutionnaires peinent à instaurer le calme.

L'auteur évoque avec réalisme le Paris du 18ème siècle. On déambule avec plaisir au cœur de ses rues sales et malodorantes. La pauvreté y côtoie une richesse indécente, qui s'affiche au sein de palais aux intérieurs raffinés.

On croise au cours de ce récit des personnages illustres, tels Danton ou Robespierre, mais aussi un Louis XVI dont le règne est compromis. Il y a aussi ces hommes de l'ombre, de puissants comploteurs, prêts à tout pour changer l'ordre établi.

Ce roman original, d'une lecture agréable et d'un abord facile, est une vraie réussite. J'ai été impressionné par les détails, qui reflètent parfaitement le mode de vie de cette époque.

Un délice pour les amateurs d'Histoire.



Jean-Christophe Portes vient de publier "L'homme à l'escarpin", une enquête de Victor Dauterive, chez le même éditeur.
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Paris 1791 - Un jeune homme portant des escarpins vernis est découvert, assassiné. Victor Dauterive, jeune gendarme est chargé d'élucider l'affaire. Crime homophobe ou n'est-ce que la partie immergée de l'iceberg?

En le commençant, je redoutais le côté trop didactique et, il faut bien l'avouer, chiant de certains romans historiques.

Eh bien pas du tout!

Jean-Christophe Portes dépeint cette tranche d'histoire française avec juste ce qu'il faut de détails.

Très bien documenté, on se croirait au coeur de la révolution avec ses magouilles, ses complots, ses trahisons....

On découvre Paris avec ses milieux huppés et ses bas-fonds, ses aristocrates qui ne sont pas non plus des enfants de choeur, où l'homosexualité était un péché parfois mortel.

Mais cette période hostile peut aussi comporter une touche de tendresse avec le petit Joseph "va-t'en dire", gamin des rues très touchant.

"L'affaire de l'homme à l'escarpin" est sans nul doute un roman qui ravira les amateurs du genre et si, comme moi, vous êtes profanes, vous allez vous instruire.
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

La Feuille Volante n° 1090

L'affaire de l'homme à l'escarpin – Jean-Christophe Portes -City Éditions.



Il fait une chaleur étouffante à Paris en ce mois de juillet 1791. La fuite de Louis XVI à Varennes a définitivement discrédité le roi et la guerre civile gronde dans la capitale où le petit peuple s'agite dans une ambiance de fin de règne, où chacun se lâche et où l'agitation politique est quotidienne. La royauté est menacée par la Révolution mais aussi par le Duc d'Orléans, le cousin du roi, qui s'appuie sur le « Club des Cordeliers » et cherche à s'emparer du trône que défend comme il peut le marquis De La Fayette, fragilisé par les événements. Ce dernier cherche à déjouer les plans de cette coterie et charge son protégé, Victor Dauterive, ancien aristocrate discret, peintre et dessinateur à la vocation contrariée, devenu sous-lieutenant de gendarmerie, d'approcher les membres de cette conjuration.

Sur les bords de la Seine, on vient de retrouver le cadavre a demi-nu d'un jeune homme et le vieux commissaire Piedeboeuf n'a pour l'identifier qu'un escarpin. L'enquête révélera bientôt qu'il appartenait à la communauté homosexuelle, quant aux circonstances de ce meurtre, elles sont des plus obscures et compliquent les investigations du policier. Ces deux affaires semblent indépendantes l'une de l'autre mais est-ce réel dans une ville pleine d'espions et en constante effervescence où des factions s'affrontent en permanence pour la conquête du pouvoir face à une royauté qui vacille, une Révolution qui s'essouffle et une guerre civile qui couve ? Quant à Victor, toujours sur ses gardes, il a fort à faire pour mener à bien sa mission délicate confiée par La Fayette dans une ambiance délétère où chacun espionne l'autre, dans une atmosphère de complot où la fin justifie les moyens, de trouble, de désinformation, d'intrigue et de menaces de guerre aux frontières. Heureusement pour lui, il bénéficie d'une collaboration inattendue, discrète mais efficace dans un époque instable, même si sa vie est en sursis, entre menaces, réels dangers et hypocrisie.

J'ai découvert avec plaisir l'oeuvre de Jean-Christophe Portes avec « L'affaire du corps sans tête » (La Feuille Volante n°1004). J'ai apprécié d'être à nouveau immergé dans un siècle qui a ma préférence (même si j'aurais peu prisé la vie sous la Révolution) et son roman fourmille de petits détails historiques, sur les us et coutumes, sur la mode, sur les expressions et les métiers de l'époque. Je n'omettrai pas non plus les portraits que l'auteur nous donne à voir dont celui de Victor Dauterive, certes fictif, mais dont la biographie et la personnalité nous sont révélées par petites touches. J'ai aimé les rencontres qu'il fait avec ceux qui ont effectivement participé à cette période dangereuse où tout était possible, où tout pouvait basculer dans la violence et la mort, le Marquis de la Fayette, Olympe de Gouge, Choderlos de Laclos... Ses romans ne sont pas sans rappeler ceux de Jean-François Parot qui, eux aussi, m'ont passionné. J'ai aussi apprécié cette peinture de l'espèce humaine dont la pusillanimité la pousse à détruire un jour ce qu'elle a acclamé la veille et qui ne recule ni devant une flagornerie, ni devant une trahison pour une distinction ou une prébende. Quant aux meneurs, possédés par l'attrait du pouvoir qui fait naître les ambitions les plus folles face aux événements, ils n'apparaissent que lorsque le danger est passé et laissent leurs partisans en découdre, risquer leur vie pour eux et n'en retirent que les honneurs…

L'auteur déroule cette intrigue historico-policière passionnante et fort compliquée en 7 jours, du 10 au 17 juillet. le style est alerte, fluide et agréable à lire, le roman dépaysant à souhait qui balade le lecteur dans ce Paris de l'époque, à la fois interlope et chic, entre salons et bas-fonds, aristocrates, révolutionnaires et hommes de main et entretient jusqu'à la fin un suspens de bon aloi, bref un moment de lecture bien agréable et j'aurais plaisir à poursuivre ma découverte de l'univers créatif de cet auteur.

© Hervé GAUTIER – Novembre 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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L'affaire des corps sans tête

Autant le dire clairement : j'ai beaucoup aimé ce livre. Tout d'abord, l'immersion historique permet une appréciation différente des événements historiques, en classe, on a l'impression que l'histoire, toute intéressante soit-elle, ne s'est déroulée qu'en l'espace d'une seconde alors qu'ici, nous prenons toute la mesure de l'ambiance pesante et des changements qui sont advenus lors de cette période de révolution. De plus, l'auteur a fait de nombreuses recherches (l'étudiante de master en moi aime ça) et en signale quelques unes à la fin de son ouvrage. Pour un premier roman, il promet et j'espère d'ailleurs pouvoir lire la suite des aventures de Victor. Ce texte donne envie de se replonger corps et âme dans les livres d'histoire, chose qui n'est pas arrivé depuis un long moment...



La lecture de ce roman a été longue, certes, mais également studieuse et captivante. Les notes de bas de page se multiplient pour faciliter la vie du lecteur (l'étudiante - un peu formatée - en moi continue d'aimer) et j'ai même appris deux mots (et puisque je suis gentille, je les partage avec l'aimable contribution du Robert de Poche) : algarade, n.f : violente réprimande ou dispute et salmigondis, n.m : mélange disparate. (définitions de base que je suis allée approfondir par la suite)



L'intrigue est bien construite, les interrogations, les fausses pistes et les cul-de-sac se multiplient. Je me suis rendue compte qu'il est plus difficile d'élucider un mystère historique qu'un polar moderne, et j'ai beaucoup aimé cette partie de l'histoire, même si la fin m'a excessivement frustrée. Je ne vous la dévoile pas, vous devrez lire ce roman.. Au niveau des personnages, certains sont caricaturaux, certes, mais traités de la sorte, c'est donc une réussite, les deux qui m'ont le plus intéressés sont Victor, qui mériterait un peu plus de profondeur et Olympe. Merci, cette femme est une véritable bouffée de fraîcheur (féministe qui plus est !)



Le seul véritable reproche que je pourrais faire est la jauge difficile d'action : quand couper ? quoi garder ? être exhaustif ou non ? Certains moments étaient creux, trop longs, alors que d'autres, palpitants tombaient sous le coup de l'ellipse, c'est dommage. De même, un séparateur aurait pu être agréable entre deux points de vue, il m'arrivait parfois de relire la fin d'un paragraphe en me demandant ce que j'avais raté.
Lien : http://brain-shadows.blogspo..
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L'affaire des corps sans tête

1791, cela fait deux ans que la Révolution a débuté, Louis XVI ne règne plus pour le moment, il attend dans sa prison dorée que la nouvelle Constitution Républicaine soit adoptée ...

Les français sont sensés être égaux et ne plus connaître de discrimination ou de privilèges...

Pourtant, certains d'entre eux changent de nom pour en ôter le caractère noble, comme Victor Dauterive, jeune sous-officier de la gendarmerie, protégé du général Lafayette, qui le charge d'espionner Marat, afin que cet agitateur protégé du petit peuple puisse enfin croupir en prison !

Marat est tellement au cœur de l'Histoire, que les corps retrouvés flottant dans la Seine, sans tête pourraient presque passer inaperçus, c'est sans compter sur l'opiniâtreté du chirurgien-légiste Bouvreuil !

Peu à peu, Dauterive se rend compte que cette mission est plus complexe et périlleuse qu'il n'y paraît, entre complots, trahison et pourquoi pas une sorte de lien avec ces fameux corps sans tête ?



Mon premier polar révolutionnaire :)

Je ne suis pas spécialement férue de cette période, mes connaissances se limitent à ce que j'ai appris en cours (lointains) d'histoire au collège, du coup, j'ai appris pas mal de choses, c'est intéressant de se cultiver tout en prenant du bon temps.

Jean-Christophe Portes a su habilement mêler fiction et Histoire, il faut dire qu'il s'est sacrément bien documenté, ça se sent et ça marche !

J'avoue avoir été perdue plus d'une fois, surtout au début de ma lecture, je crois que je cherchais trop à faire le lien avec mes reliquats de cours d'histoire :p

Une fois que je me suis approprié la foultitude de personnages et mis en tête que je lisais principalement un roman, la lecture n'en a été que plus limpide et agréable.

Un grand merci à Jean-Christophe pour sa confiance, j'ai vraiment apprécié ce roman et ne suis pas contre retrouver Victor pour d'autres enquêtes au cœur de la Révolution :)
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L'affaire des corps sans tête

C’est une première pour moi de lire une enquête policière qui se passe surtout dans une époque que je ne connais pas. Ne vous moquez pas, l’histoire et moi ce n’est pas une histoire d’amour et ceci depuis mon plus jeune âge.



Pourtant, j’ai aimé ce roman. Cette enquête était fascinante et j’ai beaucoup appris.



La plume de Jean-Christophe Portes est très fluide, accrocheuse et il nous met directement en condition avec un premier cadavre retrouvé avec la tête coupée.



Le décor est bien planté, bien détaillé, ce qui nous permet de nous situer. Même si au tout début j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver entre tous les personnages et les situations.



L’intrigue est bien menée et nous emporte facilement au fil des pages entre les crimes et les complots.



J’ai énormément appris sur cette époque, le vocabulaire est le même que dans cette période, les vêtements sont décrits exactement pareil. C’était un grand plongeon dans les années 1790. J’ai même fais la curieuse en faisant des recherches sur internet, étant novice je voulais vraiment avoir une vision de tout le décor et de l’histoire de cette époque autre que dans ma tête.



Pour tous les amateurs (trices) de roman policier un peu épicé et bien mené je vous invite à le lire et le relire !



Encore une belle découverte pour moi !
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