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4.68/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Strasbourg , le 15/031923
Mort(e) à : Paris , le 04/12/2012
Biographie :

Jean Bollack est un philosophe, philologue et un critique, né à Strasbourg en 1923 et mort à Paris le 4 décembre 2012. Après des études à Bâle, il s'installe à Paris où il commence à travailler sous la direction de Pierre Chantraine.
Il fonde ensuite à Lille le Centre de recherche philologique qu'il dirigera pendant des années et auquel son ami Heinz Wismann participera.
Outre ses travaux d'helléniste avec son épouse et collaboratrice Mayotte Bollack, Jean Bollack a publié des études sur la poésie de Paul Celan, dont il demeure l'un des exégètes les plus pénétrants.

UNE PENSÉE DE LA DIFFÉRENCE

Il distinguait lui-même quatre versants à son œuvre. Le plus important, sans conteste, est le versant helléniste. Son point de départ fut sa thèse sur Empédocle dont, pour la première fois, la vision cosmologique était envisagée comme un système ayant sa clôture et sa logique propres qu'il s'agissait de reconstituer en dépit du caractère fragmentaire de sa transmission. L'étape suivante fut constituée par l'étude, en collaboration avec Heinz Wismann, consacrée à Héraclite (Héraclite et la séparation, Minuit, 1972) dans laquelle est introduite une pensée de la différence qui donne un sens neuf au problème philosophique de l'identité. Quatre volumes de son édition d'Œdipe Roi de Sophocle (réédités aux presses du Septentrion) constituent l'exemple monumental de sa méthode de philologue.

En 1995, il en tirera dans la collection "Tel" de Gallimard un volume intitulé La Naissance d'Œdipe où, en marge de sa version française, on trouve un ensemble d'études qui recèlent l'une des interprétations les plus novatrices de la " faute " comprise ici comme l'effet du " trop plein " de puissance accordé à la lignée des Labdacides dans le périmètre clos de Thèbes.

D'autres études consacrées à Antigone, à Parménide, aux Bacchantes ainsi qu'un très important volet de Sophocle et d'Euripide - traductions réalisées avec Mayotte, son épouse, elle-même l'auteur d'un ouvrage très remarquable sur La Raison de Lucrèce (Minuit, 1978) -, complètent ce champ d'étude, qui donna lieu à une collaboration fructueuse avec Ariane Mnouchkine. Le deuxième versant est constitué par l'histoire de la philologie et des universités. On mentionnera l'étude consacrée à l'oncle de l'épouse de Freud (Jacob Bernays. Un homme entre deux mondes, presses du Septentrion, 1998).


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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Sache que tous ont leur sens et leur part de pensée.
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Jean Bollack
Si l’on admet que les textes des différents Livres sacrés représentent des “interprétations”, il faut se dire que ces interprétations ont a leur tour pu être interprétées, comme l’Ancien Testament est lu par les chrétiens. S’il y a deux couches sémantiques, rien n’empêche de considérer la toute première dans son antériorité comme un “texte” ou un écrit susceptible d’être repris et interprété. L’interprétation serait ainsi toujours, sinon essentiellement, seconde. On peut logiquement considérer dans certains cas que le contenu a été dicté par une voix divine, venue d’ailleurs, mais on ne resterait pas moins dans l’obligation de reconnaître que le message sacré a été transmis sous la forme d’un écrit existant, qui aurait été réinterprété, à savoir corrigé ou redressé. Il n’y a pas d’interprétation brute, dépourvu de tout support.
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Jean Bollack
La distinction des textes sacrés, considérés comme des interprétations, empêche d’accorder à ces ensembles inspirés et composés de main divine un sens univoque ; il est unique, tout en étant insondable. Un autre texte composé et donc, en l’occurrence, interprété aussi, mais différemment, selon le principe du textus intepres sui, pourrait n’avoir d’autre sens que celui que l’auteur y a mis. Cependant, comme rien ne semble moins sûr dans les représentations communes, on préfère doter cette production laïque d’une autre polysémie, incertaine. Elle se distinguerait radicalement de l’interprétation, mais en fait ne serait pas moins insondable. D’origine divine, la polysémie se déploie dans une enceinte close, contenue et cernée par un cercle de vérité ; elle figure, unifiée, comme un sens univoque, qui se démarquerait de l’ouverture, d’ordinaire prêtée à l’écrit humain. L’insaisissable sanctifié se concentre et pointe vers une clarté inatteignable. Le sens prime dans cet éclairage, et l’emporte sur toute autre forme d’écrit, n’étant ni le produit d’une recherche ni une combinaison d’éléments sémantiques ; il s’agit plutôt d’une simple “parole”, en soi plus propre à s’accorder aux conditions d’une révélation.

Le produit de l’art résulte d’un acte créateur, qui est malgré tout limité, et plus ou moins connu. Dans la confrontation avec le niveau sacralisé du langage, sa polysémie sera le signe babélique d’une infériorité. Une pluralité sémantique comparable s’est constituée ailleurs pour témoigner de la force d’une plénitude, inépuisable dans sa profondeur. On est encore renvoyé à son contraire humain ; il cherche sa voie dans la restriction, se protégeant de l’illimité en se délimitant.
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Certains auteurs la définissent (l'amitié) comme une sorte de ressemblance et ceux qui se ressemblent comme des amis, d'où le proverbe : qui se ressemble s'assemble... Et, sur ce point, on remonte plus haut et plus proche des sciences de la nature ; Euripide dit que la terre asséchée désire la pluie et que le ciel Auguste, quand il est empli de pluie, désire tomber sur la terre ; Héraclite, que l'opposition rapproche, que les différences produisent la plus belle harmonie, que toutes choses vivent par Dispute. D'autres, en particulier Empédocle, disent le contraire, que le semblable tend vers le semblable.
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« un poème de Celan est un interpretandum ; une lecture a eu lieu, celle de l’auteur, prenant position et se situant, contestant une signification donnée ; toute la dimension critique est dans ce trait. »
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« L’hermétisme de ces poèmes ne construit pas un domaine privé inaccessible aux “non-initiés”, réservé aux détenteurs d’informations. Il recouvre en apparence une chose, pour qu’on la découvre, ce à quoi il donne sens. C’est qu’il retraduit des données très concrètes. La référence est aussi particulière, aussi historiquement déterminée, qu’est précise et particulière la langue qu’il interprète .. »
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Des paumes étroites sont répandues sur les membres ;
Mais les misères s'abattent en foule, qui émoussent le souci.
Pauvre dans leurs vies est la part de Vie : à peine ils l'assemblent,
Voués à un rapide destin, ils s'envolent, emportés comme fumée,
Ne croyant qu'en ce sur quoi le hasard les fit chacun tomber,
Chassés de tout côté ; le tout, aucun ne fait vœu de le découvrir.
De cette manière, les hommes ne l'aperçoivent ni ne l'entendent,
Et leur esprit ne l'embrasse pas. Mais toi, qui t'es retiré ici,
Tu sauras : pensée d'homme ne s'éleva plus haut.
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« Il lui plaît de méconnaître ( J.Derrida ) que ce n’est pas abstraitement, contre la langue commune, mais contre des sens qui s’y sont préalablement fixés, seraient-ils les plus généraux, et contre les associations sémantiques qui s’y rattachent que les nouveaux mots, très délibérément, se sont déterminés . »
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De l'ordre du monde.

Empédocle disait que les lieux propres des éléments ne sont pas entièrement fixés ni délimités, mais que tous les éléments s'empruntaient les uns aux autres leurs lieux.
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Je te dirai encore : il n'est de naissance pour aucun,
Tous mortels, point de fin à la mort funeste,
Mélange seulement, échange de mélanges.
Naissance est son nom pour les hommes.
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