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Critiques de James Cañon (71)
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Dans la ville des veuves intrépides

A Mariquita, tout allait bien avant que les guérilleros débarquent et réquisitionnent tous les hommes et garçons de plus de douze ans de la ville. La ville se trouve alors peuplée seulement de femmes et d'enfants. A travers quelques épisodes de la vie citadine, on découvre comment ces femmes vont vivre...



Je ne m'attendais pas à ce genre de narration, je ne suis pas arrivée à savoir combien de temps s'était écoulé depuis que les hommes étaient partis. A part ça, j'ai beaucoup apprécié ses épisodes entrecoupés par les histoires des combattants pour nous rappeler que la guerre est bien là et contrebalancer son humour sur la vie pratiquement féminine de la ville. Certains moments m'ont moins touchés mais j'ai beaucoup aimé l'humour de l'auteur malgré la situation difficile. J'ai bien apprécié les moments surréalistes ou légèrement absurdes. L'auteur réussit bien à faire passer des messages de tolérance, de partage... Un bon moment malgré le sujet.
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Dans la ville des veuves intrépides

Sur fond de guérilla colombienne, James Canon met en scène un village perdu aux odeurs d'orchidées et de mangues, où ne demeurent plus que des femmes.

Après la disparition des hommes, ces dames s'organisent comme elles peuvent. ces femmes sont surtout l'occasion pour l'auteur de livrer des réflexions profondes, mais toujours teintées d'humour, sur ce qu'endure le peuple colombien, sur le Communisme, la politique et l'économie.

l'histoire qui est à la fois drôle, touchante, originale et exotique.

j'ai beaucoup aimé ce roman.



lu en 2012.
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Dans la ville des veuves intrépides

1992, Mariquita, quelque part au fin fond d’une Colombie ravagée par une interminable guerre civile. Un beau matin, un groupe de guérilleros déboule dans le village et en réquisitionne tous les hommes, laissant femmes, enfants et curé sans autre choix que de se prendre en mains pour réorganiser la vie du village. Qui d’autre que Rosalba, veuve du brigadier, semble la plus apte à prendre le commandement des opérations ? Elle est peut-être la seule à le croire, la seule à y croire, toujours est-il que la voilà qui occupe la mairie et passe le temps à établir des listes de choses prioritaires, des listes de choses importantes, des listes de listes… Pleine de bonnes intentions et d’imagination mais dépourvue de sens pratique, Rosalba n’en finit plus d’imposer ses décrets absurdes et inefficaces, voire carrément désastreux. Peu à peu cependant, et au prix de quelques drames, le village remontera la pente…

L’histoire est racontée dans la veine du réalisme magique cher aux auteurs latino-américains (bien que James Cañon ait écrit son roman en anglais), le ton est donc à l’humour baroque, avec une galerie de personnages plus extravagants les uns que les autres.

Et pourtant les événements et le contexte général sont loin d’être roses : après le départ des hommes, le village vit des heures noires de faim, de misère et d’isolement du reste du monde. Reste du monde d’ailleurs particulièrement hostile, comme le montrent les courts chapitres intercalés dans le récit principal. Ce sont des témoignages d’hommes, qui côtoient de près la guerre civile : reporter américain, enfant-soldat, guérillero, paysan, paramilitaire ou officier régulier. Leur témoignage est chaque fois purement descriptif, clinique, dépourvu d’émotions, d’autant plus terrible et glaçant.

Le sort des veuves est narré avec beaucoup plus de comique, n’empêche, parfois on rit pour ne pas pleurer…

Avec cette fable politico-écologique, l’auteur tourne en ridicule les dictatures fantoches (de droite et de gauche). Voici Rosalba qui parle : « Je me fiche de savoir ce qui est éthique ou pas ! Je n’ai pas accompli une seule chose dans ma vie sans avoir à mentir ou tricher un peu. (…) Chaque fois que j’ai essayé de faire quelque chose d’une façon correcte, j’ai échoué lamentablement. J’essaie d’être honnête avec tout le monde et de mener une vie fondée sur d’authentiques principes moraux, mais je ne peux pas ».

Les hommes aussi (ou un certain type d’hommes…) en prennent pour leur grade. Sans pour autant que le livre puisse être qualifié de féministe, puisqu’il faut bien admettre à la fin qu’on ne peut se passer d’eux, pourvu que ce soit sur pied d’égalité.

Mais surtout, le roman veut rendre hommage aux femmes (le livre est dédié « à toutes les femmes de la terre »). Encore Rosalba : « Les femmes étaient idéalistes et romantiques par nature, et même si les hommes avaient toujours vu ces caractéristiques comme des défauts, peut-être était-il temps pour les femmes de les honorer comme des qualités féminines uniques et d’en faire usage dans leur vie quotidienne ».

Conclusion : belle histoire, facile à lire, captivante, finalement plus optimiste que triste.

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Dans la ville des veuves intrépides

Magique, drôle, fantasque, fou, coloré, amusant…. Le premier roman de James Cañón est un petit bijoux scintillant; un petit bonbon coloré et sucré pour les gourmands. Comparé au très célèbre Gabriel Garcia Marquez (je me suis rappelée Cent ans de solitude en lisant le roman), James Cañón évolue dans ce que tous appellent le réalisme magique.

L'auteur, à l'imagination follement débordante, pense la société sans homme et spécule. Comment les femmes s'organiseraient -elles sans la présence de l'Autre masculin? Dans ce petit village colombien, Mariquita, les femmes sont désormais seules. Les hommes ont “disparu”, tous sont réquisitionnés par les guerilleros révolutionnaires qui ont débarqué un beau jour dans le village.



Déboussolées au départ, pleurant la disparition des hommes et leur propre perdition, les veuves et autres femmes de Mariquita vont commencer à s'organiser sous l'autorité de la tenace Rosalba qui, à la suite d'une auto- proclamation, est devenue maire du village. Sous l'impulsion de cette veuve, au caractère trempé, les femmes de Mariquita vont travailler l'agriculture et l'élevage pour assurer leurs besoins alimentaires. Elles vont progressivement et effectivement, non sans quelques difficultés et réticences de la part des plus “fortunées”, pratiquer l'idéal communiste. Sur une période de près de 10 ans, elles vont assurer l'existence d'une cité plus égalitaire et plus démocratique, qui repose sur un partage réel des richesses. Toutes participent à la vie de lacité. Certaines s'occupent de la Terre, de l'élevages, d'autres encore sont tenues de la réparation des toitures, des maisons… etc. Mariquita s'organise en une véritable communauté. De propriété privée, il n'en existe pas.



Sans la présence de l'homme “viril”, les femmes se sentent libres. Libres, elles le sont effectivement. Cette sensation de liberté est sans le doute le fruit de cette nouvelle organisation communautaire mais résulte également de l'absence de toute oppression masculine. Tout change. Le village. Le calcul du temps. L'organisation. Les moeurs. Les femmes. Le regard de la femme sur le monde, la nature et les choses.



Parmi les changements opérés, leur rapport à la nudité. Les femmes délaissent progressivement leurs vêtements et se promènent nues dans les rues de Mariquita. Quel intérêt de porter des vêtements quand on ne vit qu'entres femmes? Le vêtement a été sûrement conçu, à l'origine, pour protéger le corps humain de l'extérieur, du mauvais temps, du froid mais a, au fil du temps, requis une importance toute particulière; le vêtement pouvant être la manifestation d'une oppression masculine. C'est que les moeurs et les “entreprises religieuses” sont passées par là. Il serait intéressant de s'informer sur l'origine du vêtement et l'évolution du rapport humain avec la question de la nudité, considérée dans nos sociétés occidentales et orientales comme dépravante et de l'ordre de la débauche. Puisque l'actualité s'intéresse au port du foulard, du niqab et autre tissu qui couvre la tête, le visage ou le corps féminin dans son ensemble, je me demande si les femmes voilées et autres continueraient à le porter dans une société sans homme? A voire.

Certes, les femmes de Mariquita apprennent à vivre sans les hommes. Mais qu'en est-il de leur sexualité? Et bien, dans l'imaginaire de l'auteur, les femmes pratiquent le lesbianisme. La grande majorité de ces veuves intrépides s'abandonne en effet à la pratique homosexuelle. De quoi faire plaisir à tous ceux qui, faute d'arguments pertinents, s'amusent à décrire les féministes comme des lesbiennes en puissance.

L'homme “viril” est lui réduit à son rôle procréateur. Sa présence est nécessaire pour la procréation et la perpétuation de l'espèce humaine. C'est en cela que son absence inquiète et perturbe la magistrate, Rosalba, qui espère le renouvellement de la population de Mariquita. Alors, le prêtre du village, seul homme “viril“, se propose pour apporter la semence. Au nom de Dieu, il baise toutes les femmes volontaires pour tomber enceinte. Généreux et véritable serviteur de Dieu, il viole même une jeune fille mineur. Mais le “programme” échoue. Le prêtre est effectivement stérile. Alors la magistrate trouve une autre idée: attendre que les quatre jeunes garçons du village - Che, Hochiminh, Vietnam et Trotski - atteignent l'âge de 15 ans pour choisir l'épouse de leur choix et procréer. Au jour fatidique, surgissent les problèmes. Les garçons se féminisent, chacun à leur façon. L'un perd son pénis, l'autre voit apparaitre des seins, le troisième pisse le sang comme s'il avait ses règles quand le quatrième parle comme une femme. Ces éléments surnaturels disparaissent rapidement mais le projet de Rosalba ne pourra être appliqué. En effet, le prêtre tue les quatre jeunes et se fait expulser du village de Mariquita.



Ne reste dans ce village que deux hommes; deux homosexuels qui ont des traits assez féminins. L'un d'eux est même travestie. Ils n'ont rien de l'homme “viril” et s'accomodent très bien de la vie en communauté exclusivement féminine. A croire qu'il faut développer son côté féminin pour accepter l'autorité nouvelle et officielle de ces femmes.



Dans ce premier roman, James Cañón dresse donc un portrait assez élogieux de l'être féminin en imaginant une micro société utopique et idéale et revèle le parcours nécessaire à l'émancipation de la femme. Cette émancipation ne peut se faire qu'à partir d'une prise de conscience de sa propre soumission et à condition de vouloir son indépendance et de se penser en dehors de l'homme. Dans la ville des veuves intrépides, les femmes, soumises au départ et effacées, apprennent l'indépendance, se découvrent et finissent par imposer leur modèle de société. En effet, seul quatre hommes sont revenus de la guerre, ayant pu s'échapper des mains des guerilleros. Les femmes, conscientes du problème que leur présence peut causer à leur nouvelle organisation, leur laissent une chance. Soit ils acceptent le mode de vie adopté en leur absence, soit ils quittent le village. Un seul des hommes sera chassé du village, n'ayant pas accepté les règles posées par les femmes.



Mariquita nous parait d'autant plus idéale et utopique que l'auteur nous raconte, en parallèle, la guerre que se mène les hommes. Guerrilleros révolutionaires, militaires et paramilitaires nagent dans le sang, l'horreur, la mort. Ils tuent, éventrent, brûlent, pillent, violent, se vangent quand les femmes, à Mariquita, vivent dans la paix et la sérennité, ayant pu et su appliquer les idéaux pour lequels sont sensés se battre les guerilleros colombiens.



En bref, ce roman est à conseiller au plus grand nombre. Il est envoûtant, plein d'humour, fou et intelligent… une réussite que je préfère à Cent ans de solitudede Gabriel Garcia Marquez. La comparaison avec cet auteur très célèbre n'a rien de hasardeuse puisqu'on retrouve quelques mêmes ingrédients littéraires.
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Dans la ville des veuves intrépides

Colombie, années 1990. Les hommes du village de Mariquita ont été réquisitionnés par les guérilleros. Il ne reste que le prêtre et un jeune garçon, Julio, que sa mère a réussi à faire passer pour une fille. La sécheresse, la famine, les pénuries sont désormais le lot de ces veuves et de leurs enfants.

Une jolie découverte que ce récit, d'abord déroutant par sa construction, mais rapidement envoûtant. Des portraits hauts en couleur des habitants de Mariquita - essentiellement des femmes - alternent avec des témoignages brefs et percutants sur les violences masculines (guérilleros, paramilitaires et armée nationale) au cours de cette guerre. Se succèdent des situations cocasses et amusantes (les souvenirs de la tenancière du bordel), des épisodes très émouvants (la belle histoire douloureuse de Pablo et Santiago), du tragicomique ("le projet de procréation") et, comme des flashs, l'horreur de la guerre (tortures, viols, massacres), mais aussi ses trêves. Le style et certaines anecdotes évoquent la plume de John Steinbeck... Je regrette, faute de connaissances sur la situation colombienne, d'avoir parfois eu du mal à démêler la fable de la réalité, notamment en ce qui concerne l'état de dénuement du village... Un roman très réussi, un témoignage important... même si le récit tend hélas à s'essouffler après les deux premiers tiers.



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Dans la ville des veuves intrépides

je conseille ce livre aux personnes qui aiment les romans un peu décalés, personnellement j'aime bcp les auteurs sud américains, avec peut etre un fin un peu trop moralisatrice à mon gout.

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Dans la ville des veuves intrépides

La ville des veuves intrépides est l'histoire d'un village dont tous les hommes disparaissent du jour au lendemain, enrôlés de force par la guérilla. L'auteur raconte comment les femmes organisent la survie du village, y compris leurs tentatives pour assurer une descendance. Le récit est parfois un peu loufoque, les personnages, telle la maire du village, sont truculents, mais très attachants.



L'auteur aborde régulièrement la situation politique de la Colombie en donnant la parole alternativement aux paramilitaires et aux guérilleros. On s'aperçoit que ces deux groupes qui se livrent une guerre sans merci sont en fait proches l'un de l'autre et partagent un même quotidien de galère et de violence. La guérilla dénonce les exactions de l'armée, mais ne se comporte pas mieux avec la population. Cette partie montre bien le drame que la Colombie a subi pendant des décennies.



J'ai bien aimé les passages sur les militaires, où l'on voit bien la stupidité de ces combats sans fin qui ont ensanglanté la Colombie. J'ai bien aimé le récit principal, en l'occurrence la vie des femmes et la manière dont elles s'organisent, raconté sur un ton humoristique même lorsque le récit est tragique. Par contre la longueur du récit ne se justifie pas, et la plaisante surprise du début s'émousse lorsqu'on atteint la moitié du livre. Dommage, ça gâche un peu le plaisir de la lecture.
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Dans la ville des veuves intrépides

Que faire des jeunes filles qui veulent désespérément un homme? Que faire quand plus personne n'a de de notion du temps? Que faire quand le village n'a plus de quoi se nourrir? Les anecdotes sont bien croustillantes , ces bonnes dames sont des beaux personnages tour à tour grotesques ou émouvantes ...

Le rythme est très enlevé, l'histoire est bien menée : aucun risque d'ennui! Les femmes et leur curé, après une période de désarroi , décident de se prendre en main pour éviter de sombrer dans la misère. Elles finissent par chasser le curé , s'adapter à un monde sans hommes et fonder un village idyllique où tout est partagé, où l'on vit en harmonie avec la nature. Un peu d'optimisme et de tolérance dans un monde de brutes...



Le contexte , on le connait, malheureusement : la guerilla en Colombie qui s'oppose aux paramilitaires et au gouvernement. Les portraits de soldats qui apparaissent à la fin de chaque chapitre nous plongent dans la cruelle réalité de la guerre civile. Car du reste , une fois que les hommes sont partis, réquisitionnés par la guerilla, les souris dansent... Non, disons que les femmes qui restent sentent souffler le vent de la liberté et qu'il sera difficile de leur lui enlever même quand les hommes reviendront...

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Dans la ville des veuves intrépides

Lorsque les guérilleros arrivèrent à Mariquita, un petit village perdu de Colombie, ils embarquèrent tous les hommes valides et tuèrent les plus récalcitrants. Il ne resta plus que les femmes, le prêtre et de jeunes enfants. Après quelque temps de franche anarchie, chacune se demandant à quoi bon continuer à vivre sans les hommes, et surtout comment, Rosalba se retrouve maire de Mariquita et décide de se battre pour la survie collective. S'occuper des champs, retaper les habitations, éduquer les enfants, honorer les morts, et surtout surtout trouver un moyen de procréation...



James Canon est né et a grandi en Colombie avant de s'installer aux États-Unis. Nourri de culture et de littérature sud-américaine, il nous offre un premier roman emprunt de d'énergie, de couleurs et de sauvagerie. Les femmes y ont le beau rôle, celui de préserver la vie tandis que les hommes font mumuse avec leurs armes à feux et leurs idéaux, sans penser aux conséquences. Or pour survivre, il vaut mieux s'entraider que se diviser, et Rosalba et les autres veuves tentent de mettre au point une société à tendance communiste dans laquelle chacune travaille pour le bien de tous, sans penser à son propre profit. Bien sûr cela ne se fera pas en un jour, certaines femmes partiront en quête d'un avenir meilleur, d'autres tenteront de mettre en place leurs propres visions des choses...



Grâce à ce conte féministe drôle et amer, James Canon réussit aussi bien à divertir qu'à dénoncer notre soif de pouvoir et d'individualisme, ce sentiment de supériorité qui pousse à se sentir supérieur, faire la guerre, rabaisser ceux de l'autre sexe, condamner les couples atypiques. Une grande réussite et un auteur à suivre de près.
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Dans la ville des veuves intrépides

(2008 – Prix du Premier Roman étranger)

Dans le village colombien de Mariquita, tous les hommes ont été réquisitionnés ou tués par la guérilla. Les femmes apprennent donc à vivre seules et finissent, après une période d'anarchie, par créer une utopie communautaire. Roman concentré sur le quotidien, au ton burlesque, teinté d'humour noir. Très très apprécié, je m'y suis ennuyée. Question d'humeur sûrement.

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Dans la ville des veuves intrépides

Comment bâtir une société idéale fondée sur le respect et l'équité ? En se débarrassant des hommes bien sûr ! Et l'amour me direz-vous ? C'est justement là le problème : encore faut-il d'abord rétablir la paix, et puis aussi l'égalité, et puis peut-être après inventerons-nous la douceur... Comme les hommes du village de Mariquita en sont dénués, qu'un coup du destin nous en débarrasse ! Et c'est ce que fit le destin : voilà qu'un jour les guerrilleros réquisitionnent tous les hommes du village. Dès lors, l'anarchie s'installe lentement : avant de résoudre le problème de l'électricité et de rétablir l'eau courante, le plus important c'est le corps. Pour le satisfaire, ces dames créent un bordel ambulant. En patronne moderne Emilia met en place un plan de formation avec des positions et des techniques sexuelles hors du commun en faisant passer des « oraux » à ses congénères. Mais le drame devient fatalité lorsque la petite communauté se met en quête de procréer. Le prêtre lui-même se lance dans une croisade de reproduction sacrificielle, baisant allègrement au nom du Seigneur. Mais de ses visitations divines, ne sortent que le souffle du vide et quelques brutalités. Quelle fatalité encore frappe les jeunes adolescents en qui on place tout le salut séminal du village, lorsque le jour de l'exploit attendu ils subissent une tombée magique de pénis ? Bref le destin s'est abattu sur le petit village de Mariquita pour qu'aucun homme n'y survive.
Lien : http://ameleia.over-blog.com/
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Dans la ville des veuves intrépides

Colombie 1992. Un village tranquille se fait dépouiller de tous ses hommes, embrigadés de force par les guérilleros. Après lamentations et désespoir, les femmes se découvrent aussi capables que les hommes d'assurer leur survie. C'est burlesque, irréaliste, féministe, et parfois déconcertant, quoique...
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Dans la ville des veuves intrépides

La Colombie vit une période difficile, les hommes et ados à compter de 12 ans sont réquisitionnés pour entrer dans l'armée. Quiconque refuse se retrouvera percé d'une balle.

Dans un village de 93 âmes, les femmes vont prendre le pouvoir ou plutôt vont changer leur mode de vie. Sans homme, il va falloir penser à la survie de l'espèce, plusieurs possibilités s'ouvrent à elles, soit attendre que les plus jeunes atteignent 15 ans et puissent participer activement à la sauvegarde de la communauté, soit profiter du don du prêtre, ce dernier étant enclin à faire abstraction de son vœu de chasteté pour le bien de tous, évidemment.

Une construction assez étrange, avec une première partie assez longue, lente et plutôt vide. La deuxième partie avec la prise de conscience des femmes relève légèrement la note du livre.

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Dans la ville des veuves intrépides

L'histoire : Mariquita est une petite ville perdue de Colombie où la vie s'écoule plus ou moins tranquillement jusqu'au jour où les guérilleros décident d'emmener de force tous les hommes du village. Toutes ces épouses se retrouvent désormais seules et les célibataires voient d'un coup toutes leurs chances de mariage s'envoler. Que faire puisque personne ne fait rien pour elles? Se prendre en main. Avec plus ou moins de succès et des idées plus ou moins réussies; de ces villageoises émergent des personnages haut en couleur et les 3 survivants masculins du village ne vont pas pouvoir faire grand chose contre les idées parfois saugrenues de ces femmes. Mais peu à peu une véritable organisation va voir le jour et finalement le village va s'appercevoir que oui il peut survivre sans hommes.



Verdict : depuis un moment je n'avais pas ressenti quelque chose pour une livre mais celui ci fut une belle découverte à défaut d'être un coup de coeur.

Le village est déserté par les hommes. Que faire? La famine guette, la pauvreté s'amplifie, le sevrage d'êtres masculins n'est pas si simple pour tout le monde. Mais quelques unes de ces femmes veulent prendre le village en main comme Rosalba qui s'auto proclame maire et décide de réformes plus ou moins bien accueillies. Mais c'est un début. Et puis comment régler le problème du renouvellement des générations? Il reste au village, Julio devenu Julia lors de l'arrivée des guérilleros et qui refuse depuis de s'habiller autrement qu'en fille et de parler. Santiago mais Santiago est amoureux fou de Pablo qui lui aussi est parti. Et enfin le prêtre, qui pour le "bien" de la communauté décide de se défroquer temporairement. Mais c'est loin d'être un succès. Tous commes les réformes du maire d'ailleurs. Jusqu'au jour où peu à peu toutes prennent conscience de la possibilité de vivre ensemble et de créer une communauté.

L'auteur nous plonge dans une jolie utopie narrée par les différentes protagonistes du village. De nombreux portraits sont faits des habitantes qui se découvrent une fois les hommes disparus. Les situations comiques sont nombreuses et l'auteur essaye de ne pas "enliser" le récit en l'entrecoupant de chapitres très brefs narrés eux pas les hommes, paramilitaires ou guérilleros racontant l'horreur de leur quotidien. Bien que j'ai trouvé que la fin était un peu décevante mais je pense que le récit s'essouflait, j'ai beaucoup souri devant les situations rencontrées, les solutions trouvées, les disputes, les amourettes ou plus qui s'instaurent. Et finalement la mise en place d'une véritable communauté d'entraide où chacune a sa place, son rôle et son métier. Il faut préciser que l'histoire se passe sur des années pour mieux comprendre l'évolution du village et de chaque personnage qu'on découvre à travers soit le chapitre qui lui est dédie soit les yeux des autres personnages. Je ne connais pas du tout la Colombie donc je ne peux juger du côté réaliste ou pas de la vie quotidienne; je l'ai pris comme une fiction mais tout en reconnaissant la dure réalité du contexte militaire qui oppose paramilitaire et guérilleros. Des personnages donc haut en couleur et à découvrir

Un excellent roman que j'ai beaucoup apprécié et que je n'hésiterais pas à recommander donc.

Livre lu dans le cadre du Prix des lecteurs 2010.

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Dans la ville des veuves intrépides

Malgré une idée intéressante j'ai eu du mal à entrer dans ce livre. Peut-être du fait de sa construction, de l'intrigue qui s'étale sur 16 ans ou la multiplication des personnages. Comme je devais le lire dans le cadre d'un cercle de lecture j'étais curieuse de l'avis de ceux qui l'avaient lu. Et là ce fut un enthousiasme général pour cet ouvrage. Ils ont adoré. Alors je me suis dit que peut-être j'étais passée à côté d'une pépite. Je me suis replongée dans sa lecture avec un regard nouveau et je me suis mise à m'attacher à tous ces personnages et à leur vie. Même si je reste un peu sur ma position initiale c'est un bel ouvrage. Un village reculé, qui vit replié sur lui même et qui cherche après la disparition des hommes à vivre quand même. Des valeurs sont véhiculées comme le partage des biens entre pauvres et riche. L'argent ne fait pas le bonheur si on n'a personne avec qui le partager. Ces femmes s'inventent une sorte de communauté à part, basée sur les fondements du communisme en quelque sorte. Alors au début les plus riches sont réticentes à partager leur bien, elles cherchent même à fuir mais à ce moment là on leur demande si elles seront plus heureuses ailleurs, que c'est une utopie de croire que la fuite va résoudre les problèmes. J'ai pu avoir aussi l'impression d'être dans un kibboutz, tout est collectivisé et les tâches sont réparties entre tous, les repas sont pris dans des cantines réservées à cet effet. Chacun apportant sa contribution à la communauté. La notion de temps aussi est revisité et modifié. La question de la nudité aussi est interrogée. Enfin l'homosexualité est vu sous un angle différent, normal. Ce sont les sentiments qui s'expriment et peu importe avec qui, qui ce soit un homme ou une femme, l'important est de compter dans le regard d e l'autre.
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Dans la ville des veuves intrépides

Dans une Colombie ravagée par les horreurs de la guerre civile, le village de Mariquita se voit privé de tous ses hommes, enlevés par les guérilleros ou tués. Il devient alors un village de femmes, veuves et vieilles filles, qui tenteront d'y faire naître une sorte de société idéale...

C'est donc à travers l'histoire de certaines "personnalités fortes" du village que l'on suit les différentes étapes, et tout autant de péripéties, qui vont contribuer à la construction de la Nouvelle-Mariquita.



Dans la lignée de Gabriel Garcia Marquez, James Canon nous livre là un récit qui oscille délicieusement entre légende et vérité, qu'il n'hésite toutefois pas à ponctuer de dénonciations subtiles de l'absurdité de la guerre civiles, et des horreurs perpétrées entre guérilleros et paramilitaires.

C'est un livre comme je les aime: on rit, on imagine, on voyage...C'est aussi un livre sur la tolérance et sur le féminisme intelligent.



En résumé, il s'agit d'un grand moment de littérature, on se régale d'exotisme, d'humour et de tendresse.
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Dans la ville des veuves intrépides

Une belle découverte que cet ouvrage. Une belle surprise aussi puisque l'histoire n'est pas seulement la description un peu légère d'un village que tous les hommes ont été forcés de quitter. En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à passer un moment simple et divertissant. Mais la présentation qui est faite des personnages principaux du roman est très réductrice. Au fil des pages, on s'aperçoit que ces caractères sont beaucoup plus complexes et que loin de n'être que des farceurs, ils sont surtout des êtres humains pleins de complexité. Chacun rencontre sa part de souffrance et d'obstacles. .../...
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Dans la ville des veuves intrépides

Je suis en train de le lire et j'avoue que je passe un excellent moment .

C'est assez long à lire tellement il y a de portraits plus truculents les uns que les autres.

Vivement ce soir pour retrouver ce village incroyable et la suite de la galerie de portraits ! !
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Dans la ville des veuves intrépides

Dans la Colombie meurtrie par la guerre civile, des femmes isolées dans leur village se prennent en charge pour pour ne pas dépérir. Il ne leur manque rien sauf la possibilité d'une descendance et donc d'un avenir...

Pour son premier roman, James Canon frappe juste. C'est très plaisant à lire, c'est dépaysant, ça questionne sur l'organisation de la société et c'est cocasse.

J ai aimé le clin d’œil à GG Marquez.
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Dans la ville des veuves intrépides

Dans la ville des veuves intrépides, c'est une histoire de femmes colombiennes, non située géographiquement dans le pays ni dans le temps, qui se déroule après le départ des hommes du village, réquisitionnés par les guérilleros. Dans le village, après une phase de recueillement, vient la phase d'organisation, de libération, d'entraide, et de gestion hamronieuse de la ville. Après une période difficile où les ressources se font très rares et où chacune doit faire face à ses propres interrogations, on voit naître une organisation, une naissance du vivre ensemble complètement différent de ce que l'on connaît. Dans ce nouveau pays, les femmes vivent ensembles, les décisions se prennent à l'unanimité (ou presque), on aide ceux qui en ont besoin, on fonctionne par groupe (les plombières, les éleveuses, les cultivatrices, la maire, ... ), dans une société du partage. Un vériable nouvel ordre social féminin. Tout semble s'écrouler lorsque la cloche de l'église ne fonctionne plus ; qu'à cela ne tienne, les femmes inventent le calendrier féminin, basé sur le cycle féminin. C'est un très beau livre en général. Dans les détails, beaucoup de longueurs, et des passages véritablement criminels qui m'ont profondément heurtée que l'on ne peut pas vraiment occulter, un peu dérangeant. Même si l'idée générale est bonne, j'ai eu du mal à le terminer.
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