Les conquérants du monde des arts: ils ont tous une vingtaine d'années. Parfois moins...ils viennent de province ou de pays étranger. ils sont pauvres, très pauvres, mais riches de leur jeunesse qui s'ouvre sur un avenir imprévisible, riches aussi d'une indépendance qui peut leur permettre toutes les audaces. Ils ne possède rien. Donc, ils peuvent tout.
Démunis et apeurés, des non-juifs décident de se débarrasser de leurs oeuvres d'art. Pour ce faire, beaucoup d'entre eux s'adressent à des marchands ou des courtiers qui achètent ces oeuvres à bas prix, puis les rétrocèdent à des officiers allemands à des prix généralement attractifs. D'autres marchands et des commissaires priseurs vont jusqu'à prendre l'initiative de proposer des toiles de maîtres à l'occupant, contribuant ainsi à dépouiller des citoyens français en situation de vulnérabilité morale et financière. Dans un article fort documenté qu'il fera paraître en 1945, l'écrivain Jean Dutour évaluera à 500 milliards de francs le montant global du préjudice causé.
L’année 1947 sera pour Nana de Herrera une année de sollicitations de toutes sortes, gratifiantes, voire valorisantes, qu’elle saura sélectionner selon des critères de temps et d’argent, d’utilité et d’opportunité.
Dès qu'il pense être assez intime avec Céline, Gen Paul projette de lui présenter un autre écrivain, un fidèle des réunions de l'Avenue Junot, Marcel Aymé, qui réside 9 ter rue Paul-Féval, près du Lapin Agile.
Tout était calme et dormait. Ou faisait semblant de dormir. Le chuintement ininterrompu de l’air qui vibrait, assommait et rassurait à la fois, traversant la pénombre, les rêves, les angoisses. Un homme s'avança vers moi, lentement, hésitant, comme flottant dans l’espace.