Une phase de sa vie venait de s’achever. Il n’avait plus de parents et tout un pan de lui-même, de son histoire basculait maintenant vers le flou et les incertitudes provoquées par des questions qui n’avaient plus la moindre chance de trouver une réponse. Et vers l’oubli. Le dialogue incessant, bien que silencieux, qu’il avait entretenu avec son père, avec ses parents, était rompu, à jamais.
Lors de sa communion solennelle, il avait fait sensation au repas familial en demandant au dessert qu’à dater de ce jour on ne l’appelle plus Pierrot, ce qu’il détestait totalement, mais Pierre. Sa mère avait trouvé cette demande déplacée en un jour aussi sacré et pendant des années, l’appela « Pierre, puisque tu veux qu’on t’appelle ainsi ».