Ainsi isolés du reste du monde, les hommes du feu avaient du connaître une longue période d’abondance. Selon moi, cette prospérité provoqua l’invasion qui se produisit par la suite et jeta la calamité parmi les gens de mon peuple. Les hommes du feu durent se multiplier de façon excessive au point qu’il leur fut impossible de vivre à l’aise dans leur presqu’île. Ils en franchirent les limites et dans leur expansion chassèrent les membres de la horde devant eux, s’installèrent dans nos cavernes et occupèrent le territoire qui avait été le notre.
Au temps, lointain déjà, où le Grand Nord était encore un pays neuf, la vie sociale et les vertus civiques y étaient éminemment simplistes. Las de toutes les corvées domestiques auxquelles ils se trouvaient astreints, les aventuriers venus au Klondike de la Terre du Sud pestèrent un jour, en ruminant au coin du feu, contre la morne solitude où s'écoulait leur vie.