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3.6/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) : 1880
Mort(e) : 1949
Biographie :

John Charpentier se passionnait à la fois pour la littérature et pour l'histoire.

On lui doit ainsi une série de biographies où l'analyse d'une œuvre se rattache au récit d'une existence et montre leur étroite interférence : George Sand, Voltaire, Baudelaire, Rabelais, Molière...

Il a écrit principalement en français.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'amour courtois, au contraire, se révèle d'essence spiritualiste par sa délicatesse et son raffinement extrêmes, (...). Il atteint à la mysticité par les préoccupations d'ordre religieux qu'il mêle à son idéalisme exalté, et qui reparaîtront dans le quiétisme de Fénelon, le naturisme de la Julie de jean-Jacques (laquelle ne s'intitule pas pour rien La Nouvelle Héloise).
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A près de dix-huit ans, Héloise était une créature accomplie; non seulement docte, mais belle, "l'honneur et l'ornement de son sexe", (...); fière, mais avec une dignité, une réserve qui prouvaient que ses pareilles, alors, pouvaient briller par l'intelligence, sans rien perdre de ce qui fait le charme essentiel de la femme. Ces fleurs de l'esprit, elles les portaient à un point extrême de raffinement; mais elles ne se montraient pas vaines de s'en parer. De semblables ornements étaient pour elles plus discrets que les bijoux, bagues ou colliers qu'ils suppléaient, car ils constituaient un privilège presque exclusivement monastique. Les dames ou demoiselles lettrées, non soumises à la règle d'ignorance séculière, attribuaient à la vertu de leurs connaissances, une séduction immatérielle ; et toutes confuses des noces qu'elles célébraient avec le Savoir, rougissaient sous leurs nouveaux attributs comme une jeune mariée à l'ombre de son voile.
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Intelligence essentiellement mathématique ou géométrique, éprise d'ordre et de régularité, aux conceptions, à la fois très vastes et très simples, Napoléon ne voyait pas la littérature autrement que comme un rouage administratif, sinon un instrument de propagande ; et il prétendit la soumettre à une discipline toute militaire.
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Les vers naissent, vite barbouillés, raturés à peine. Il les porte, comme je l'ai dit, à Sainte-Beuve en riant, moitié convaincu qu'ils sont passables, moitié persuadé qu'ils ne valent rien. Sait-on jamais? puisque, encore une fois, pour les écrire, les exhaler plutôt dans les larmes, il ne s'est pas « levé en sursaut, sans raison, les pieds nus », au milieu de la nuit. Et Sainte-Beuve de déclarer à quelques jours de là à un de ses amis : « Il y a parmi nous un enfant plein de génie », et de vaincre les hésitations de son cadet en lui conseillant de se faire entendre, à l'Arsenal d'abord, chez Nodier, au Cénacle ensuite. Le poète des Rayons jaunes a un faible pour Alfred de Musset qui réalise le type de l'homme qu'il eût voulu être, si même il ne l'envie en secret. Ce fils de vieux, vieillot lui-même, sensuel et triste, déçu dès la jeunesse et rongé par le doute, mécontent faute de moyens de séduction, alors que son rêve fut toujours de séduire comme un bellâtre, comme « un officier de hussards », d'entrainer, et de traîner après soi tous les cœurs, admire dans Musset sa vivante antithèse. Lui qui ne vivra que pour l'amour, et, à défaut d'aventures personnelles, voudra au moins être mêlé aux histoires galantes des autres, il flaire que Musset, avec sa figure, son impatience à épuiser les plaisirs, lui fournira avant longtemps l'occasion de jouer ce rôle de confident et de consolateur dont il tire de si rares délices. Enfin il ne voit rien, dans l'art éclatant, tout extérieur alors du jeune homme, qui porte ombrage à la gloire de poète élégiaque et de chantre de la vie intime du cœur qu'il ambitionne...
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Il faut le remarquer tout de suite : on ne sait quel pouvoir lui interdit de tenter sur une jeune fille l'effet de sa séduction. Le débauché qu'il fut ne rêva jamais de corrompre un cœur virginal. Il sentait sa perversité s'émousser devant l'innocence. Devinait-il que c'est un fruit qui perd sa saveur quand il n'est pas cueilli avec l'enthousiasme ou la dévotion du véritable amour? Son respect de la vierge (je ne sache pas qu'aucun poète ait trouvé langage plus aérien pour parler d'elle), le culte qu'elle lui inspire et qui, bien loin d'être abstrait, est si voluptueux ou si sensuel selon l'interprétation qu'un Keats eût pu donner à ce mot, ce sera, je crois, l'asile où son âme aristocratique se réfugiera et cherchera, après les pires souillures, à se purifier. Peut-être, cependant, faut-il découvrir une autre raison, plus profonde, à l'origine de son respect, de son abstention?... Je serais tenté de croire qu'il obéit à son mauvais ange qui ne veut pas qu'il trouve en la vierge le salut. Le salut? oui, qu'il payerait du prix de son génie. Son instinct le met en garde contre un bonheur auquel il sacrifierait ses plus beaux poèmes, ses comédies les plus admirables. Car il sent qu'à la jeune fille, seule, il pourrait vouer un amour qui ne lui arracherait pas de cris douloureux, qui ne serait pas pour lui une cause de soupçons et de jalousie. Voyez qu'elle apparaît dans toutes celles de ses œuvres où nous le reconnaissons sous la figure du débauché, et qu'il la fuit toujours après s'être recueilli devant elle et l'avoir bénie...
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Héloise est belle (dix-huit ans), elle est intelligente, elle est sage : pure et savante ; sa connaissance du latin l'a rendue apte -selon le souhait de l'Eglise- à comprendre les prières et les livres saints; enfin, la passion qui la possède a avivé la chaleur de son imagination. Elle réalise, aux yeux d'Abailard, en quête d'éprouver, pour élargir ses connaissances, les ressources infinies de l'amour, le sujet idéal.
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Il faut voir autre chose que l'effet d'une séduction purement verbale dans les échos que prolongent les chants de Byron dans l'âme d'Alfred. C'est plus que le pittoresque du lyrique anglais, plus que son décor ou sa mise en scène et ses procédés qui le stimulent et, je dirai mieux, l'affectent... Il y a, comme l'a constaté de façon sommaire Paul de Musset, communauté de sentiments entre les deux poètes. L'un et l'autre avec le même égoïsme tyrannique - et cependant la même générosité - éprouvent un égal besoin d'adoration et sont tourmentés d'un semblable désir d'infini et de perfection ou d'absolu. Mais ce qu'il y a de viril dans ce désir chez Byron est féminin chez Musset. D'où l'amour de l'amour, chez celui-ci. Le sculpteur Préault l'a très bien senti, qui a donné à Alfred le sobriquet de « Mademoiselle Byron ». Tandis que le lord impétueux s'est perdu par excès de force, c'est par faiblesse que notre gracieux et délicat gentilhomme ruinera, à son tour, ses facultés merveilleuses.
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Il y a, dans les histoires érotiques que lisent les adolescents, un maléfice qui s'exerce bien au delà des sens, et les pénètre et les corrompt bientôt jusqu'à l'âme. Les voilà, par les soins de ces entremetteuses, transportés dans un monde où le désir règne, et où tout est si facile à l'amour, qu'il agit comme le caprice et dégénère en licence. Alfred l'a reconnu lui-même, dans la Confession, en faisant Octave, sous les traits de qui nous le reconnaissons, trouver au milieu de sa chambre, quand il avait quinze ou seize ans, une grande caisse de bois qui renfermait une quantité de vieux livres poudreux, pour la plupart des romans du XVIIIe siècle. « Je les dévorais avec une amertume et une tristesse sans bornes, le cœur brisé, et le sourire sur les lèvres », a-t-il écrit. « Oui, vous avez raison, leur disais-je, vous seuls savez les secrets de la vie, vous seuls osez dire que rien n'est vrai que la débauche, l'hypocrisie et la corruption. »
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Mais se commettre avec des ribaudes, s'initier aux secrets de la volupté dans un bouge, par un contact avilissant, était chose pour quoi Abailard avait toujours éprouvé la répugnance de plus vive, même au plus fort de la saison chaude, quand sous l'aiguillon de la chair des images de luxure le hantaient, troublaient ses veilles studieuses...
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Le plus illustre, le plus national des peintres britanniques, Joseph-Mallord-William Turner, naquit à Londres dans Maiden Lane (Covent Garden), le 23 avril 1775, jour de la fête de Saint-Georges, patron des Trois-Royaumes, comme le faisait observer Ruskin. Il était fils d'un barbier et occupa à remplir des emplois divers lés meilleures années de sa jeunesse. Son éducation resta toujours assez négligée. Par bonheur, cependant, il devait voyager, dans presque toute l'Angleterre, en France, en Suisse, en Italie. En attendant, il entrait à dix-neuf ans, comme étudiant, à l'Académie royale. Elle se l'associait en 1799 et l'élisait membre en 1802. Il ne connaissait guère d'autre peinture alors que celle de ses compatriotes vivants, de Cozens et de Girtin, en particulier, dont il subissait l'influence.
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