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Citation de le_Bison


On buvait du vin, un apéritif, du whisky, on grignotait, avec du jazz en fond sonore. La conversation était sans importance. Je restais assis dans le fauteuil et Guillermo déambulait dans la maison, infatigable. II répétait que j'avais besoin d'une éducation musicale : Tu as des lacunes énormes. Alors il commençait, sans véritable méthode, à mettre des disques et à passer les styles en revue. Jusqu'au moment où, quand nous étions assez saouls, parfois moi plus que lui, parfois l'inverse, je disais : Il est tard ! Guillermo me demandait de rester encore un peu, il mettait une nouvelle version de son morceau préféré. Ces notes devenues familières annonçaient l'acmé, le moment précis de passer à l'action. Un soir, j'ai anticipé le déroulement de la scène et je lui ai demandé comment s'appelait ce morceau qu'il finissait toujours par mettre. Il m'a expliqué qu'il s'agissait de Petite Fleur, un classique des années cinquante composé par Sidney Bechet, le plus illustre vibrato de l'histoire du jazz. Un type du niveau de Louis Armstrong mais qui n'avait pas eu sa chance. Trop noir pour les Blancs, trop blanc pour les Noirs, tel était son karma.
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