Il n'y a pas un seul écrivain célèbre qu'on puisse comparer par son envergure à une vingtaine de ceux qui écrivirent dans la société libre d'entre les deux guerres, ou à une douzaine de ceux qui sont actuellement en exil. L'explication est simple et logique: l'âme roumaine, profondément enracinée dans le génie national, trouve son plus bel épanouissement dans une atmosphère de liberté. Le cas de Petru Dimitriu nous le démontre d'une façon saisissante. Pendant des années, cet écrivain fort doué –et, comme par hasard, produit de la culture bourgeoise– a été le "tsar" de la littérature communiste roumaine. Écrivain fécond, il a publié un certain nombre de livres intéressants, soit traités d'un point de vue communiste, soit inspirés par des thèmes communistes. Après s'être exilé, il a écrit "Incognito", qui est de loin son meilleur livre.
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