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Critiques de Inès Bayard (209)
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Le malheur du bas

« Il n'avait existé qu'un seul drame dans sa vie, suffisamment fort pour passer à l'acte »



Ce drame est celui qui n'a pas de nom, qui ne peut parfois être nommé par celles ou ceux qui en sont victimes.

Ce drame est celui qui vous atteint dans la pure intimité de votre être, celle de votre corps et de sa sensualité.

Ce drame est un viol.

Celui d'une femme en l'occurrence.



Marie, marié à Laurent.

Ils se connaissent depuis dix ans et occupent chacun, la trentaine à peine passée, une très bonne situation.

Il faut dire qu'ils sont bien nés. Issus tous deux d'un milieu bourgeois bon teint, militant contre le mariage pour tous ou autres petites douceurs réactionnaires.



Rien ne peut les toucher.



Il ne leur manque plus qu'un enfant.



Ils le désirent cet enfant. Ils le décident.

Eux qui sont habitués a décider de tout, à maîtriser leur vie.



Mais aussi puissants qu'ils semblent se penser, ils oublient qu'il existe encore plus puissants qu'eux.



« On ne peut vivre longtemps dans la frénésie. La tension était trop forte en ce monde qui promettait tant, qui ne donnait rien. », Georges Perec dans “Les Choses” (épigraphe du roman).



C'est ce dont Marie va prendre conscience.

Violée par son supérieur hiérarchique, sauvagement. Il ne peut en être autrement.

Marie va cruellement faire l'expérience de la barbarie.



Incapable de se défendre, meurtrie dans son corps, dans sa chair, elle ne trouvera d'autre défense que le silence, face à la honte incommensurable qui la submerge. Jusqu'à la folie.



C'est ce récit implacable auquel nous soumet Inès Bayard. Il n'y a pas de suspense. On connaît les causes, Les conséquences. On connaît la fin dès le début, mais on ne peut le lâcher jusqu'à la dernière page.

Bien sûr, dans cette construction, on pense à “Chanson douce” de Leïla Slimani, mais l'auteur apporte ici un supplément par ses thèmes abordés, par son ton.

Marie, prisonnière de sa condition, jusqu'à l'impensable ?



« Du meurtre à l'amour, du sperme au sang, du désir à la mort, c'est bien la chair qui l'emporte »



Un premier roman parfaitement maîtrisé.



Lu en août 2018.



À prolonger avec mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Le-malh..
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Le malheur du bas

Ce roman est une véritable bombe.

Marie bascule du paradis à l'enfer en une soirée.

Je ne veux rien raconter de plus juste dire que ce roman m'a remué les tripes du premier au dernier mot.

je n'oublierai pas ce premier roman.
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Steglitz

« Folie : la désertion à l’intérieur ».

Pierre Véron



J’ai refermé ce livre il y a quelques jours et malgré son côté énigmatique, je l’ai aimé. Inès Bayard décrit très bien l’antre d’un esprit confus, torturé aux confins de la folie. Elle met le doigt sur les traumatismes de l’enfance qui peuvent abimer à jamais un être de chair et de sang.



Leni, une jeune femme allemande est mariée à Ivan. C’est une femme que rien n’anime ni n’exalte. Elle existe et c’est tout. Elle passe des heures à errer dans les rues de Steglitz sans but. Elle aime la routine, la monotonie et un rien perturbe sa sérénité comme ce jour où le lieutenant Ziegler l’interroge pour une enquête de voisinage. On sent très vite que quelque chose ne tourne pas rond chez cette femme. Ses réactions sont interpellantes, avec son regard vide, ses mains sur ses oreilles, sa façon de parler aux gens comme s’ils étaient morts.



Peu après, Leni est abandonnée par son mari. Elle se retrouve prise en charge par son frère Émile et sa vie continue. Sans Ivan, sans exaltation, sans émotion, sans rien. Leni existe.



Inès Bayard remarquée par le sulfureux Le malheur du bas signe ici un second roman des plus mystérieux, où les contours sont obscurs, presque ténébreux. L’histoire se passe en hiver, la neige s’immisce par les fenêtres, il fait si froid. On nage dans un brouillard latent ne sachant que penser de cette femme qui accepte tout sans se plaindre, qui semble avoir perdu la raison.



Leni passera un moment avec chaque membre de sa famille. Rosa sa mère, Christian son père puis Émile. Tous, ils semblent confus, irréels presque.



J’ai aimé cette écriture fine, ciselée, cotonneuse d’Ines Bayard. Cette ambiance obscure, irréelle qui frémit dans une semi folie, dans l’antre d’une femme qui s’est emmurée dans un entre deux monde pour se tenir debout. Il y a un malaise évident dans cette histoire. Qui est Leni? Quelle est son histoire pour que rien n’ait de sens si ce n’est celui d’exister sans savoir ni comment ni pourquoi.



Un livre troublant que j’ai aimé. Qui mériterait une seconde lecture pour en disséquer toute la profondeur. Ou de laisser passer quelques jours comme moi pour en comprendre toutes les clés.



La folie et les problèmes mentaux sont toujours des sujets qui m’attirent et Steglitz c’est ça, un aller sans retour en enfer, où la réalité devient trop lourde à gérer pour rester éveillé dedans.
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Le malheur du bas

Le malheur du bas - Inès Bayard - Éditions le Livre de Poche - Lu en décembre 2020.



Sous le choc, je suis sous le choc.

Quelle sombre et triste histoire.

On connaît la conclusion tout de suite puisque le roman commence par la fin.



Marie et Laurent sont mariés, ils s'aiment et envisagent enfin d'avoir un enfant.

Cet enfant pour Marie ne sera pas l'enfant de l'amour. Elle sera victime d'un drame qui va complètement modifier son psychisme. Elle va connaître la honte, la honte de la honte, la honte de parler, la peur de parler, la haine de son enfant, elle va vivre un véritable cauchemar solitaire jusqu'au jour où elle se sentira menacée par sa soeur qui a tout découvert et qui lui dit que si elle ne parle pas, elle le fera. Et pour ne pas subir cette humiliation ultime, elle va commettre l'irréparable.

Tout le livre est basé sur le quotidien que vit Marie depuis ce jour fatal où sa vie a basculé, elle crache littéralement sa souffrance, sa haine, ses doutes, sa folie, Marie n'a plus d'espoir, Marie n'est plus qu'un pantin livré à ses pensées plus noires que la plus noire des nuits.

On suis pas à pas l'évolution de son esprit dérangé.

Et pourtant, si elle avait parlé, mais la peur du rejet et la honte de ce qu'elle avait subi ont été les plus forts. C'était une victime pourtant, et de victime elle est devenue elle-même bourreau. Marie était déboussolée.

Peut-on la juger ? Non, pas moi en tout cas, qu'aurais-je fait à sa place, je n'en sais strictement rien.

Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire ce premier roman d'Inès Bayard.

qui au travers de Marie est l'immense cri de détresse de toutes les femmes victimes de viol. Et aussi les hommes qui le sont. Toutes ne vont pas jusqu'où a été Marie, mais elles sont de toute façon détruites à vie.

Madame Inès Bayard, je pense que l'écriture de ce roman n'a pas dû être facile pour vous, mais il a le mérite de nous faire savoir qu'il faut absolument parler quand cela arrive, ne pas se taire, ne pas se laisser dominer par tous ces mauvais sentiments qui prennent possession de vous.

Il faut que les responsables de viol, de harcèlement physique ou moral, soient systématiquement dénoncés et punis pour leurs actes vils qui laissent les victimes au bord de la folie.



Voilà, je suis encore secouée par ma lecture, mais elle en vaut vraiment la peine.



A+ mes amis-es babélionautes. prenez soin de vous toujours.



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Le malheur du bas

Roman choc où le noir dégouline comme de la boue nauséabonde. Tout est noir dans le malheur du bas.

Overdose. Asphyxie.



Marie et Laurent, jeune couple à la situation irréprochable rêvent de fonder une famille. C'est dans ce rêve bleu qu'arrive l'impensable, Marie est violée par son directeur.

Elle choisit le silence et d'en payer le prix.

Obsédée par ce drame, elle plonge dans une souffrance insoutenable. le silence dans lequel Marie se terre amplifie ses frustrations et son mal-être. Personne ne devine, n'imagine, ne comprend. Nausées et douleurs physiques s'ajoutent à son désespoir psychique. Laurent devine, elle est enceinte. Marie s'empresse de faire le rapprochement entre le violeur et sa grossesse, cet enfant est une ignominie.

Elle souhaite sa mort, ne l'aime et ne l'aimera jamais.



Ce roman glauque m'a tantôt subjuguée et tantôt agacée. le silence de l'héroïne est incompréhensible. Ses certitudes sont dérangeantes. Son côté hermétique à toute issue déplaisante. Elle reste figée dans l'horreur, le vomi, le degueulasse. Chaque ligne est un marécage à peine supportable dans l'horreur d'une femme mutilée, brisée, pendue, cadavérique.

Elle est déchiquetée de toute part et Inès Bayard décrit parfaitement cette immersion asphyxiante.



A éviter en cas de déprime, la nausée est proche...
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Le malheur du bas

Marie travaille dans une banque. Laurent, son mari, est un avocat en vue dont la carrière est en train de décoller.



Tous les deux vivent une vie de couple parfaite, qui les mène à vouloir un enfant.



Mais un soir, en rentrant du travail, Marie se laisse ramener par son patron, qui la viole dans sa voiture alors que son mari partage un dîner d'affaire de son côté.



Gardant ce drame pour elle, Marie commence alors une longue descente aux enfers.



De tentatives de retour à une vie normale en désespoir, le mal la ronge, la culpabilise, l'angoisse, la détruit.

Il se love même en son sein puisqu'elle tombe enceinte et qu'elle sait que l'enfant n'est pas de Laurent...



A mon avis :

La première force de ce roman, c'est son style impersonnel.



C'est lui qui nous laisse tout au long de la lecture cette impression que Marie est hors de son corps, qu'elle est comme une morte, qu'elle ne contrôle plus sa vie ni ce qu'elle est.



La deuxième force de ce livre, c'est qu'il dérange son lecteur. On le lit avec cette appréhension et cette boule au ventre, comme si on était touché personnellement par ce qui arrive au personnage principal. La douleur est contagieuse et on vit la déliquescence de cette femme avec elle.



Les thèmes abordés sont bien entendus liés au viol, au rapport à l'enfant du viol, à la relation familiale après le drame et à la conservation ou pas d'un secret trop lourd à porter. Ce sont des thèmes assez classiques mais traités au plus près, comme si on les vivait nous-même.



On est littéralement happé par ce récit. Pourtant on en connait la fin, puisque le premier chapitre commence par là. Mais c'est le chemin ou plutôt la pente, voire le ravin, qu'emprunte Marie pour en arriver à l'acte final qui fait l'intérêt du livre.



On le lit facilement, probablement d'une traite car il est assez court et on en ressort bouleversé, hagard.



Ça ne vaut peut-être pas le Goncourt pour lequel il est sélectionné, mais pour un premier roman d'Inès Bayard, c'est un coup de maître.





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Le malheur du bas

Comment dire qu'on a aimé un tel roman ? Comment dire qu'on a été happé par ce récit étouffant, suffocant, dérangeant, comme le dit la 4ème de couverture ?

Et pourtant c'est le cas. Ce roman (mais qu'on lit comme un récit véridique tant il rend bien compte du désespoir de l'héroïne) m'a bouleversée, je ne l'ai pas lâché, même si j'oscillais entre douleur et horreur, devant ces descriptions crues ou poignantes, ce malheur dont on sait depuis les premières lignes qu'il sera inéluctable.

Marie, jeune femme mariée et heureuse, voit sa vie basculer du jour au lendemain, après avoir été agressée et violée par son supérieur.

Ne pas en dire plus, vous laisser découvrir par vous-même cette histoire, même si elle vous blesse, même si elle vous rend malade, même si elle vous hante.

Un livre nécessaire, certainement, et surtout une auteure à suivre, car c'est son premier roman...

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Le malheur du bas

J’ai mis deux petites heures à lire ce roman, deux petites heures de tgv plus tard et j’arrive sur le quai de la gare complétement sonnée par ma lecture. J’ai eu l’impression de sortir d’un terrible combat de boxe où j’avais reçu un terrible uppercut…



Avant de commencer cet avis, je tiens à souligner que je n’ai pas lu le livre de Mathieu Ménégaux et que je suis donc incapable de dire s’il y a des similitudes ou si le livre d’Inès Bayard ressemble comme deux gouttes d’eau à Je me suis tue. Ayant beaucoup aimé Un fils parfait, je lirai Je me suis tue, mais l’occasion ne s’est pas encore présentée.



Dès la première page, on connait la fin de ce roman – comme celui de Leïla Slimani d’ailleurs – mais ça ne m’a pas perturbé même si l’on se doute de la fin de l’histoire -, ce ne sont pas des points négatifs, pour ma part du moins !



Ce roman est écrit dans un style assez nerveux, il est écrit avec les tripes, c’est cru, c’est dérangeant, c’est désagréable et c’est extrême. Mais en même temps lorsqu’un être humain prend le droit de dégrader le corps d’une autre personne n’est-ce-pas un acte terriblement écœurant et révoltant ? L’écriture d’Inès Bayard arrive à nous faire ressentir les différents maux qui envahissent Marie et permettent également de nous faire comprendre quel terrible poids pèse sur ses épaules en préférant taire le fait qu’elle se soit fait violer plutôt que de parler.



L’histoire prend également aux tripes. J’avoue que par moment, mon estomac se tordait – je suis trop empathique et même si « ce n’est qu’un livre » je projette et vis pleinement l’histoire…- J’ai trouvé – tout comme Marie – écœurant que Laurent ose la toucher et qu’il soit pressant envers elle pour avoir une relation sexuelle, oui mais le pauvre il ne sait pas…



J’ai tellement peur de spoiler ce livre que je ne sais que dire finalement… Je sais qu’il est émouvant, qu’il retourne les tripes, qu’il nous montre qu’on a le droit d’être une victime et de ne pas se réfugier dans le silence, qu’il nous illustre la longue descente aux enfers d’une femme violée – si certaines se réfugient dans la drogue ou dans l’alcool, Marie, elle, choisit de faire du mal à son enfant en le négligeant ou en essayant de le tuer… Il y a également une profonde réflexion sur le corps de la femme qui n’est pas un objet, qui n’est pas juste là pour répondre favorablement aux envies de son partenaire, qui montre qu’au sein de notre société, personne n’est à l’abri de voir son quotidien et sa vie basculer à cause d’un acte barbare…



Alors oui, c’est cru, parfois choquant – la citation choisie montre totalement la dureté des phrase que l’on peut trouver dans le roman -, parfois on se sent désarçonné par cette femme qui refuse les mains tendues, parfois on a envie de hurler contre Laurent parce qu’il ne voit rien, parfois on veut fermer ce livre parce que ça ressemble à du voyeurisme MAIS… Il faut le lire, parce qu’il cache un cri, un cri qui dit qu’on ne doit pas se taire et que nous ne sommes pas un objet…



Pour moi, ce livre est une pépite – une bombe – un diamant brut – un uppercut. Je le conseille aux personnes qui ont le coeur solidement accroché… Ce qui est sûr, c’est que l’on en ressort pas indemne.
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Le malheur du bas

Marie a une vie parfaitement ordinaire : un emploi qu'elle adore, un mari qu'elle aime et des projets pour l'avenir.

Sa vie bascule en une soirée et elle se retrouve plongée dans un gouffre infernal...



Je n'en dis pas plus, il faut simplement le lire pour comprendre.



Un roman puissant qui dérange par son histoire et par le style sans filtre de l'auteure. Inès Bayard frappe au plus profond de nos émotions.



À découvrir de toute urgence . . !
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Le malheur du bas

Comment Marie en est arrivée là ?

A cette ultime diner, où elle se décide à empoisonner son fils Thomas et son mari Laurent .

Il suffit d'un moment pour que tout change, les projets, le futur, l'amour… Les malheurs du bas nous emmène dans la bassesse du viol, de la vengeance et de la haine.

Ines Bayard a une plume très addictive et parfois un peu dure.

J'ai adoré ce roman mais je ne le conseille pas aux personnes sensibles .

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Le malheur du bas

Je connaissais le thème de ce livre mais je ne m’attendais pas à ce qu’il me dérange autant. Je l’ai trouvé très dur, pas dans sa lecture, dans son écriture mais bien dans la façon dont est abordé ce que vit Marie, victime d’un viol. J’ai parfois été obligée de poser le livre et de faire autre chose avant de le reprendre, ce qui m’arrive extrêmement rarement.

La question n’est pas de savoir si on comprend la façon dont Marie « gère » le drame qu’elle vient de vivre ou encore de se demander si on aurait soi-même agit comme elle, mais bien plus de vivre à ses côtés et de ressentir ce qu’elle vit et de se fondre dans son nouveau quotidien. J’ai réussi à le faire mais je dois avouer que cela m’a demandé un gros effort et que j’en ressors bouleversée. La façon dont est traitée l’histoire est plus que perturbante, elle est déchirante, tragique.

Inès Bayard arrive à transmettre avec beaucoup d’intensité les sentiments, le mal-être , l’aspect pathétique de ce que vit Marie et elle va tellement loin dans son écriture que l’on se sent soi-même en tant que lecteur, sale. Alors oui, c’est une réussite, je pense que l’auteur voulait donner à ses lecteurs ce sentiment de malaise, de dégoût mais aussi de rage.

La question du viol est ici abordée, non pas du point de vue de la justice comme c'est souvent le cas mais bien de façon intérieure et c’est sans doute ce qui fait le talent de ce livre.

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Le malheur du bas

Dès la première scène de ce roman, le lecteur prend une claque...

Percutant, Dérangeant, Crû... Le ressenti inavouable d'une femme meurtrie.

Ce roman est un coup de poing qui ne peut laisser le lecteur de marbre.
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Le malheur du bas

Le malheur du bas est celui qu'on tait. Il est là mais silencieux. Il est violent et tue petit à petit.

Inès Bayard, pour son premier roman, nous parle du malheur du bas qui a frappé Marie, cette violence effroyable qui a basculé sa vie en une seule nuit.

Avant, Marie était une femme plus que comblée et éperdument amoureuse de Laurent. Depuis son viol, la vie lui semble différente et surtout violente. Marie ne supporte plus rien : son mari, son travail et surtout son corps.

Dès le début du roman d'Inès Bayard, le lecteur connait le dénouement de l'histoire. mais il n'empêche qu'on ne lâche pas ce livre aussi facilement. Il nous hante, nous interpelle. Bref, c'est un livre percutant, poignant et violent.

Je ne peux pas en dire plus à part que c'est un véritable coup de poing de cette rentrée littéraire 2018 !

À lire !
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Le malheur du bas

Ce premier roman d'Inès BAYARD m'a laissé sans voix. Un petit gabarit mais efficace.

Sans tourner autour du pot, l'auteure nous happe dans l'histoire dévastatrice de Marie. Marie va tout perdre en l'espace de quelques minutes, son corps, sa raison d'être, sa raison de penser pour rentrer petit à petit dans une folie qui va prendre une ampleur pour certains lâche pour d'autres de raison.

Même si le style littéraire reste plus que simple à mon goût cela n'enlève rien au choix cru des mots et des descriptions choisis par l'auteure. Elle ne nous épargne rien, préparez-vous à vivre la vie de Marie comme si c'était la vôtre.

Le fait de prendre la place de Marie donne une crédibilité encore plus nauséeuse face aux événements. On peut ressentir les émotions voir même les douleurs physique et psychologique de Marie.

Quand notre vie nous échappe, quand les personnes sur lesquelles nous pensions pouvoir compter ne sont en fait que des spectateurs de notre vie, mari, parents, amis, collègues, personne, elle se retrouve seule.... Seule face à la cruauté et la sauvagerie du viol. Nous avons le droit de propriété et de choix de dire non uniquement quand il s'agit de notre corps et quand on nous enlève ça, que reste-il?! Le silence est son choix, par peur... peur de mettre le "mot" sur les maux. Peur de perdre sa vie, celle dans laquelle elle pense pouvoir survivre car avant c'était la sécurité... jusqu'à l'annonce qui va bousculer sa vie....
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Le malheur du bas

C’est clair d’entrée de jeu, Inès Bayard ne ménage pas son lecteur.

La scène inaugurale est sordide

Inès Bayard reconstitue les événements qui ont mené à cette tragédie. Elle raconte l'histoire d’une femme Marie dont la vie bascule à la suite d’un viol.

La psychologie des personnages est décrite avec pertinence. La tension est permanente. le lecteur secoué par un incipit poignant est captivé par un suspense qui ne faiblit jamais. Il suit avec intérêt la folie grandissante de Marie. « Le malheur du bas » est un drame psychologique dérangeant car parfaitement réaliste.

A lire absolument si vous avez aimé "Chanson douce" !

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Le malheur du bas

Marie est une jeune femme parisienne. Elle n’a rien d’extraordinaire, certains pourraient même dire d’elle qu’elle est affreusement banale. Même son prénom est terriblement ordinaire. Elle travaille dans une agence bancaire, a une vie stable, un joli appartement dans lequel elle se sent bien, vit avec l’homme qu’elle aime. Elle apprécie le cinéma, les balades, et se retrouver le midi dans des brasseries avec sa meilleure amie. Elle voudrait un enfant. Elle a la vie devant elle, des envies, des projets.



Et puis plus rien. Marie est violée par le directeur de sa banque, dans sa voiture, alors qu’il lui proposait gentiment de la raccompagner chez elle. Elle n’a rien vu venir. Elle rentre chez elle secouée, recouverte de ses sécrétions à elle et à lui, qu’elle cherche tant bien que mal à retirer sous la douche. Pour tout oublier au plus vite, elle ne dira rien à personne. Et personne ne verra rien. Sauf sa descente aux enfers.



Le sujet est grave et lourd, le traitement qu’Inès Bayard en fait l’est aussi. Le malheur du bas, c’est le malheur tout court, car c’est finalement l’hystérie qui gagne Marie dans les jours qui suivent. On sait d’office que la fin sera funeste, dès les premières lignes. Et le lecteur ne peut qu’espérer que l’héroïne souffre un peu moins et revienne à la raison, quitte à se faire avoir lui-même et à sombrer avec elle.



Comment peut-on encore être en couple quand la figure de l’homme vous rappelle forcément celle de votre violeur ? Et comment être une femme quand on vous a volé votre corps ?



A travers ce premier roman, l’auteur fait un portrait cinglant de la vie conjugale en disséquant les comportements malsains de chacun, entre folie et pleine lucidité, et montre les ravages que le viol peut avoir sur la vie d’une jeune femme tout à fait équilibrée. Elle ne mâche pas ses mots, le ton est cru et criant, et la lecture parfois particulièrement difficile.



Le malheur du bas d’Inès Bayard est un roman qui prend tout votre souffle, quitte à vous détruire le moral pendant un moment. Il est difficile de passer à un autre livre après celui-ci tant il ruine tout sur son passage. Ce roman concentre une douleur sourde et une violence inouïe. Âmes sensibles s’abstenir !



Roman particulièrement violent mais nécessaire, Le malheur du bas d’Inès Bayard est pour l’instant mon plus gros coup de cœur de cette rentrée littéraire. Ce roman malmène son lecteur sans ménagement et fait d’Inès Bayard une jeune auteure à suivre – forcément !
Lien : http://laroussebouquine.fr/l..
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Le malheur du bas

Ames sensibles, s'abstenir...ou pas d'ailleurs, tout dépend de votre degré de curiosité !



Marie, est une jeune femme toute ordinaire, heureuse dans sa vie, dans son travail, en pleine réalisation de projets. Tout est et semble normal pour une jeune trentenaire finalement.



Et un jour, tout bascule, ce supérieur qu'elle pensait respectueux, droit et juste va faire voler en éclat plusieurs vies. Attention, ce n'est pas un meurtrier au sens propre du terme...c'est plutôt un homme en apparence bien sous tout rapport tant qu'il ne ferme pas sa portière de voiture en fait !

Marie fait face à une descente aux enfers sans voir un seul instant un peu de lumière apparaître. Elle va développer un mécanisme psychologique particulièrement dérangeant et pour lequel toute mon impuissance est ressortie avec son lot d'émotions extrêmes… Jamais je n'ai eu envie de rentrer dans le bouquin avec une telle force pour arracher Marie au diabolisme qui s'empare d'elle et pouvoir lui ouvrir les yeux, l'aider, la prendre dans mes bras.

J'ai pris ce livre en pleine poire dès les premiers instants sans pouvoir agir sur la suite, drôle d'impression !



Je l'ai découvert dans le cadre du comité lecture Cultura pour les jeunes talents et la couverture que j'avais était blanche...mais heureusement je crois car cela m'a permis de revenir dans la réalité plus facilement car ce regard sur la couverture va vous suivre un moment, croyez-moi !



Les mots, les phrases rien n'est écrit à la légère, le propos est cinglant, les idées sont noires… et pourtant impossible de lâcher Marie !



C'est un premier roman qui frappe extrêmement fort et qui va en déranger plus d'un mais c'est donc un premier roman nécessaire aussi. Le thème est encore et toujours d'actualité mais le fond développé par Inès Bayard est original. Aucune complaisance dans son écriture et je crois que c'est ce type de récit qui peut faire avancer la société.

Personne n'a envie de se reconnaître en Marie, ce n'est pas possible, alors il faut PARLER ! Plus que jamais après avoir lu ce livre, je me dis que LA PAROLE DOIT ETRE ENTENDUE, ECOUTEE pour espérer sauver des vies. A certains moments j'ai vraiment eu envie de mettre des claques à Marie alors que la page d'après forcément je voulais l'apaiser mais mon mot d'ordre a toujours été : parler, parler, parler… pas facile à faire je sais mais putain ne laissons pas s'installer le règne de la terreur ! Un coupable est un coupable… il mérite les conséquences de ses actes.



Si avec ce livre vous ressortez tout guilleret et retournez continuer votre vie tout en douceur c'est que vous êtes passés à côté ou le libraire a inversé la couverture avec un autre livre…pas possible autrement.



Je ne peux pas dire que c'est un coup de cœur car ce serait accepter l'idée que raconter le viol me plairait… mais c'est un livre qui restera forcément dans mes souvenirs de lecture impérissable !



Je peux le mettre dans les coups de cœur d'écriture car Inès Bayard a un don certain pour captiver son lecteur, j'ai vraiment envie de la suivre et continuer à lire ses ouvrages aussi forts soient-ils !



La rentrée littéraire démarre très fort avec cette lecture car ensuite je me suis demandée ce qui allait pouvoir me procurer une aussi forte sensation dans mes lectures à venir… affaire à suivre !


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Le malheur du bas

Voici un roman terrible, dérangeant , noir, dont je ne raconterai rien.

Ce serait dommage, mystère .......

J'ai la malchance de le découvrir juste après la lecture de " Je me suis tue" de Mathieu Menegaux , mal m'en a pris.

Nous avons l'impression de revivre la même tension toxique .

C'est un récit étouffant, entre douleur épouvantable ,suffocation, descriptions crues et scènes de sexe , maltraitance d'un bébé qui n'y est pour rien, la maman que je suis n'a pas supporté ....



La fin est la même....

Nous sommes submergés par cette longue descente aux enfers., la dissection au scalpel d'un couple et d'une jeune femme victime, vouée au silence , à l'orgueil , pétrifiée , anéantie , humiliée, sans remords,désespérée , dans un enchaînement mortifère .....douloureux ,, définitif....

Le premier chapitre nous introduit de suite dans l'horreur comme dans le livre de Leila Slimani" ...



L'auteur dont c'est le premier roman s'est - elle inspirée de ces deux romans dont personne ne peut sortir indemne ?



Âmes sensibles s'abstenir !

Je n'oublierai pas de sitôt cette tragédie qui happe et marque les esprits durablement .

Ce livre repose la question du Traumatisme violent Dissimulé .....

" Au coeur de la nuit , face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir , le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples ,..."

.
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Le malheur du bas

Le prologue est ultra percutant et prédit le pire. Il annonce la couleur et là je te préviens, attache ta ceinture parce que ça va dépoter !

Marie a tout pour bien faire comme on dit. Un mari aimant, un super travail qu'elle adore, une bonne situation, un bel appartement.

Tout pour bien faire ? Jusqu'au jour où sa vie bascule...

Marie se fait violer, Marie ne dit rien…

Marie souffre en silence, Marie ne dit rien…

Un silence qui te fera pourtant mal aux oreilles, qui t'assourdira mais que personne dans son entourage ne semble avoir entendu...

Marie plonge dans des abysses que l'on n'imaginerait même pas dans ses pires cauchemars. Une décente aux enfers vécue en live et en images.

Tu souffres avec elle, tu respires sa douleur, tu la palpes, tu te l'appropries. Tu voudras faire quelque chose mais tu seras totalement impuissant. Tu voudras crier à sa place, demander de l'aide mais tu seras impuissant.

Tu ne pourras rien faire et ce sera dur...

La plume est fabuleuse et les descriptifs ultra percutants. L'auteure a su retranscrire cette douleur, cette situation sans voyeurisme exagéré. Elle a su y mettre un réalisme ravageur. Elle a su me happer, m'emberlificoter dans cette histoire. Elle a su surtout me rendre quasi malade de dégout...

C'est pas compliqué, ce livre, je l'ai commencé à 14 heures et l'ai terminé dans la foulée. Impossible de quitter Marie et de la laisser seule.

Un livre déchirant comme peuvent l'être les entrailles de Marie.

Brutal, dur, bouleversant, percutant. Un de ces trucs qui te prend, t'attrape, ne te lâche plus et te fais mal. Un de ces livres qui te malmène.

Un de ces livres qu'on qualifie de chef d'œuvre !

Une grosse claque y a pas de doute et tu te prendras la même à coup sûr !
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Le malheur du bas

*Chronique de Scarlett sur le blog Léa Touch Book*



« Le malheur du bas » d’Inès Bayard c’est l’histoire de Marie et Laurent un couple comme beaucoup avec un bonheur simple et puis le tragique survient, violée dans une voiture par son directeur Marie tait l’horreur comme tellement d’autres victimes par honte, par peur, pour des tas de raisons que seule une victime peut connaître .La violence de cet acte change tout, fait tout basculer inexorablement.



Marie justement, le personnage principal de ce roman est une jeune femme installée dans sa vie de couple qui gère le quotidien paisiblement. Elle travaille dans une banque, aime son métier qui lui permet de s’affirmer différemment avec sa clientèle sans que ce soit une priorité. Elle aime le calme mais se régale de l’agitation de sa ville Paris. Marie est comme chacune et chacun d’entre nous faite de multiples facettes. Laurent son mari est lui un avocat plutôt ambitieux. C’est un homme que rendent heureux de bonnes affaires à défendre, la projection d’une famille, un bon repas avec sa femme le soir. C’est un homme , qui a un moment ne voit pas ou ne veut pas voir pourquoi sa femme se métamorphose, qui veut conserver son bonheur simple et classique.



On rencontre aussi la famille de Marie, sa mère qui évite toutes communications importantes malgré les signes évidents du mal être de sa fille, Roxane sa sœur qui tente de garder un peu le contact, puis qui prend position sans réelle empathie mais de façon un peu moralisatrice. Marie a aussi un collègue qu’elle apprécie particulièrement ; Hervé cinquantenaire désabusé dans sa vie de couple et de père, un homme qui se sent souvent miséreux et très malheureux. Mathilde, une jeune femme qui travaille en binôme avec Marie se retrouve elle aussi victime de leur patron et les réactions des deux jeunes femmes nous permettent de voir à quel point un viol est vécu, subit de manière tellement personnelle et différente, intime et que chaque femme réagit avec son environnement, sa personnalité, son vécu du moment.



On aperçoit dans ce roman le violeur, l’homme au pouvoir qui s’en sert et se sert pour violer, menacer.

Ce livre nous parle vraiment de l’intimité profonde de la victime, des proches qui ne voient rien au final, du sentiment haineux qu’en vient à ressentir Marie pour sa famille et leur quotidien dont elle est si éloignée désormais. Inès Bayard nous parle très directement du corps de la femme, des douleurs, des fluides corporels, des contraintes et invasions que peut recéler le corps d’une femme. Elle nous parle aussi du carcan socio-culturel, des idées ancrées qui accompagnent toute la vie d’une femme, de la petite fille à la future maman, puis à la mère dévouée et la femme accomplie que ce doit d’être une fille au regard de la société.



Ce roman bouleversant est fait de chapitres courts qui font monter crescendo le malaise, la douleur, l’horreur que vit Marie murée dans son silence. L’auteur nous livre des mots sans concession, bruts et forts. C’est un récit dans l’intimité profonde de Marie qui va au cœur des choses, à l’essentiel. Il y a dans ce livre des moments sans oxygène, où en apnée le lecteur se trouve happé par la violence des actes puis des silences, des non-dits, de l’indifférence bienheureuse de l’entourage avec au centre de ce trou noir la solitude extrême de Marie dans son naufrage.



Le bonheur est fait en partie de la projection future de nos désirs. Parfois ils se réalisent, parfois ils ne sont pas à la hauteur et parfois la vie, un événement brutal, violent enraye totalement l’idée même de ce bonheur. C’est ce que l’auteur nous a transmis sans dorure, en n’hésitant à aucun moment sur les mots chocs, en allant au cœur d’une vérité, d’un malheur inéluctable. C’est un livre sans aucune concession qui vous laisse un peu sonné.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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