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Citation de jmarcio


(p. 164-165)

Jusqu'en 1941, l'exaltation du pouvoir de Hitler - et de sa propre glorification - s'accompagne d'une accumulation de succès à couper le souffle. A cheval sur le monde, le mépris pour la chétive opposition ne connaissait pas de bornes. Toutefois, les conquêtes ne pouvaient assurer la victoire finale. Et avec l'échec de la Blitzkrieg en Union soviétique puis l'entrée en guerre des États-Unis, la mince ligne qui sépare la victoire d'une défaite inéluctable fut franchie, le pari mégalomane d'une domination mondiale perdu. Après 1941, Hitler n'allait rencontrer que malheur et adversité. D'humeur instable, il passait d'un extrême à l'autre : tantôt il faisait montre d'un optimisme inébranlable et de plus en plus chimérique, assuré que sa volonté finirait par triompher, que la "Providence" ne pouvait l'abandonner, tantôt il succombait à des accès de dépression et de résignation devant son impuissance à remporter la victoire ou à se soustraire à la défaite, épanchant sa fureur de tous côtés pour ne s'arrêter qu'au seuil de l'autocritique.

...

Au cours du second hiver de la campagne de Russie, l'état de santé de Hitler commença à souffrir de l'implacable pression de la guerre. A partir de 1943, il fut à bien des égards un homme malade - même très malade comme en automne 1944 et, de nouveau, en avril 1945.

Tout indique que Hitler fut soumis à une extrême tension nerveuse vers la fin 1942 et le début 1943, durant les mois qui suivirent l'âpre conflit avec ses généraux sur la conduite de l'offensive dans le Caucase et la catastrophe de Stalingrad. La plupart du temps, il changeait seul et quittait le moins possible son quartier général. Il souffrait d'insomnies. Ses courtes promenades avec son chien constituaient ses seuls moments de détente. Il ne voulait même plus écouter la musique de Wagner. Il était plongé dans une profonde dépression qui ne trouvait d'exutoire que dans de violents accès de fureur incontrôlables, surtout dirigés contre les généraux, ses boucs émissaires.
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