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Critiques de Hervé Guibert (180)
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

H. Guibert était un adepte de beaux textes. C’est toujours un ravissement de découvrir ses mots, son doigté et son goût pour les phrases bien choisies. J’aime le lire.

Comme beaucoup d’écrivains doués, il était aussi un anxieux, un homme en perpétuelle recherche. Malheureusement, son état de santé ne lui a pas permis de vieillir en atténuant ses angoisses.

Ainsi, ce texte, au-delà de la rancune qu’il transporte, est une bouteille à la mer. L’amertume est de mise avec parfois, la résignation de l’homme blessé. Alors, l’homme belliqueux n’est plus. Il devient triste. Et bien qu’apaisée, je n’aime pas le lire triste.

Spleen d’une autre époque. Magnifique récit.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Un des premiers romans, à l'époque où il fut publié, à parler ouvertement de l'homosexualité et du sida.

Un témoignage touchant et réaliste écrit sur le ton de la fiction où l'auteur dévoile publiquement sa séropositivité. La mort y est décrite comme une ombre pesante, un ciel parfois éclairé par des étoiles en déclin.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Dans ce livre, Hervé Guibert raconte qu'il a eu le sida, cette «maladie de sorciers, d'envoûteurs», pendant trois mois. «Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida.». L’auteur nous conte sa maladie, son quotidien de malade : la douleur, le désespoir, l’ignorance dans laquelle on se trouve à l’époque. Il revient sur ses souvenirs, ses rencontres. On croise ainsi des personnes célèbres, à peine « déguisées », comme Michel Foucault et Isabelle Adjani. Mais il ne s’agit pas ici d’une autobiographie, plutôt d’une autofiction, entre le témoignage et la fiction. En effet, l’auteur parle certes de sa vie mais la fiction double la réalité.



Ce livre a fait scandale à l’époque où il est sorti, notamment parce qu’Hervé Guibert y dévoile que son ami Michel Foucault est mort atteint du sida. De plus, il ne maquille rien de la réalité de la maladie, l’auteur n’hésite pas à décrire le quotidien des malades atteints du sida.

Voici un des romans majeurs sur le Sida.



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Articles intrépides : 1977-1985

Critique de Claude Arnaud pour le Magazine Littéraire



Qui était en âge de lire Le Monde, à la fin des années 1970, se souvient de ces articles-fleuves qui devaient désespérer les maquettistes et faire enrager les journalistes maison, condamnés à une sorte d'anonymat générique auquel seuls des Fermigier ou des La Reynière échappaient. Le tout jeune Hervé Guibert, qui allait lancer à son insu l'autofiction, y disait partout « je » avec une évidence insolente, bien avant que le « tout-à-l'ego » ne l'emporte.

À les relire aujourd'hui, ces reportages sur le « front » de la culture n'ont rien d'égocentrique. Guibert, dont l'oeuvre douloureuse repose déjà sur des « héros » nommés Hervé, Vincent (l'amant) ou Suzanne (la tante), y montre une curiosité insatiable pour les créateurs en crise et un goût irrésistible pour ces « petits faits vrais », où Stendhal voyait les levains de toute expérience littéraire. De l'urgence d'une répétition menée par Patrice Chéreau au recul d'une rencontre avec Jean-Luc Godard ou Gilles Deleuze à l'occasion de son Bacon, l'auteur de La Mort propagande sonde en chirurgien et opère à cru, avec un mixte de délicatesse et de cruauté, d'ironie et d'empathie où quiconque observe le genre humain se reconnaîtra.

Magnifiquement écrits parfois - je pense aux portraits d'Isabelle Adjani ou d'Orson Welles, comme au texte sur la danse que Pina Bausch lui inspire -, les papiers de Guibert trahissent en même temps le goût morbide de leur auteur pour les écorchés, les cires et la taxidermie, son masochisme réel et son non moins sincère sadisme. Le souci de soi qui hante ses livres s'inverse ici, laissant deviner sa délivrance à être envoyé « sur le terrain », à inventorier des cabinets des horreurs qui ne soient pas les siens. Lui qui aime regarder la mort en face prouve qu'il avait besoin du réel pour nourrir sa sensibilité. En s'en libérant totalement, ses romans, les « fantaisistes » comme les déprimés, flottaient comme des ballons solitaires dans un ciel de plomb. Tous ses textes autobiographiques, de Mes parents au sublime Mausolée des amants, sont à l'inverse vibrants d'émotion. Le meilleur miroir de Narcisse, c'est encore cette réalité qui se montre si liquide pour qui sait l'observer.
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Correspondance 1977-1987 : Lettres à Eugène

Un échange pur, sensible, sensuel où les mots sont beaux, puissants, altiers, parfois doux, parfois brutaux. Le verbe est poétique, manié avec finesse et savoir faire.

C'est avec plaisir que je me suis laissée entraîner dans la frénésie de Guibert, suspendue comme lui à l'attente.
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Correspondance 1977-1987 : Lettres à Eugène

Cette correspondance est un traité sur l’asymétrie des sentiments. Elle pourrait être lue à côté de certains épistoliers mystiques [...].
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Correspondance 1977-1987 : Lettres à Eugène

La partie engagée semble inégale, le jeu mal distribué — mais quel est-il vraiment, ce jeu ? La « Lettre à un frère d'écriture » donne ici une précieuse clé, et nous offre de comprendre combien désir, sexe et écriture ont profondément et intrinsèquement partie liée.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Correspondance 1977-1987 : Lettres à Eugène

En tout, une petite centaine de lettres, dont certaines ne font pas plus de quelques lignes et pourtant saisissent le lecteur. Parce que l'amour y est réduit à son noyau intime, à la pure expérience de l'autre, à l'entêtante attente de la lettre qui ne vient pas, à la psalmodie de l'absence. Le manque de Guibert est contagieux.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

J'admire l'homme plus que ses oeuvres (sauf les dernières écrites en partie sur sa maladie), pour la lucidité dont il a fait preuve dès le début de la maladie et au travers des étapes de celle-ci.



Il écrit : "Jai peut être fait la connaissance aujourd'hui, de la chambre dans laquelle je vais mourir". Par delà ses souffrances physiques, il y a ce qui pour moi représente la plus grande : la souffrance morale. de voir non seulement son délabrement physique, mais de savoir ce qu'il adviendra plus tard, mais toujours à court terme : le délitement de ses facultés intellectuelles avant de sombrer dans la démence.



Sur son hospitalisation, il note tout, car tout lui parait important et nous constatons avec lui, l'indigence des services hospitaliers, l'indifférence des infirmières qui parlent aussi forts de jour comme de nuit, sans se rendre compte tellement elles sont habituées à la maladie et à la mort, que le patient aimerait bien lui aussi se reposer. Avec lui, nous entendons les cris de douleur de ceux pour lesquels il n'y a plus grand chose à faire. Et comme lui, J'aimerai avoir la volonté de conserver ma dignité envers et contre tout et tous si un jour j'étais atteint d'un mal incurable.



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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Un récit très émouvant, à découvrir
Lien : http://madimado.com/2010/11/..
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Que ce livre est morbide !



Quinze jours d’hospitalisation raconté par l’hospitalisé, l’auteur, Hervé Guibert. Un récit tellement vrai qu’il en est gênant. L’auteur narre sa propre maladie. La douleur se ressent à travers la plume, son fameux port-à-cath fait mal, il triture notre esprit comme il triture son corps.



La douleur ressentie se transforme finalement en dégoût, au sens littéral. Une sérieuse envie de vomir me saisit parfois lors de la lecture mais heureusement, quelques pointes d’humour, bouffées d’air frais, l’annihilent.



Au délà de l’humour, le cynisme est omniprésent : « On n’entend que ça ici : « Bon appétit », « Bonne journée », « Bon week-end », « Bon repos », « Bonnes vacances », jamais « Bon décès ». » Personnellement, cela me fait exploser d’un rire gras.



Je conseille vivement cette lecture, pour l’auteur, pour vous, pour le ressenti, fort. Rassurez-vous, l’histoire ne dure que quinze jours et l’auteur n’a pas la force d’écrire quotidiennement. Glauque.



Finem Spicere,



Monsieur Touki.
Lien : http://monsieurtouki.wordpre..
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Auteur (et photographe) talentueux. Mort trop jeune :(
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Très court, trop court. Ce journal d'hospitalisation sent un peu l'inédit, publié un mois à peine après la mort de Guibert, par une édition du seuil qui, comme toutes les autres, ne crache jamais sur une publicité gratuite, aussi macabre qu'elle soit.

Une fois cela dit, on peut commencer à regarder un peu en profondeur.



Tout d'abord c'est Guibert. Ce n'est pas simplement pour jeter un nom comme cela, c'est que cela implique une distance par rapport à lui-même, comme un humour et un esthétisation de tout.

C'est Guibert et si cela ne garantis pas une haute qualité (c'est bien inférieur à mes lectures précédentes de lui), cela sous-entends que ce journal d'hospitalisation ne sera pas qu'un enchaînement factuel de détails déprimants.



Guibert devient pointilleux, il devient humain, et cela en devient presque étrange.



Après, au milieu des plaintes il y a aussi cela:



"C'est peut-être très beau une veine qui éclate : un jaillissement qui en met partout, un sang d'artifice bien rouge, un bouquet de sang. Dès que j'y pense, mon sang se met à bouillonner dans les tubulures de plastique. Non, ce n'est pas un éclatement de la veine, mais un reflux de sang.



Et rien que pour ces quelques lignes, cela vaut le coup.
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Un vrai journal d'hospitalisation. Un récit pesant, haché où transparait la souffrance, le malaise et les questions existentielles. Hervé Guibert y met toute son énergie pour ne pas baisser les bras et croire que tout est encore possible.

Parfois au fil des pages, une marque de tendresse, un sourire complice ou un trait d'humour. Mais l'ensemble reste profondément douloureux.
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Tombée dessus par hasard, et donc un retour dans le passé des années sida.

Bouleversant mais sans pathos. Ça donne malgré tout, envie de lire la prose de Hervé Guibert. (archives Apostrophe à voir pour écouter l'auteur)
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Dernier tome IV.

CYTOMEGALOVIRUS : (détail) : CMV - Synonyme : Herpesvirus hominis 5, HHV5. Virus de la famille des Herpesviridae, agent de la maladie des inclusions des cytomégaliques. Il persiste très longtemps dans l'organisme (glandes salivaires, lymphocytes B surtout). On la trouvé chez des sujets atteints en particulier de sarcome de Kaposi et du sida.

Voilà pour le décryptage médical.

Ce tout petit journal de bord est écrit lorsque Hervé Guibert se retrouve hospitalisé.

Je ne sais pas où il a été admis à l'époque mais c'est l'horreur complète. Malheureusement, à ce jour, ces situations sont à l'ordre du jour.

Un mot me vient à l'esprit : stupeur !



Lu en avril 2019 / Points : Prix : 5 €.
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Un livre nécessaire, mais qu'on n'a pas vraiment envie de réouvrir.
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

J'ai toujours trouvé que la forme du journal convenait particulièrement bien à l'expression de la souffrance, et surtout à celle qui gravite autour des hôpitaux. C'est en lisant et adorant Une femme, d'Annie Ernaux, que je m'en suis rendue compte.

La souffrance morcelle, cisèle, fait rompre le fil. Et elle maintient dans une habitude d'écriture.

Cytomégalovirus est un ouvrage qui témoigne du courage, mais aussi de la peur presque ineffable face à la mort. C'est un hymne à l'humanité et à la dignité.

L'écriture est sincère, tour à tour cynique, altruiste et toujours directe.

Extrêmement émouvant.

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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Emouvant ! Témoignage d'un journaliste qui est mort du sida .

J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous montre sans complaisance ce qu'il nous arrive lorsque nous sommes malades , dépendants des infirmiers et des médecins , alors que peu de temps auparavant , on était en bonne santé .

La déchéance de ce corps encore jeune est effroyable , malgré ça , l'auteur ne fait jamais de voyeurisme .

Un témoignage très émouvant sur cette sale maladie .
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Un grand écrivain
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