Comment renouveler son rapport au corps lorsque les injonctions managériales rappellent constamment à la productivité, à l'efficacité, au dépassement de soi et à l'endurance ? [...] Le corps des hommes appartient à la productivité comme le corps des femmes semblent n'appartenir qu'aux hommes.
Contrairement aux femmes, les hommes n'engagent que rarement une réflexion sur leur genre. Être un homme, c'est le privilège de l'ignorance.
S'interroger sur les inégalités de genre est probablement aussi vieux que le patriarcat lui-même. Le patriarcat n'étant jamais à court d'idées pour trouver de nouveaux moyens d'invisibiliser et de contrôler les femmes, d'importants travaux de chercheuses ou de militantes documentent régulièrement les résistances à la féminisation des espaces professionnels (collectifs masculins fermés, persistances de stéréotypes genrés, autocensure féminine, absence d'intérêt des directions pour l'égalité professionnelle, culture organisationnelle au masculin-neutre). (12-13)
Les hommes sont éduqués pour se positionner par rapport au féminin, à le fantasmer, l’érotiser, le sublimer, le mettre à distance, le mépriser ou le haïr. (p.40)