Harry Bellet

C'était le refrain de Legros, qui le répéta tout au long de ses douze années de procédure: "je ne vends pas de faux tableaux, je vend de vrais certificats!".

que les malfrats légitimement choqués par de telles pratiques contraires aux usages du métier se rassurent, la proportion d'oeuvre authentique était très mince.

Eric Hebborn le recommande: un bon faussaire ne doit surtout pas être ou paraître plus cultivé que les spécialistes!

les historiens d'art ne sont pas si inutiles, après tout. S'ils n'existaient pas, qui pourrait expliquer, lorsque nous sommes morts, que nos mauvais tableaux sont des faux.

l'idée d'utiliser une scie plutôt qu'une hache pour couper l'os est une véritable trouvaille.

a nos âges, il suffit de se moucher: toute l'humeur du corps s'en va par la roupie

la terre a disparu sous le flot des cimetières semblables aux nuages; l'attaque a envahi les ennemis telle une mer orageuse.

la seule bonne chose qu'il ait trouvée à Amboise, c'était les vins de Loire.

depuis qu'il avait traversé les alpes, salai se sentait transi. même en été ce pays lui semblait froid et humide.

ce doit être fantastique une bataille, hasarda jean.


- dulce bellum inexpertis dit Pamphile. devant l'air ahuri de jean il précisa: " la guerre est douce pour ceux qui ne l'ont pas faite"

l'évêque eut un frisson: les yeux si ardents du moine étaient désormais transparents, comme vidés de leur âme.

jean en tira une leçon: les oreilles des clients avaient autant sinon plus d'importance que leurs yeux, et il fallait savoir leur raconter ce qu'ils auraient du voir.

Aucun financier de cette stature n'a autant inverti dans l'art contemporain. le petit monde qui ronronnait tant bien que mal, voit soudain débarquer un Martien: il n'est pas tout vert, mais il a de grandes dents et un appétit d'ogres

Reste qu'une telle puissance inquiète, que François Pinault fait peur. Pour une certaine gauche, il est l'épouvantail incarnant le libéralisme triomphant. Pour une certaine droite, il est, tout simplement, soit trop vite enrichi, soit mal dégrossi.

ceux là, ce sont les collectionneurs rigolos, les gros, les nantis, les requins. ceux qui peuvent faire, ou défaire, la réputation d'un artiste: les vrais acteurs de l'art contemporain.

C'est que à l'instar des bourgeois gentilhommes du siècle précédent, le yankee a de l'argent, mais pas de passé.

Qui veut du Manet ou du Monet doit donc passer par lui. certes, cela est bel et bien, mais si ça n'intéresse personne?

échaudées les galeries sélectionnent désormais soigneusement leurs clients. le quidam qui leur est inconnu n'a aucun espoir d'acquérir auprès d'elles l'objet convoité.

L'un des artistes les plus lucides, de ce point de vue est Daniel Buren, qui a toujours demandé des honoraires pour chacune de ses expositions, et précise-t-il, "surtout pour celles en galerie".

les maisons de vente aux enchères sont donc de plus en plus soupçonnées de fabrique artificiellement un panthéon d'artiste.