Trois
chansons surprenantes
Guy BRETON raconte comment à la fin
du 17ème siècle, une vague de pudibonderie déferle sur la France.
FENELON y participe en écrivant une
chanson sur un air à la mode : un
chanteur (du TRIO CHANTECLAIR) , en costume d'époque, s'accompagnant d'un luth chante un couplet. Au 18ème siècle,
MONTESQUIEU composa une
chanson pour Madame de Grave. le TRIO CHANTECLAIR (en costume d'époque)...
Jean Cocteau disait : "Si nous avions conscience du monde fantastique dans lequel nous vivons, notre existence nous apparaîtrait comme le plus extraordinaire des romans de science-fiction."
Guy Breton, Introduction.
Charles VII, ayant rencontré un jour Madame de Joyeuse seule dans un couloir, lui fit « par gestes et mots galants » des propositions si malhonnêtes que la belle, offusquée, alla sur-le-champ informer son père de l’état indécent dans lequel semblait se trouver le roi à cause d’elle.
Le conseiller fut ravi. Depuis longtemps, il espérait voir Charles VII occupé par une passion capable de l’absorber tout entier, c'est-à-dire propre à lui retirer tout désir de s’intéresser aux affaires de l’Etat et surtout aux comptes du Trésor…
Il y a près de deux mille ans, un bateau sans voile ni mât apparaissait en vue des côtes de Camargue.
Il avait à son bord trente-deux personnes qui, toutes ou presque, ont trouvé place dans le calendrier.
Trente-deux saints !
Cargaison exceptionnelle dont le débarquement est commémoré chaque année en grande pompe les 24 et 25 mai au petit village qui a pris le nom des "Saintes-Maries-de-la-Mer.
Tout le monde a lu des reportages sur le fameux pèlerinage des gitans au tombeau de Sara l’Égyptienne, et les rites observés alors sont bien connus.
Ce qui l'est moins, peut-être, c'est l'histoire des saintes héroïnes de la fête : Marie Jacobé, Marie Salomé et leurs compagnons de voyage.....
(extrait de "Histoire des Saintes-Maries-de-la-Mer" - Marie-Madeleine, Marthe et Lazare sont venus mourir en France -)
Les souverains avaient une telle hantise du poison qu’ils exigeaient que les mets sur la table restassent couverts « afin qu’on n’y pût mettre quelque venin . En outre, un officier de cuisine goûtait chaque plat. Si, au bout de quelques minutes, le brave homme était encore en vie, « l’aliment » était présenté au roi.
Bientôt, Bonaparte, qui avait le sens du grandiose, eut l'impression que la lave en fusion coulait dans ses veines et que son coeur était comparable à l'intérieur du Vésuve. Il décida alors d'épouser Joséphine.
Il vaut toujours mieux avoir des ennemis intelligents que des amis stupides…
Louis XI, accablé, donna des ordres pour que l’astrologue fût jeté sans délai par la fenêtre. Alors qu’on le menait à la mort, l’homme passa devant le roi qui lui dit :
- Toi qui prétends être si habile homme, et qui te prononces si hardiment sur le sort des autres, apprends-moi un peu quel sera le tien et combien de temps tu as encore à vivre ?
L’astrologue, qui avait deviné les desseins du roi, répondit :
-Sire, je mourrai trois jours avant vous !
Louis XI donna aussitôt des ordres pour que le devin ne manquât jamais de rien.
Respectueux, le moinillon se tenait à genoux ; soudain, il se releva et enfonça un grand couteau dans le ventre du Valois.
-Oh ! Le méchant moine, s’écria celui-ci. Il m’a tué…
Jacques Clément regardait avec une sorte d’extase le roi qui se tordait de douleur sur le sol. Sans doute pensait-il, dans sa candeur, à la savoureuse récompense qui l’attendait…Son beau rêve devait être court. Attirés par les plaintes du moribond, des gardes entrèrent bientôt dans la chambre et transpercèrent à coups d’épée l’amoureux de Melle de Montpensier…
Aujourd’hui, bien des passages de la Marseillaise demeurent encore obscurs pour de nombreux Français. Je n’en veux pour preuve que cette histoire authentique : un jour, un instituteur demanda à ses élèves quel était, dans l’Histoire, leur personnage préféré. La plupart citèrent Napoléon, Jeanne d’Arc, Jean Bart… Une voix soudain s’éleva :
« – Moi, c’est le soldat Séféro !…
« – Qui ? dit l’instituteur. Le soldat Séféro ?… Où as-tu trouvé cela ?
« Le gosse répondit :
« – C’est le soldat dont on parle dans la Marseillaise… Vous savez bien… Et il chanta : "Entendez-vous dans les campagnes mugir Séféro, ce soldat…
— Cela me rappelle ce petit garçon qui disait à sa mère : «Maman, chante-moi la chanson de celui qu’a des rousselles »…
On a dit de Guy Breton qu'il était un historien malicieux.
Les portraits d'hommes célèbres que l'auteur des "Histoires d'amour de l'histoire de France" propose dans cet ouvrage en fournissent une nouvelle preuve.
S'ils étaient exposés dans un Salon, leur place serait plus aux surindépendants ou aux humoristes qu'aux artistes français.
Ce ne sont pas, en effet, malgré leur ressemblance et leur fidélité, des portraits glacés, conventionnels et conformistes. Bien au contraire.
On y découvrira un "Balzac" ingénu, un "Pierre Loti" facétieux, un "Mérimée" mystificateur, un "Zola" candide, un "Napoléon" superstitieux, un roi "Dagobert" libertin, une "Marguerite de Bourgogne" presque sage, une "George Sand" nymphomane, un "Rabelais" austère, un "Victor Hugo" obsédé sexuel, un "Rivarol" au coeur sec, un "Millet" bourru, un "Napoléon III" entretenu et un "Don Juan" à la veille de sa canonisation...
Bref dans ce livre savoureux - mais étayé par une solide documentation - l'auteur vous montrera un aspect peu connu, surprenant parfois, voire insolite, de quelques-uns des grands personnages de notre histoire.
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Presses-Pocket" en 1972)